L’histoire, vraie, (mais supposée), de la 9ème légion a fait l’objet de beaucoup de supputations, en tous cas sa disparition. Outre le film l’Aigle de la 9ème légion, de Kevin MacDonald, basé sur le livre de Rosemary Stucliff, (1954, son premier roman), il y a eu aussi le film Centurion, (2010 de Neil Marshall) qui traite de cette histoire d’une manière différente. Cette histoire racontée et/ou romancée par Rosemary Stucliff permet toutes les digressions, toutes les imaginations possibles, mais s’appuie sur un travail important de documentation. Ainsi Kevin McDonald s’intéresse à l’après histoire de cette disparition, avec 20 ans plus tard, la quête du fils pour redorer le blason familial de son propre père, à la tête de la légion disparue et au passage celui de Rome, par la récupération de l’Aigle d’or symbole de la 9ème et image de Rome, là où il se trouve. On retrouve dans le traitement de ce film, les idées de fidélité, de justice, d’engagement, de liberté, de dépassement de soi, l’humanité de 2 hommes face aux éléments hostiles, mais aussi la force d’un état. Cela n’a pas empêché la décadence et l’on peut se demander ce qui pousse les ‘’dirigeants’’ de ces puissances, (temporelles), à en vouloir toujours plus au point de tout mettre en danger et de tout perdre, tout en faisant souffrir les envahis et leur propre peuple. L’histoire se répète inlassablement, mais rien n’empêche le suivant de se croire plus fort que le précédent. C’est pourquoi d’ailleurs, il est toujours important de rappeler sans cesse les horreurs du passé, pour qu’elles ne se renouvellent pas, (enfin, il est toujours permis d’espérer). Kevin McDonald nous livre ici un film moins gore que Centurion, bien que la mansuétude soit dans les deux films aux abonnés absents. La trahison n’est pas tolérée, mais la bêtise par contre elle, est bien exposée, (le sacrifice de l’enfant). Serait-il emprunt de la démonstration du barbare ? Peut être, mais de quel côté est le barbare ? Les conquêtes romaines n’ont pas fait que des heureux et les comportements que nous voyons aujourd’hui ou qui sont rapportés lors des affrontements ethniques, un peu partout à travers le monde, (viols, pillages, meurtres, génocide), ne sont que le pendant de ce qui existait auparavant. Ainsi, les sénateurs romains pouvaient-ils deviser sereinement au cœur de la cité, loin des légionnaires, perclus de douleurs et baignant dans le sang des ennemis, pour ne parler que du sang. La guerre est plus facile, loin du front, surtout lorsque les justifications sont ‘’erronées’’ Les barbares en l’occurrence ici, sont les anglo-saxons, pour la 9ème. Quoiqu’il en soit avec Esca, on comprend que les valeurs ne choisissent pas qu’un camp, mais des cœurs, forts de valeurs intrinsèques. Le film est dépouillé, sans fioriture, pour faire place à l’histoire, à la vraie et à la démonstration des sentiments humains et des limites. L’image et les costumes sont magnifiques et le film se regarde avec beaucoup de plaisir, pour un scénario attractif et vraiment passionnant. Pour les amateurs du genre, ce sera sans conteste un vrai plaisir. Pour les autres, une bonne surprise. Bon film.
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