Un préquel de qualité. Patrick Tatopoulos est un nom qui ne vous dit rien, pourtant cet homme à déjà servi auprès de Len Wiseman, réalisateur des deux précédents volets. Tatopoulos était à pied d'œuvre dans la conception des effets spéciaux d'Underworld, puis continuera pour sa suite. Wiseman étant occupé, c'est son disciple Patrick Tatopoulos qui s'occupe de réaliser un préquel à la saga. Un préquel assez ambiguë avec des hauts et des bas.
L'histoire ne se différencie pas tant que ça des opus précédents. Encore une fois, le scénario s'apparente à une relecture de l'œuvre de Shakespeare, Romeo et Juliette, où l'opposition entre loups-garous et vampires rappelle l'opposition Montaigu et Capulet. Bien sûr, l'œuvre de Shakespeare est gothisée à foison afin de correspondre un maximum à l'ambiance des vampires et des loups-garous. On a toujours des scènes très sombres (voire beaucoup trop sombres), tournées parfois dans des égouts et des châteaux sombres. On ne suit plus Sélene et Michael, mais la mère de Sélène, nommée Sonya et Lucian qui, eux aussi, sont amoureux, un amour impossible qui amène à un déchirement entre les deux espèces. Il en va de même pour l'histoire qui, a ma grande surprise, donne plus de renseignements sur les origines des vampires et des lycans, ainsi que le lien qui sépare ces deux espèces. Avant d'être opposés, ces deux clans cohabitaient plus ou moins bien, les vampires dominaient les lycans qui, eux, servaient les vampires comme des vulgaires esclaves. Les nombreuses scènes d'actions sont également là pour appuyer le film dans son atmosphère glauque, tragique et sombre, comme nous a habitué la franchise. Cet opus est sans nul doute le plus tragique et sombre des opus. Beaucoup moins varié que les deux opus précédents, les combats se limitent à des armes blanches (épées, haches, lances...) et des projectiles (flèches, carreau d'arbalètes). Il faut dire que l'époque du Moyen-âge offre moins de possibilité côté combats que les deux précédents qui se déroulaient à l'époque moderne.
Cependant, nous n'aurons aucun mal à voir de multiples effusions de sang et de tripes à l'air, même si tout ceci est filmé de manière assez maladroite.
Le trio d'acteur est tout à fait satisfaisant. On retrouve pour la troisième fois Michael Sheen en Lucian, chef des Lycans qui vont s'affranchir de leur tutelle des vampires afin de leurs faire payer toutes ces années de servitudes. On retrouve aussi Bill Nighy en chef de famille vampire, toujours dans la peau de Viktor avec une telle froideur et méchanceté qu'on ne peut voir personne d'autre à sa place de chef vampire. La nouvelle est bien sûr Rhona Mitra qui interprète la jeune fille du vampire Viktor, tombée éperdument amoureuse de Lucian. Elle se débrouille très bien dans le rôle même si elle peine à égaler le niveau de Kate Beckinsale.
Les musiques sont toujours aussi recherchées et entrainantes à l'image du thème principal de cet opus. En revanche, la réalisation est un poil moins soignée que dans les opus précédents. Avec un budget de 35 millions de $, le film méritait un traitement plus net, d'autant qu'il est tourné en HD. On dénote cependant des caméras qui ne tiennent pas en place lors des combats, des scènes souvent très sombres et pas très claires, ainsi que des décors peu inspirés et parfois vides. Autre problème qui n'arrange pas les choses, c'est que cet opus reste quand même court (1h20). Dommage car il y avait matière à développer plus de choses.
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Les + : découvrir les origines de la saga, des acteurs sûr d'eux (Bill Nighy est juste incroyable !), la bande-son toujours aussi prenante
Les - : des combats brouillons dans un univers très (trop ?) sombre couplé à une durée d'à peine 1h20
On retiendra une ambiance très sombre, violente et avec pas mal de réponses sur la saga Underworld. Un préquel qui s'illustre par des grandes scènes de combat filmées assez maladroitement qui ruinent un peu l'expérience proposée par cet opus. Indispensable pour les fans, les néophytes n'y trouveront pas grand chose.