Neveldine-Taylor aux commandes d’un film ça fait toujours peur, et franchement il faut le dire, sur Ultimate Game c’est encore le cas. Ils ne sont pas des réalisateurs très doués, en tous les cas ils ont du mal à faire de leur style autre chose qu’un gloubi-boulga brouillon, malgré des idées sympas sur le fond, ici.
Le casting est inégal. Assez relevé, on appréciera la solide prestation de Gérard Butler qui confirme ses qualités dans le registre musclé et badass, en campant un personnage assez creux certes, mais avec charisme et entrain. On le suit sans déplaisir. Parmi les seconds rôles attrayants, on retiendra une Kyra Sedgwick cabotine au possible qui tire son épingle du jeu, tandis que beaucoup d’acteurs à potentiel sont malheureusement sous-exploités. C’est le cas d’Alison Lohman par exemple. A noter la présence assez fade de Logan Lerman, pas très à la hauteur, tandis que Michael C. Hall est un méchant qui ne manque pas de cabotiner lui aussi, mais sans l’efficacité de Sedgwick.
Le scénario a de bonnes idées mais on se retrouve avec un métrage épileptique et donc elliptique, qui ressemble surtout à une accumulation de bastons plus ou moins heureuses. Le rythme est très nerveux certes, mais il y avait ici des choses à raconter contrairement à un Hypertension, et malheureusement comme jamais le récit ne se pose, on évolue dans un bourrinage constant qui ne permet aucun développement intelligent du fond. Beaucoup d’esbroufe, beaucoup de bruit et de borborygmes, et un potentiel sacrifié dans sa globalité. On retiendra les bonnes intentions, mais c’est très regrettable.
Visuellement il y a quelques bonnes scènes d’action, bien que ce ne soit pas toujours égal, et globalement, malgré un budget un peu léger, le film ne s’en tire pas mal sur les décors et sur l’aspect futuriste. Reste le problème récurrent de la mise en scène. Complétement hystérique, dégingandée, tout a été misé sur le rythme, sur la succession hallucinante des plans et des cadrages multiples, mais pas sur la clarté et sur la consistance. Du coup il y a une multiplication d’effets de style peu heureux, et on ne profite guère du spectacle. Je note enfin un choix de bande son très judicieux, notamment avec un thème emprunté à Marylin Manson qui colle bien avec l’ambiance du métrage.
En conclusion Ultimate Game n’est pas un chef d’œuvre vous l’aurez compris, et c’est même une série B assez faible au final. Le souci c’est que le potentiel de départ était clairement au-dessus de la moyenne de la concurrence à budget égal. L’ennui pointe rarement dans le métrage, mais la fatigue oui, et le sentiment de gâchis encore plus quand on se rend compte que le scénario a été sacrifié sur l’autel des muscles et des gros flingues, ce qui est au cinéma bien moins rare qu’une intrigue consistante. 1.5.