La Rafle, ou comment faire une reconstitution loin d'être parfaite mais bien pensée.
Nombreux ont été les pleurs à la fin de La Rafle, nombreuses ont été les critiques sur ce fait d'atteindre facilement le cœur des gens pour leur faire aimer le film. Mais qu'en est-il réellement ? Pourquoi les deux camps se démarquent aussi facilement ?
Ceux qui aiment parlent de chef d'oeuvre, les autres y trouvent beaucoup de défauts.
Pour ma part je pense avoir trouver le juste milieu, le pourquoi de cette séparation.
Commençons par le contexte :
Quand on parle de déportation, on pense naturellement aux camps de la mort, à cette extermination qui a marquée l'histoire à jamais. Spielberg montre clairement ça dans La Liste de Schindler, chef d'oeuvre très connu qui a émeut énormément de gens, qui a beaucoup coûté à Spielberg qui avait lui-même des grands-parents déportés.
C'est effectivement une expérience à faire, un incontournable du cinéma.
Mais on ne parlera jamais assez des faces cachées de cela. Quelques témoignages d'enfants qui ont vécu les Rafles, la plus connue étant celle du 16 juillet 1942, ou 13 000 juifs ont été raflés au vél' d'hiv, et très très peu en sont revenus.
Roselyne Bosch, la réalisatrice voulait depuis quelques années réaliser un film sur ces rafles, qui ont marqués plus d'un enfants dans leurs témoignages.
C'est donc en 2009 qui sort La Rafle, un petit bijou de sensibilité au travers de grand acteurs comme Jean Reno, Gad Elmaleh ou Mélanie Laurent.
En effet les défauts y sont nombreux, il y a un gros problème, c'est que ce film à deux grands frères : La Liste de Schindler et La Vie est Belle.
D'abord, il faut savoir que TOUT ce qui est dans le film est véridique, ce sont des faits réels ou la France a contribué à cette inhumanité, ou a l'inverse de courageux parisiens qui prennent pitié de tout cela et qui agissent de tout leur possible.
Je pense savoir ce que les gens reprochent principalement au film : Trop concentré sur l'internement des familles, pas assez d'action aux camps de la mort.
Le film enchaîne scènes émouvantes, reconstitutions au poil, jeux d'acteurs parfaits et peu communs, très simple à suivre et à comprendre tout en restant complexe dans l'ensemble.
Mais ce que fait toute l'efficacité du film, c'est cette volonté de montrer cette déchirante entre les enfants et leurs parents. Toute la sensibilité repose la dessus, le film montre comment les hommes peuvent être aussi horribles et inhumains, sans passer par l'extermination pure comme dans le fameux Spielberg.
En même temps que ça, le film montre clairement tout le coté humanitaire et solidaire des hommes, on voit en effet des gens aider les juifs à s’enfuir, à manger, à VIRE tout simplement (Car ce que qu'il sont subi la bas, je n'appelle pas ça vivre...) comme avec les pompiers, les policiers, et des citoyens.
Dans les faits réels, 13 000 juifs ont été emmenés au lieu des 20 000 prévus, cela montre qu'en pleine guerre, des courageux citoyens ont risqués leur vie pour sauver un peuple, et c'est ça qui est beau.
En résumé : La Rafle montre les deux plus extrêmes cotés du cœur.
C'est pour cela que les avis sont mitigés. Certains critiquent le fait que l'émotion, la déchirante est trop présente, d'autres critiquent le fait que le film est trop concentré sur la RAFLE, sur la séparation et les entraides. Voila pourquoi le film peut satisfaire tout le monde, mais qu'il est moyen dans toutes ses notes.
Je salue Roselyne Bosch pour avoir fait une oeuvre aussi intelligemment pensée, une dénonciation de la France qui coopère avec l’Allemagne remplie d'émotion, de pitié mais aussi de courage et de respect. Un film français d'une telle qualité est très rare, surtout quand le but n'est pas que de provoquer la pitié chez les gens, mais surtout de montrer d'autres facettes de l'extermination des juifs pendant la guerre.
Celui qui n'a encore pas vu La Rafle sait donc ce qu'il lui reste à faire, c'est un incontournable du cinéma Français, n’oubliez pas de sortir les mouchoirs !