Ce premier "Sartana" s'inscrit dans la longue lignée des westerns spaghetti au héros badass et mutique, qui n'hésite pas à flinguer la racaille par paquets de douze. Et surtout, dont on tire une franchise : quatre suite officielles verront le jour, sans compter les dérivés officieux.
A la différence des Homme sans Nom, Django, ou Sabata, il faut dire que Sartana est incarné par un acteur qui manque un poil de charisme. Heureusement, Gianfranco Parolini compense avec un accoutrement assez classe, de rouge et noir. Des petits gadgets sympathiques. Et des capacités presque surnaturelles chez ce protagoniste.
Quant à l'intrigue, elle est simplissime. Des pourris s'entourloupent pour une cargaison d'or. Par moment, ça tourne un peu à vide. Le vrai intérêt ne devenant même plus où est l'or, mais qui va trahir qui ! Car le film regorge de fourberies en tous genres. La palme revenant au personnage de Lasky, qui exécute régulièrement la bande de gangsters qu'il emploie !
Et question violence, "Se incontri Sartana prega per la tua morte" n'y va pas de main morte. Si elles n'ont rien de géniales, les fusillades sont au moins généreuses. Je n'ai pas tenu le compte, mais on doit bien dépasser la cinquantaine de cadavres.
Sur la mise en scène, il est amusant de voir que Gianfranco Parolini a l'air peu intéressé par les extérieurs. Les mêmes pans de carrière sont régulièrement utilisés (peu crédible de voir de telles sentiers bien tracés dans un western !), et les scènes sont relativement plates. Les scènes d'intérieurs sont plus relevées. Avec quelques grands angles, et de bonnes idées : effets de montage, des combats amusants dont le duel final...
A noter aussi, de bonnes têtes du western spaghetti : Klaus Kinski et William Berger.