Cell Phone est un petit film au concept prometteur. L’idée de faire passer une sorte de virus via les portables, lorsqu’on connait le nombre d’utilisateur quotidien, ça pouvait être une manière originale de moderniser un sujet, celui des contaminés, dont on a l’impression d’avoir fait le tour au cinéma. Le souci c’est que passé le concept, la mise en application est celle d’un film de contaminés rigoureusement quelconque.
Le scénario a une bonne idée de départ, mais alors ensuite le traitement frôle le téléfilm de chez The Asylum. Peu de suspens, quasiment pas de tension (sauf sur la scène d’ouverture), énormément de choses en arrière-plan qui ne sont pas du tout exploitées alors qu’elles semblent être au cœur du film (exemple le garçon au sweat-shirt rouge), des facilités scénaristiques énormes (genre, lorsqu’il faut se débarrasser d’un personnage embarrassant), et puis une fin désastreuse. On passe en plus par tous les lieux communs du genre, c’est particulièrement pénible dans un métrage qui tenait une tellement bonne idée. Je n’ai pas compris. Il y a vraiment des énormités scénaristiques, je n’ose imaginer le livre s’il ressemble à ce film.
Le casting est prometteur, mais finalement peu exploité. La bonne surprise c’est Isabelle Fuhrman, qui non seulement hérite du rôle sans doute le plus intéressant, mais qui en plus joue réellement bien et croit en son rôle. Elle m’a agréablement surpris, entre John Cusack, lequel enquille énormément de séries B sans intérêt, et Samuel L. Jackson, lui aussi prolifique mais pas toujours pour le meilleur. Jackson ne semble vraiment pas très concerné, c’est dommage, tandis que Cusack, un poil plus investi reste tout de même bien timoré. Peu charismatique, il est juste dans le passable niveau jeu, bien inférieur en tout cas à ce qu’il est capable de faire, et c’est frustrant. Au final on se prend à regretter que Stacy Keach, ici dans un second rôle, ne soit pas au premier plan, tant en dix minutes il arrive à faire oublier Cusack et Jackson réunis.
Sur la forme, j’ignore le budget du film mais on n’est pas loin du sous-produit. Ok, le film a certaines ambitions, mais la transposition visuelle est vilaine. Le dernier quart d’heure est une infâme bouillie numérique, tellement sombre qu’elle est illisible. Tout du long on se coltinera d’ailleurs des effets numériques comme je croyais ne pouvoir en voir que dans les productions Nu Image ou The Asylum, mais non, on peut aussi en voir dans un film sorti au cinéma. Bien moche, avec l’éternel photographie grisâtre qui accompagne presque tous les mauvais films de zombies, le métrage propose fort peu d’effets horrifiques, ne marque pas par ses décors, encore moins par les maquillages (c’est pratique le contaminé !), et la mise en scène est souvent consternante. Il y a des scènes qui frôlent l’illisibles. La séquence d’ouverture reste la mieux faite, et à la limite tout le film aurait été de ce tonneau, ça aurait pu donner quelque chose de sympa, mais là non, c’est médiocre. Même la bande son est assez moyenne, heureusement, il y a Ring my bell !
Pour moi, franchement, ce Cell Phone c’est de l’horreur bas de gamme, vue et revue et en plus, en moins bien ! Malgré un casting de prestige et une idée en béton défendu au scénario par Stephen King lui-même, le résultat est très médiocre. Le pire, c’est qu’on ressent parfois l’excellence des idées, mais qu’elles ne sont jamais utilisées (le souterrain par exemple). 1