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Un visiteur
2,5
Publiée le 29 octobre 2008
Après s’être intéressé de fort belle manière aux rapports amoureux, dans Les Dragueurs d’abord, dans Un Couple ensuite, avec un style respirant bien la Nouvelle Vague, Jean-Pierre Mocky change radicalement de cap pour son troisième film, en signant une farce dont les années 50 et 60 nous ont copieusement abreuvé. Truffée de gags, celle-ci est toutefois agrémentée par la dénonciation du snobisme, dont Mocky voyait des adeptes partout dans la société, de la Magistrature au Clergé, en passant l’Armée. L’occasion d’envoyer quelques petites piques envers ces milieux du pouvoir – et au passage aussi, envers Monsieur Tout-Le-Monde – ce qui valut au film d’être conspué à sa sortie et presque directement ôté de l’affiche.
Longtemps interdit, il obtiendra pourtant la sympathie de …Woody Allen (qui racheta plusieurs gags à Mocky!) et des plus prestigieuses universités anglaises (Oxford et Cambridge) qui avaient apprécié l’humour très …british du film. Nul n’étant prophète en son pays, il faudra attendre en France une critique élogieuse d’un journal à la fin des années 70, couplée d’une ressortie sur grand écran, pour qu’il soit reconnu à une plus juste valeur. Les acteurs, de Francis Blanche à Michel Lonsdale en passant Noël Roquevert, offrent une touche supplémentaire fort appréciable à leur personnage.
Au final, l’ensemble – qui peut sembler parfois brouillon – a relativement bien vieilli, et mérite donc un détour. On regrettera néanmoins de ne plus y trouver le traitement poétique qui avait fait la force des deux premiers films de Mocky.
Un film caustique qui semble avoir eu quelques problèmes avec la censure à l' époque, aujourd'hui cela fait sourire. La diction forcée de certains acteurs devient malheureusement pénible à la longue.