Alors là.... Il y a peu j'ai rencontré quelqu'un qui m'a dit qu'il n'aimait pas le cinéma français, qu'il le trouvait souvent chiant. J'ai été un peu vexé. Je précise que je suis à San Francisco où ce film est projeté actuellement. Franchement je peux comprendre qu'on n'aime pas le ciné français quand on paye 12 dollars par personne pour aller voir ce... cette... je ne trouve pas les mots...
Eh bien, cela faisait longtemps que l'on avait pas eu droit à un film aussi intellectualisant et aussi lent... A partir de là on ne s'étonne pas vraiment de voir Juliette Binoche devant la caméra et Abbas Kiarostami derrière tant les deux sont coutumiers du fait. Et que ça parle, et que ça s'interroge sur le sens de la vie, de l'amour, tout ça... Il n'est tout de même pas si courant de voir au cinéma deux personnes (des intellos, évidemment) durant 90 minutes marcher dans la rue et parler sans jamais s'arrêter (ah si, ils s'arrêtent pour manger quand même à un moment : ba oui, causer ça donne faim, qu'est-ce que vous croyez!), et ce jusqu'à une pseudo-fin censée j'imagine nous bouleverser. En tout cas n'hésitez-plus vous non plus à vous filmer en train de discuter avec votre femme ou votre mari, vous avez de bonnes chances d'être considéré comme un génie et apprécié par une grande majorité de la presse! Heureusement, au milieu de cet océan d'ennui, j'ai tout de même réussi à relever quelques passages, quelques répliques réussissant à nous faire cogiter un tant soit peu sur notre condition, sur nos différents sentiments à un moment de notre vie, la conviction de Juliette Binoche du début à la fin étant également à souligner. J'en suis ainsi sorti un peu moins amer, mais nul doute que ce genre de cinéma cérébral et mine de rien assez prétentieux n'a pas grand chose pour me plaire. A éviter.
Il y a plusieurs Kiarostami. Celui des débuts, du Pain et de la Rue, capable de transformer une simple boîte de conserve en fil conducteur de son récit purement linéaire. Il y a aussi celui de Close-Up, vrai-faux procès dont il est le seul, unique et authentique juge artistique. Celui de la consécration, auteur de la Palme d'or 1997 et du Vent nous emportera, réalisateur définitivement associé à un style simple, volontairement minimaliste en même temps qu'il s'avère profondément concerné par le contexte socio-politique de son pays. Enfin il y a le Kiarostami du nouveau regard, celui de Ten et de Five, créations conceptuelles en forme de dispositifs destinés à capter le réel, véritable geste de l'épure cinématographique... Alors que Copie Conforme sort aujourd'hui sur nos écrans, l'oeuvre kiarostamienne semble emprunter un nouveau tournant : film difficile, étrangement captivant dans ses premières minutes, terriblement artificiel dans ses dernières, Copie Conforme n'en est pas moins traversé par les thématiques du cinéaste : pouvoir des mots, pouvoir des images, situation de l'Art dans la conscience individuelle... Copie Conforme est un film de Abbas Kiarostami, pas de doute. Mais il est aussi déconcertant que possible, mélangeant avec un sens de l'équilibre effrayant probité et facticité. Comme si l'abstraction inhérente au titre avait besoin de se concrétiser par le biais d'un regard détaché, perçu au gré des images, Kiarostami rend son film proprement ambigu, bancal et paradoxal. Pour la première fois peut-être son cinéma perd en limpidité, jusqu'à devenir pratiquement rébarbatif. Une déception.
A éviter. Quand on veut faire un film intello il faut avoir les moyens de ses ambitions... Certes les faux-semblants sont troublant, certes Binoche est excellente. Mais les dialogues enveloppent de boursouflures des réflexions finalement assez banales. Quant à William Shimell, c'est une sorte d'Arditi anglais assez ennuyeux.
La vue de ces inlassables débats philosophiques, aussi biens écrits soient-ils, sur le thème de l'art puis sur les relations de couple peuvent laisser croire que Copie conforme n’est rien d’autre qu’un exercice pompeux de masturbation intellectuelle, mais c’eut été sans compter sur Abbas Kiarostami, qui pour l’occasion est allé tourner pour la première fois loin de l’Iran, nous a concocté une mise en scène plus subtile et efficace qu’il n’y parait. Avec sa rythmique monotone et terriblement bavarde contrebalancée par le jeu transcendant de son duo d’acteurs et le lyrisme qui se dégage de sa réalisation abstraite, le film ne peut que renvoyer à des chefs d’œuvre de Bergman, ce qui en soit est une indéniable preuve de réussite artistique mais aucunement un argument vendeur pour ce long-métrage hermétique mais poétique.
Je voulais au moins sauver les interprètes, comme je le fais souvent, mais même cela m'est impossible, car Juliette Binoche réussit à être mauvaise (il faut dire que faire autrement est mission impossible, eu égard au brouet indigeste qu'elle est supposée servir aux spectateurs), seul Shimell est pas mal pour son premier film (ce qui n'a rien d'étonnant, un grand baryton comme lui est déjà habitué à la plus exigeante des dramaturgies, celle de l'opéra). Cette "Copie conforme" est sans doute ambitieuse - traiter de la difficulté de se construire (et de durer) en couple - sur fond de discussion (savante ? ! je dirais plutôt "oiseuse") sur l'esthétique, mais cette noble intention ne donne rien de concluant à l'image. Cette vraie/fausse balade entre étrangers en quête de mutuelle séduction qui se mue, sur un quiproquo, en pèlerinage à sens unique d'une Binoche désespérée et furieusement midinette (au prix d'un pitoyable "twist", à l'occasion de confidences entre l'éplorée et une cabaretière de hasard), faux couple qui s'essaie à la "copie conforme" d'un vrai, est au résultat fumeuse, verbeuse, même pas ennuyeuse, non : creuse...en un mot : ININTERESSANTE. Un beau ratage pour une belle idée, que cet exercice de style sans crédibilité, et sans doute sans lisibilité pour beaucoup des courageux spectateurs......
J'en ai marre ce ce nouveau genre d'inspirations monolithiques de nos réalisateurs contemporains....Après Inarritu qui fait le "pigeon" pour Hollywood, après Hao Hsia Hsien qui nous accable d'un ballon rouge dans les rues fatigantes de Paris, voici Kiarostami qui nous sort un cocktail toscan d'une lourdeur cinématographique (un seul beau plan durant le film, lorsque Juliette et son mari se séparent devant une église qui fait penser à Sainte Catherine de Sienne)...Le film entame sans jamais les finir des exégèses ennuyeuses sur l'art italien ou l'art d'écrire....Dans quoi vont s'embourber les réalisateurs ? le film est navrant à tout point de vue, on a envie de quitter la salle tant la relation entre Binoche et son mari est distante de tout repère....On s'ennuie, on s'ennuie lors d'interminables dialogues en voiture lorsque le réalisateur nous torture de gros plans froids symétriques sur le mari et sa femme...On s'ennuie dans les tentatives de digressions artistiques qui éloignent de toute émotion, dans un scénario sans aucune surprise...On s'ennuie, on s'ennuie, on s'ennuie et ce n'est pas la fin du film où enfin apparaissent des sentiments entre William Shimell et Juliette Binoche qui sauve l'ensemble d'un naufrage annoncé...Messieurs les réalisateurs n'uniformisez pas le paysage cinéma, de grace que les réalisateurs mexicains nous parlent du mexique et les réalisateurs iraniens de l'Iran...Bref y en a marre.....
Pour son premier film tourné hors d'Iran, Kiarostami a délaissé son style naturaliste et opté pour plus de sophistication. Le petit jeu de rôles du début, mécanisme d'illusion autour d'un vrai-faux couple, en parallèle de la réflexion sur l'orignal et la copie dans l'art, est intéressant. Mais sa logique peut poser question (pourquoi l'enfant, par exemple, participe-t-il à ce jeu ?). Le réalisateur se livre à un exercice de style autour d'une histoire conjugale et d'une joute verbale. Intelligents, voire brillants, les dialogues n'en demeurent pas moins trop écrits pour être vraiment émouvants et faire oublier l'artifice de la mise en scène. En témoigne la rencontre avec l'homme et la femme sur la place du village, qui sonne absolument faux. Dans le genre du drame conjugal fondé sur une longue conversation, on peut largement préférer, parmi les films assez récents, Conversation avec une femme, de Hans Canosa. Autres éléments plus ou moins convaincants : la tonalité d'ensemble, la vision des rapports hommes/femmes et l'interprétation. Concernant la tonalité, le réalisateur semble hésiter entre drame pur, accents comiques, évocation douce-amère. C'est un peu flottant. La vision des rapports hommes/femmes oppose une sentimentalité et une fragilité féminines à une intellectualité masculine, teintée de cynisme, de détachement. La femme (qui n'a pas de nom dans le film, à l'inverse de son mari...) cherche une épaule forte pour s'appuyer, tandis que l'homme fuit ses responsabilités. La femme devrait cependant, à en croire une patronne de café, se satisfaire d'être une épouse. Les féministes apprécieront. Quant à l'interprétation, si Juliette Binoche séduit par sa sensibilité et sa subtilité, le jeu de William Shimell (plus connu comme chanteur d'opéra) est inégal : la scène du restaurant, par exemple, n'est pas à son avantage.
Film d'intello mettant en scène une relation amoureuse confuse où l'ennui prédomine sur un rythme lent à l'image des nombreux passages silencieux sans intérêt.
Une recherche narrative et symbolique fort appréciable. Elle confère au film un certain mystère rendant possible et même souhaitable plusieurs visionnages successifs. Un plaisir qui s'avère d'autant plus grand que l'écrin, à savoir la Toscane, est magnifique. J'aurais même, comme d'autres j'imagine, souhaité que ce cadre occupe une place plus centrale à la façon des Woody Allen. Bref, un film taillé pour les cinéphiles en manque d'originalité et en quête d'esthétisme, mais il risque de décevoir de nombreux autres spectateurs aspirant à un certain dynamisme. Car disons les choses clairement, on s'ennuie rapidement. Les dialogues tournent en rond, qu'il s'agisse de la glose sur l'histoire des arts ou des échanges sur les relations femme-mari. "Copie conforme" manque d'épaisseur à ce niveau, ratant ainsi la marche qui aurait pu le conduire au statut de grand film.
L'affiche du film m'a fait croire qu'il s'agissait d'un film plein de fraîcheur et de fantaisie...Quelle arnaque !! En fait il s'agit d'un pensum bavard, lourd et ennuyeux !! à fuir.