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    Des trous dans la tête
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    3,3
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    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 22 octobre 2008
    Quelqu’un pour demander à Guy Maddin d’arrêter le cinéma ?
    Non mais franchement c’est quoi ce machin insupportable ?! Sorte de bande-annonce géante, patchwork d’images ultrarapides dont la non moindre prétention est de lorgner du côté des œuvres expressionnistes tout en créant quelque chose de nouveau. Whaou, super ! Mais là c’est de cinéma que l’on parle Mr Maddin, pas de Bd !
    Mes capacités rétiniennes n’étaient pas assez puissantes pour suivre tout le film, je me suis donc permis de fermer les paupières de temps en temps pour reposer mes yeux.
    Cluny
    Cluny

    74 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 octobre 2012
    Je n'avais vu aucun film de Guy Maddin avant "Des trous dans la tête", et je ne pourrais donc pas le comparer avec ses réalisations précédentes. Les lecteurs qui connaissent déjà l'oeuvre de ce réalisateur atypique trouveront peut-être que j'enfonce des portes ouvertes, mais pour moi, ça a été un choc. Un choc positif, car le cinéma doit permettre la diversité, et entre "Parlez-moi de la pluie", "Entre les murs" et "Des trous dans la tête" (en attendant demain "Faubourg 36"), j'ai été servi point de vue variété.

    Pour caractériser le style de ce film, je paraphraserai Guillaume de Baskerville répondant à Adso de Melk qui lui demandait quelle langue parlait Salvatore : "Aucune, et toutes à la fois". "Des trous dans la tête" ne s'apparente à rien de semblable, et en même temps on peut y repérer des influences multiples : Griffith, et particulièrement "Intolérance", pour l'emphatisme des intertitres et l'utilisation homéopathique de la couleur, l'expressionnisme allemand pour la façon d'étirer les ombres dans un noir et blanc contrasté au gros grain, Bergman et notamment "Le Septième sceau" et "La Honte" pour la façon de filmer la nature et le bord de mer, Luis Bunuel et "Un chien andalou" pour l'approche surréaliste, et "Frankenstein", et "Nosferatu", et "La Cité des Enfants Perdus"...

    Guy Maddin filme comme dans les années 20, avec une image qui tressaute, du vignettage sur les bord, des ouvertures à l'iris, des effets Mélies et une pellicule dégradée. Mais à bien regarder cet exercice de style, on s'aperçoit qu'il s'autorise de nombreux anachronismes techniques : caméra portée, bruitages, et une narratrice (Isabella Rossellini) qui complète les intertitres.

    La mise en scène baroque se met au service d'une intrigue très librement inspirée de l'enfance de Guy Maddin : "Le coeur de mon enfance, son essence mystique, impétueuse et fougueuse, a été marquée par une lutte sans merci qui opposait ma mère à ma grande soeur, une adolescente fraîchement épanouie. (..) Qu'elles se disputent au sujet d'une coiffure ou d'un ourlet, c'était en réalité la présence au sein de la maison d'une jeune adulte, avec ses désirs personnels, qui était à l'origine de l'opposition virulente de ces deux femelles."

    Très librement inspirée, espérons-le : car dans cet orphelinat niché dans un phare (tout un symbole) règne une mère castratrice et incestueuse, avec un père savant fou qui traite sa progéniture en cobayes, une fille qui va pousser le conflit avec ses parents jusqu'au bout, et des orphelins terrorisés par Savage Tom ; avec pêle-mêle, un bain de térébenthine pour laver ses fautes, un elixir de jouvence, une toilette funéraire paternelle bondage, du vampirisme, une tache de vin héréditaire représentant la Roumaine, et un Guy jaloux (Jalous Guy, nous dit le panneau).

    Découpé en douze chapitres (et un interlude), le récit avance en dessinant des boucles, avec des répétitions et des ritournelles, le tout rythmée par la musique de Jason Staczek, créée en improvisation lors du tournage. Dérivant en permanence entre les écueils du too much et du n'importe quoi, "Des trous dans la tête" réussit à les éviter grâce à la cohérence de la narration et des techniques utilisées, et s'impose comme une expérience sensorielle unique dans le cinéma d'aujourd'hui.
    http://www.critiquesclunysiennes.com
    stanley
    stanley

    66 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 février 2021
    Peut être ai-je pu totalement passer à côté du film, mais sinon j'ai trouvé Des trous dans la tête totalement imbuvable. Ce n'est pas seulement le climat malasain qui baigne le film - qui semble un catalogue de perversions (inceste frère-soeur et mère-fils, sadisme, antropophagie sans compter ler père de famille qui se balade le sexe à l'air ...)- mais les références à Lynch, Cronenberg avec le style narratif du cinéma muet qui nuisent au spectacteur, vite fatigué et irrité.
    benoitparis
    benoitparis

    109 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juin 2011
    Freud caractérisait l’enfance par la perversité polymorphe. « Des trous dans la tête » pourrait bien être la meilleur des restitutions, par l’imaginaire, de ce phénomène. Le film se présente comme une anamnèse qui bifurque sur une totale affabulation de roman familial utilisant des éléments du feuilleton populaire, de la littérature enfantine, du cinéma d’horreur… mais tout cela détourné par l’esprit d’enfance, son merveilleux, sa cruauté, son absence fascinante et inquiétante de limite dans l’imaginaire… L’incongruité rejoint une forme très peu préméditée d’humour. On est au-delà de la transgression, du fantastique, même du surréalisme (ou alors il en s’agirait d’une forme suprêmement maîtrisée). Dans le domaine littéraire je n’ai que le souvenir d’un roman de Jack Kerouac, « Docteur Sax », qui arrive à quelque chose d’approchant.
    Pierre E
    Pierre E

    212 abonnés 665 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 décembre 2008
    Il nécessite au spectateur une certaine volonté de se laisser emporter à ce rythme infernal, formé par la succession de plans très fulgurants, pour seulement espérer pénétrer au travers de l’opacité d’un univers si particulier qu’est celui du réalisateur Guy Maddin, et ainsi apprécier la poésie de son œuvre, sa fantasmagorie autant que sa sincérité en tant qu’autobiographie d’un auteur maître de son art expérimental, et unique en son genre. DES TROUS DANS LA TÊTE est un conte macabre baigné de surréalisme, à mi-chemin entre les univers de Ed Wood et de David Lynch, un voyage vers l’inconnu, vers un septième continent, caché dans l’inconscient d’un auteur dérangé, délibérément livré à un tourbillon de souvenirs et à une débauche de réminiscences abritant rêves, traumas, fantômes revenus du passé, et autres ‘démons et merveilles’. Alliant les techniques contemporaines à une esthétique formelle désuète et expressionniste, ce cinéma ovni, perdu entre deux temps si contradictoires, relève le défi de les imbriquer l’un dans l’autre avec une harmonie qui relève de l’incroyable, au moyen d’une magie déconcertante dont fait preuve un artiste définitivement insaisissable, en marge totale d’un cinéma actuel qui ne laisse pas toujours grand place à des expériences si singulières, et pourtant, trop précieuses pour rester secrètes.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 14 avril 2009
    Attention, ce film est destiné à un public averti, non dans le sens impliquant les scènes violentes ou dérangeantes, mais averti dans le sens appréciant le cinéma comme un art, et pas seulement comme un objet de divertissement.
    Particulèrement sensible à la beauté expressionniste, j'ai regardé ce film comme un tableau, une peinture, constituant une véritable expérience sensorielle et sensitive. Pour l'histoire en elle-même, elle est un fourre tout de fantasmes et de frayeurs enfantines, illustrés par des situations métaphoriques, par exemple le téléscope géant permettant à la mère de voirtout ce qui se passe sur l'île, comme un moyen de contrôler entièrement la vie de ses enfants.
    Un vrai moment de cinéma, comme il y en a trop peu.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    237 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 octobre 2008
    Elliptique et fantasmagorique, «Brand upon the Brain !» (Canada, 2006) de Guy Maddin invoque, dans une transe cinématographique introspective, les souvenirs d’enfance du cinéaste par le biais d’un brassage des esthétiques du muet. En dressant le répertoire du film on peut y trouver des fractions d’Eisenstein, Griffith, Epstein, Christensen jusqu’à Whale et Laughton. Au-delà de ces références, Maddin assemble son film en chapitres (une douzaine) au cours desquels il distribue le récit sous d’autant de formes que peuvent couvrir ses pensées. Policier à la Feuillade, œuvre érotique à la Pabst, film de monstres de la Universal, Maddin passe d’un genre à l’autre en conservant la même imagerie, en respectant l’homogénéité étrange du film. Les cris d’une marâtre acariâtre sont des râles mécaniques dont la lointaine résonnance leur donne une curieuse sensation de provenir d’outre-tombe. Le film dans son entier produit cette sensation de revenir, comme déterré, d’un passé enfoui : celui du muet mais aussi celui de Maddin enfant. La voix d’Isabella Rossellini qui, de sa caverneuse tonalité, prête une glaciale narration au récit plonge le conte dans un terrifiant aspect. L’enfance que se remémore le personnage de Guy (incarnation du cinéaste) en repeignant le lieu délabré où il grandit, prend l’allure d’un conte d’Andersen. A plusieurs raisons «Brand upon the Brain !» est un conte classique. Selon l’immense thèse de Bettelheim, le conte se vêt en chaque part de connotation sexuelle et profondément dramatique. De ce fait, les enfants, en toute innocence, par un procédé des plus latents, accomplit l’apprentissage de la vie. Le complexe d’Œdipe, l’attirance sensuelle vers un substitut de la mère, la mort du père, la représentation du pouvoir par une forme phallique, chacun des éléments essentiels à la théorie freudienne de la pensée psychique est présent dans ce conte d’une familière étrangeté.
    cristal
    cristal

    177 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2008
    Adorateur d'expérimentations et de surréalisme, d'onirisme teinté de cruauté et d'érotisme, Guy Maddin inscrit son nouveau film comme la suite de son langage, un morceau du squelette à reconstituer. "Des trous dans la tête!" est une invitation au voyage à travers les temps et les hommes. Il s'agit d'une biographie fantasmée, improbable, dans lesquels dialoguent de petits fragments de non-sens mais qui, au final, deviennent d'une cohérence remarquable. L'abstraction de la manière embrasse l'ancestral du geste, le film confond deux temps avec une nostalgie que certaines images font resplendir en une milliseconde. Il faut tout d'abord rentrer dans ce monde à part, chez ce sur-Lynch loufoque et parfois malsain, se laisser entraîner dans la pyramide de ces souvenirs d'un temps inconnu. Il faut se laisser hâpper, se laisser hypnotiser par la magie sans fin d'un cinéma qui traîne le plus contemporain avec le plus préhistorique, qui fusionne images heurtées, accidentées entre elles, avec un développement simple, presque mythologique, d'un homme hanté par les fantômes du passé qu'il se remémore par chapitres. Le silence peut laisser place aux cris les plus stridents, la joie folle à la mélancolie la plus végétale, et Maddin, simplement fou amoureux d'un art qu'il préfère pénétrer que maîtriser, fait ressortir l'amour qu'il y a en lui. Sa sensibilité à fleur de peau et d'esprit et sa bizarrerie avouée sont au centre d'une oeuvre que l'on croit éphémère mais qui, pourtant, reste gravée dans le temps. Comme une collision de bobines et de charmes, son cinéma se recentre dans une excentricité constamment suivie par une émotion qui jaillit comme de petits geysers sortis du fond de lui-même. Son cinéma a l'hystérie magnifique, le sourire au coin des lèvres et des images, la mort qui rôde à l'angle d'une pièce, la nudité parfaite mêlée à la nature d'une île métaphorique, l'érotisme primaire du corps magnifié par le regard qu'on y porte, il a la passion ardente, les larmes fragiles,
    César D.
    César D.

    36 abonnés 616 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 février 2012
    autant j'avais apprécié son précédent film (toujours avec Isabella Rosselini), autant celui-ci est indigeste.
    l'image est sombre, crapuilleuse, l'histoire confuse. je suis parti au bout de 30 mns, ce que je ne fais pratiquement jamais (ça m'est arrivé 3-4 fois ces 10 dernières années, en sachant que je vois 350-400 films par an). ce film aurait plutôt sa place dans une galerie d'art contemporain. pas vraiment au cinéma. ou alors pour des gens qui ont des problèmes de sommeil.
    je ne donne qu'une étoile à cette oeuvre, mais seulement pour le titre, très bien trouvé. c'est exactement la sensation que j'ai eu. des trous dans la tête. ouille!
    brieux
    brieux

    1 abonné 19 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 janvier 2010
    Curieuse histoire que celle dans laquelle nous plonge Guy Maddin, au travers de ce film onirique, très sombre, tourné en noir et blanc selon des caractéristiques des débuts du cinéma, et que hante une narration envoûtante d’Isabella Rosselini.
    Si Méliès avait tourné un scénario de Tim Burton avec les conseils de David Lynch, peut être cela aurait-il donné un résultat semblable à ce film original et étrange.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 février 2009
    Ce film vous fait éprouver une expérience rare que je vous conseille absolument. C'est comme si le cinéma retrouvait enfin sa vrai nature, celle que l'invention du parlant lui avait fait perdre depuis de si longues années.
    antipop25
    antipop25

    5 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 septembre 2008
    Après le très réussi « The saddest music in the world », Guy Maddin nous revient pour un nouveau film tout aussi allumé, dérangé (et sans aucun doute dérangeant pour certains) et extravagant. Grand amateur de cinéma muet, il en reprend l’aspect expressionniste, le noir et blanc, les textes et les physiques. Ainsi, Katherine E. Scharhon qui incarne Wendy Hale n’est pas sans rappeler Louise Brooks. Mais avant tout, Guy Maddin expérimente, triturant les images, vieillissant celles-ci, syncopant les plans, théâtralisant à outrance. Mais attention, ceci a du sens, sert le propos. Passé les premiers instants, on se laisse prendre au jeu, pas toujours facile certes, d’une histoire loufoque mise en scène d’une façon qui l’est tout autant. Le retour de Guy Maddin (le personnage cette fois-ci) dans l’ile de son enfance vont faire ressortir les Secrets enfouis dans son inconscient. Ceux-ci sont inconcevables, terrifiants, Ed Woodiens et surtout trop accablants pour le jeune garçon qu’il était alors. Fantômes et savant fou se mêlent à des mœurs pas toujours très catholiques au milieu d’une bande de pauvres orphelins abandonnés à leurs tristes sorts. Le personnage central étant une mère aimante et acariâtre tout à la fois, scrutant les moindres faits et gestes de l’ile à l’aide d’une longue vue, veillant à la décence de ses enfants. Un « joyeu » fourre-tout, porté par la voix envoutante d’Isabella Rossellini, qui vaut la peine d’être vu et soutenu si l’on accepte l’idée de côtoyer l’univers d’un « doux » frappadingue. Accrochez-vous au pinceau !
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