Derniers Avis sur Rendez-vous à Palerme

septiemeartetdemi.com - Palermo Shooting, c'est Wenders qui sort de la trame fascinante qu'il s'était trouvée à la fin des années 1990. De la répétition jusque là, peut-être, mais avec lui-même comme seule origine et unique finalité ; elle ne dérangeait pas.

Cela ne pouvait pas durer éternellement mais il n'en sort pas particulièrement en beauté. Ce film est pour lui une sorte de compromis de la passion du tournage, de la critique qu'il fait de l'évolution des techniques et de la philosophie (en général) qu'il s'est toujours plu à accompagner de prosaïques plans très beaux pour l'illustrer. Mais les tirades de la Pensée sont rares, alors elles nous prennent au dépourvu et n'impactent pas. Il aura beau compenser le surplus de texte (pas forcément de mauvais textes, d'ailleurs) par des mouvements de caméra constants, cela ne fera que donner l'effet d'un bouche-trou visuel.

Bon, Wenders sait faire des films, et ce n'est pas Palermo Shooting qui va le lui enlever. Les séquences sont très poussées dans l'art graphique qu'il nous offre encore. Il sait aussi créer de la tension, mais elle retombe à plat quand tout se mélange à tel point qu'une partie de l'ensemble s'effondre. Quand la personnification de la mort vient se faire le détracteur de la photographique moderne, l'ambiance n'est clairement plus là pour faire ressentir cela comme normal et le moment n'est pas crédibilisé. Quelques bonnes idées pas très bien mises en œuvre.

Belle réflexion sur le temps qui passe et la frustration de ne savoir le saisir, au travers des errances d'un photographe hyperactif et insomniaque.

"Rendez-vous à Palerme" est un beau film, méconnu, mais traitant de la mort avec une intelligence peu commune. Poétique, on est forcément envoûté par la beauté lyrique des images, la justesse des dialogues, et l'interprétation des personnages. La scène en particulier où les deux personnages principaux commentent un tableau où la mort est présente vaut à elle seule le visionnage du film.

Quel film magnifique, un des plus beaux de Wim Wenders. Giovanna Mezzogiorno y est, une fois de plus, exceptionnelle. Comment se fait-il que cette réflexion profonde et esthétiquement superbe sur la mort n'ait jamais été distribué en salle dans notre pays ?