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Seskapil
10 abonnés
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1,0
Publiée le 29 septembre 2006
Valerie Lemercier pour son premier film en tant que réalisatrice n'a pas vraiment réussi un coup de maître. Son adaptation de la pièce de Guitry est franchement râtée. Les dialogues sont très réussis mais le plaisir est gâché par des décors sommaires, un mauvais montage. C'est tout simplement mal filmé. Et que dire du jeu de Valérie Lemercier elle même. Elle n'est absolument pas convaincante dans le rôle de cette grande actrice. Quant au choix d'un playboy rital au rabais avec un accent à couper au couteau pour jouer un acteur américain, il est plus que discutable. Seul André Dussollier est impeccable comme à chaque fois.
Le principal mérite du "remake" de Valérie Lemercier est d'actualiser, tout en le perpétuant, le talent de Sacha Guitry. Car, en définitive, la mise sen scène de Lemercier, sans qu'elle souffre de la comparaison, n'apporte rien, sinon la couleur, à l'original de 1937. Je suis surtout déçu que la personnalité comique de la réalisatrice, dont on connait le brio dans l'extravagance, ne s'exprime guère ici. Précisément, l'excentricité et la loufoquerie qu'on lui suppose ne sont perceptibles que dans les teintes vives et acidulées du décor. Ce sont des motifs esthétiques qui, forcément, se distinguent de la réalisation de Guitry -dont il faut reconnaitre que "Quadrille" n'est pas son meilleur film- mais qui comportent aussi leur revers en ce qu'ils peuvent distraire du texte.
Pour ce qui concerne le jeu des comédiens, rien de de notable si ce n'est qu'André Dussolier, par son talent et parce qu'il reprend le rôle de Guitry, se taille la part du lion. Les autres rôles sont plus anodins et notamment, donc, celui de Valérie Lemercier. Ce chassé-croisé sentimental à quatre personnages n'existe que par les formules inimitables de son auteur.
Un charme suranné se dégage de ce film, un rien tro psage, qui vaut surtout pour ses acteurs et les dialogues ciselés de Guitry. Lemercier a fait preuve de plus d'audace par la suite avec "Le derrière".
Voilà un exemple de degré zéro du cinéma : une mise en scène de théâtre amateur, des acteurs qui déclament un texte suranné à destination d'un public absent, des décors dignes d'un patronage de banlieue pauvre et une réalisation du style télévision des années cinquante. Au fait, était-il besoin de refaire une version filmée de cette pièce ?