(….) Si miraculeux que cela puisse sembler, nous avons dès lors à faire à un programme classique réhaussé par un vrai soin accordé à la dimension humaine.
The Haunting fait du bien pour une raison essentielle, c'est que, alors qu'on ignore souvent qui doit se mesurer au paranormal, surnaturel ou autre, ici les personnages sont remarquablement bien construits [et même, ''sincères'']. En parallèle, plutôt qu'un étalage de visions préfabriquées, une vraie science de la narration ; et l'efficacité, en conséquence. Quelques micro-apparitions un peu lasses sont à relever, mais elles ne nuisent pas tant au film et n'entament en rien son ambiance impeccable et relativement terre-à-terre : tout cela fait ''vrai'', sans être mièvre.
Pas de mystère ringard ni de doutes interminables autour des visions de Matt (le fils) ; hallus dûes à son traitement ou esprits facétieux ? Le film tranche et assume sa condition. Le vecteur de tension devient alors le malaise d'un jeune homme. Son affectation elle, permet à The Haunting de s'engager sur une piste au final très naive, mais honnête, voir assez délicate dans son traitement des frontières entre vie et mort. Apparemment cette histoire vraie (et ses protagonistes) sur laquelle il se base intéresse Peter Cornwell [ou à défaut ses deux scénaristes], plus encore que les ressorts spectaculaires et tape-à-l'oeil qu'il y avait à en tirer [néanmoins les quelques séquences à effets sont largement réussies, même si elles ne dépassent pas le plafond de la bonne série B].
Derrière [et sans doute autour] la caméra, quelqu'un qui prend son film avec sérieux [aidé en cela par un trio d'interprètes admirable -Matt et ses parents, surtout Virginia Madsen de Candyman]. On tient là, peut-être, un cinéaste en devenir, sans doute un peu trop lisse à la façon d'un David Koepp, peut-être trop humble, mais pas, à ce stade, un quelconque yes-man. Bref, pas une grande surprise, juste un ''petit'' film impeccable valant tous les Amityville et consorts.