Avis : Copie conforme - Page 9

La copie vaut-elle l'original, comme le pense Marie, la soeur du personnage interprèté par Juliette Binoche (désarmante et désarmée, vulnérable, profondément touchante)? A partir de cette question initiale, Kiarostami réalise une variation éblouissante sur le thème de l'art puis sur celui de l'amour et du couple. Parler d'art, cela coule de source pour un cinéaste dont les acteurs incarnent une galeriste et un écrivain, James Miller (William Shimell, baryton anglais dont ce premier rôle met en valeur l'élégance et la séduction) et qui a choisi pour décor les paysages de Toscane où même les cyprès qui bordent les routes semblent tout droit sortis du pinceau d'un maître florentin! D'ailleurs, Kiarostami utilise avec virtuosité des techniques picturales comme la mise en abyme, la profondeur de champ, l'action se situant souvent en arrière-plan, les reflets dans les miroirs ou les vitres, les images encadrées par les portes ou les fenêtres. Mais des questions artistiques, l'histoire glisse rapidement vers les problèmes amoureux. Où se situe l'amour "original" et ne devient-il pas très vite une "copie" pas toujours conforme d'ailleurs? Juliette Binoche entraîne James dans un jeu de rôle où leur couple devient le double de celui qu'elle forme avec un mari toujours absent et elle part avec lui pour quelques heures dans un pélerinage sentimental au bout duquel elle espère trouver des réponses. Elle les cherche avec angoisse et fébrilité auprès de ceux qui s'épousent aujourd'hui, dans un dialogue avec la serveuse d'un café de village, dans la vision d'un vieux couple ou dans la chambre d'hôtel qui abrita sa nuit de noce. James lui donne une réplique tantôt désabusée, tantôt violente, mais lui rappelle aussi qu'il doit prendre le train de 9h... Ce film est infiniment subtil et délicat, tout en nous posant abruptement cette question : si nous n'accordons pas la même valeur à l'oeuvre d'art et à ses copies, pourquoi nous contentons-nous le plus souvent d'amours de pacotille?

Vraiment interloqué à la sortie du film. Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est joué? Plusieurs interprétations possibles, dont aucune qui se tienne, il existe toujours un élément qui vient remettre en question ce qu'on vient de comprendre. Un film presque linéaire, une longue conversation, mais qui cache des sinuosités et des retours. Des mots simples, et il en ressort une complexité certaine. Bref: j'aime.

un film vertigineux ! une pure merveille. et un prix d'interprétation mérité pour juliette binoche à Cannes.

Un cinéaste excellent des acteurs excellents des dialogues ciselés sur des personnages tellement bien étudiés et pourtant...............

Un film imbécile, incapable d'étayer sa théorie sur l'art et le couple autrement que par des lourds dialogues explicatifs
En résulte un film tamponé "Author approved" d'un conventionnel, d'un manque de personnalité et d'une ringardise déconcertante; qui marque, une fois de plus, le décalage total entre une critique cinématographique dictatoriale qui impose ses goûts et un public qui n'en demandait pas tant.

Je rajoute que le cinéaste est un immense faux jeton qui proteste contre l'emprisonnement de Jafar Panahi mais qui à voté pour le régime Amahjdinejad.

A méditer.

qqs bons passages, sinon c'est chiant à mourir. juliette binoche en fait trop.

Une histoire où l'on ne nous montre pas ce qui est dit, où l'on ne dit pas ce que l''on voit. Et sans musique de fond (ouf!). Elle nous parle de la beauté, de l'art, de la Toscane, on n'en surprend que quelques fragments d'images, volées dans d'occasionnels bouts de miroirs.
Lui, James, est "beau, séduisant et froid". Elle, est belle, séduisante, concrète, nostalgique, enfantine, vibrante de vie et d'amour... qui ne sait pas où se poser.
Il est désincarné, nous donne aucun indice de sa réalité : il ne boit pas son café, il ne mange pas son pain, il ne touche pas sa femme. Il ressemble à un grand regret. On le quitte avec la tête qui tourne, le palais amer. Elle, continue de sourire, elle sait mieux que nous qui joue la comédie.
Kiarostami nous dit la vérité, sans la pesanteur du vrai.
Mais je n'ai pas été sensible à l'interprétation de Juliette Binoche...

Très étrange en ce sens que sans jamais vraiment comprendre, on ne peut pour autant dégager son attention de ce drame mené de main de maître. Cette impression persistante de ne rien maîtriser, d'être convié à participer à un jeu dont nulles règles ne nous ont étés communiquées, loin de gâcher le plaisir, nous forcer à nous laisser porter par l’œuvre. Étrange et pourtant plaisant.

Mince ! J'ai encore suivi les critiques !

J'avais envie d'aimer ce film étant donné mes origines communes avec Kiarostami (critère complètement subjectif, j'en conviens) mais non, impossible...

Personnage et histoire qui manque totalement de crédibilité, et a partir de là, le film peu difficilement être bon...Certes, on a le droit à quelques belles images de Toscane (d'où l'étoile), mais pour voir ça, je préfère un bon vieux "Des racines et des ailes" avec un Tropicana et ma table basse sur lequel je peux négligemment appuyer mes talons.

C'est l'histoire d'un couple de 15 ans - lui écrivain d'art, elle, galerie (on est entre gens de qualité) - qui fait le point sur sa vie conjugale et sentimentale tout en se promenant avec légèreté dans un ravissant village de Toscane par un beau dimanche ensoleillé de...mai ? juin ? Très jolie balade touristique : églises, petits restaurants, café, galeries, musées (où l'on voudrait aller, nous aussi)... et deux heures de banalités sur le couple, qui évolue avec le temps, et l'amour qui n'est plus pareil, et que tu me regardes plus comme avant, et que tu m'aimes plus, mais si je t'aime, mais non, et gna-gna-gna... Bavardage mou et lieux communs assommants avec métaphore culturelle incompréhensible sur "La copie" qui a plus de valeur que "L'original", etc. etc. Moi, j'ai rien compris à cette métaphore.

Les acteurs : le mec est bien mais assez quelconque (et mou lui aussi). Juliette Binoche est bien, certes, mais ce rôle c'est vraiment le service minimum pour elle. Je ne sais pas quel était le niveau de la sélection officielle à Cannes cette année, et peut-être que son "prix d'interprétation " est-il justifié, mais moi, je ne vois rien d'exceptionnel dans cette "performance" (?) et certainement pas un Prix d'Interprétation. Un rôle qui me semble très (trop ?) facile pour une comédienne de ce niveau. On pourra m'objecter que " paraître simple" et "quotidien" peut s'avérer une performance de haut niveau. C'est vrai. Mais là, disons qu'un sujet simple (faire le point sur sa vie de couple), tourné simplement, avec des acteurs qui se promènent et jouent "simple & naturel", dans un décor simple et de bon goût, avec des dialogues de tous les jours (simples), bref tant de simplicité peut vite devenir simpliste voire... simplette.(ou bien cacherait-elle un propos d'une abyssale vacuité ? Mais je m'égare.) Miser sur l'identification du public a ses limites. À mourir d'ennui.

Copie conforme, de l’iranien Abbas Kiarostami, relève de l’œuvre cosmopolite au message universel et à la sensualité éprouvée. Ici, tout est question de dialogues et de débats profonds, sur la relation amoureuse et la réalité des sentiments, mais apportés par des thèmes légers et décomplexés. Le réalisateur a ainsi choisi, de manière forte intelligente, de mettre en scène les acteurs d’une façon très théâtrale, pour un résultat réussi, mais indéniablement inachevé.
Le film semble ainsi parfois dérouté et manqué sa cible à de nombreuses reprises en adoptant un rythme mollasson. Dommage, car ce récit théâtrale multilingue était particulièrement ambitieux.
La critique complète sur: www.cinemarium.fr

Quel grand moment de cinéma nous offre une fois de plus Abbas Kiarostami ! S'il voulait rendre hommage au cinéma italien de Rossellini, cela est parfaitement réussi. Tout dans cette histoire conflictuelle qui se déroule en Toscane nous rappelle le film "Voyage en Italie". Juliette Binoche, parfaitement polyglotte, sait magnifier ce film en passant aisément du registre du doute, de la tristesse à la colère et aux rires (nerveux). La dilution du sentiment amoureux au sein du couple qu'elle forme avec William Shimell est ici traitée avec une grande intelligence.
La volonté de cette femme à recoller les morceaux d'un couple en perdition passe par la redécouverte de l'art (ici la peinture et la sculpture) comme moyen d'exprimer le sentiment amoureux. Mais, comme chez Rossellini, quelque chose est rompu et même se parler posément devient difficile. J'ai particulièrement apprécié la mise en scène qui, en privilégiant les plans serrés, sait nous mettre au plus prêt du chaos de ce couple. Les dialogues percutants nous offrent également une sorte de jeu de rivalité vocale qui peut prendre des formes très différentes qu'il soit interprété en Anglais, en Italien ou en Français. Kiarostami nous montre d'ailleurs ainsi l'universalité des sentiments. Je suis sorti de la salle avec le sentiment d'avoir été porté par une histoire forte, puissante et touchante où l'auteur a su mettre tous les ingrédients pour nous faire vibrer à l'unisson d'une oeuvre majeure. D'ailleurs, le film semble passer à une vitesse folle.
Kiarostami reste assurément l'un des plus grands réalisteurs contemporains.

Une mascarade fade, sorte de pièce dé théâtre qui n'aurait pas de décor. Si Kiarostami met sans dessus dessous le vrai du faux, en faisant se rapprocher nos deux personnages (il utilisera la langue française, le tutoiement, les « souvenirs »...), aucune magie ne se dégage de la mise en scène et pire, Binoche, est, dans ce « Copie conforme » laide et ridicule... elle n'inspire, ne transpire jamais le désespoir, c'est à dire le coeur de tout ce pâte à caisse. On reste dans du pathétisme flottant, verbal, timoré. Pas d'images fortes,...mais où est la forme? Et pourtant ça commençait bien, le discours de James sur la valeur de la copie avec des plans insistant sur Jérôme agité, son fils à elle..

Ennuyeux et l'on quitte la salle avec l'impression d'avoir perdu son temps

Une grosse daube ! Mal joué ! Les acteurs ont l'air de s'embêter. J'ai tenu 50 mn.