Alors Le Dernier rite est un film intéressant, et en même temps pas totalement concluant. Disons qu’il y a de bonnes choses, quand même. L’interprétation est intéressante, même si finalement seuls les principaux rôles ont réellement un intérêt. Madsen est correcte, mais livre une prestation un peu fade, qui reste tout de même loin de ses meilleurs rôles. Elle se débrouille, mais par moment, et notamment face aux phénomènes surnaturels, je l’ai trouvé un peu engourdi dans ses réactions. Kyle Gallner est efficace. Il manque un peu de charisme mais endosse un rôle difficile avec beaucoup de conviction, et surprend vraiment, puisque je ne le connaissais pas. A noter aussi la bonne présence d’Elias Koteas, en général une valeur sure. Pour le reste c’est assez secondaire, sans intérêt majeur.
Le scénario a des lacunes certaines. D’une part la première partie ressemble quand même clairement trop à une accumulation de phénomènes paranormaux qui fait penser à un inventaire à la Prévert. On voit de tout, même des trucs complétement improbables (je ne cite rien car je ne veux pas révéler les surprises, mais il y a des trucs très surprenants) qui n’ont pas franchement lieu d’être. Du coup bon, c’est spectaculaire peut-être, mais sans grand relief. La seconde partie est plus classique, mais plus intéressante, avec plus de consistance dans l’histoire. Finalement le film convainc plus par son rythme solide, par sa gradation efficace, que par son propos, qui aurait mérité d’être plus creuser, et plus cohérent. Il y avait matière à faire vraiment un film, qui, dans le genre, aurait été fort singulier.
La réalisation est bonne. Cornwell joue entre autre très bien les passages entre hallucinations et réalité, et il distille ses scènes fortes avec talent, en oubliant peut-être un peu de totalement soigner son ambiance. Mais enfin la mise en scène a de l’allure, et fait preuve d’une belle personnalité. Ce qui est encore le cas des décors, de la photographie, qui ont une belle allure, et qui montre un travail appliqué. Ce que l’on retrouve aussi sur les effets visuels, les maquillages, toujours très soignés, et qui tire réellement le métrage vers le haut. La bande son, et c’est toujours un peu embêtant, s’oublie assez vite. C’est un peu neutre, mais bon, je ne vais pas crier au scandale.
Donc en somme Le dernier rite reste une bonne petite découverte, même si je regrette que ce métrage qui avait matière à s’imposer vraiment dans son genre, ne soit finalement que mineur à cause de son histoire. Elégant et raffiné, c’est une bonne série B distrayante, qui se laisse regarder avec plaisir quand même. 3.5.