Les enfants sont merveilleux, disait l’autre, et Philippe Le Tallec semble en être convaincu. Aussi, quelle n’est pas sa joie lorsqu’il revient en France, après un séjour de quinze ans et demi à New York pour raisons professionnelles, afin de s’occuper de sa fille, Églantine, qu’il n’a pas vue depuis autant de temps. Mais son enthousiasme est de courte durée lorsqu’il se rend compte que sa progéniture est en pleine crise d’adolescence, que les textos, msn ou les blogs ne sont pas les matières qu’elle étudie au lycée, et que, même si on est l’un des meilleurs physiciens au monde, comprendre son enfant n’est pas aussi simple que résoudre un problème moléculaire. Heureusement, Philippe n’est pas le seul père dans cette situation, et il existe même une solution à son problème : un stage parental de remise à niveau, grâce auquel il apprendra des expressions indispensables, telles que “c’est relou” ou “c’est la loose”. Un terme que l’on craignait devoir employer pour qualifier “15 ans et demi” au vu de son faible degré d’originalité, et du passif des deux réalisateurs, mais non. Car même si voir Daniel Auteuil parler et se comporter comme un “d’jeun’s” sonne, au début, un peu faux, cela finit par donner un charme supplémentaire à cette sympathique comédie au sein de laquelle François Desagnat et Thomas Sorriaux, s’ils n’évitent pas quelques lieux communs et situations attendues, font preuve d’un humour qui fréquemment mouche, comme lors de ces brèves vignettes parodiant l’univers du rap ou des films comme “Barry Lyndon”. Gentille, la relation père-fille n’est pas non plus sacrifiée sur l’autel comique, et repose surtout sur le duo formé par Auteuil et la jeune Juliette Lamboley (vue dans “L’Auberge rouge”), dont l’alchimie, évidente d’un bout à l’autre du long métrage, et ce quelques soient les situations, empêche la mécanique de “15 ans et demi” de se gripper, lui permettant ainsi d’atteindre un niveau honorable, ce qui est grave cool.