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streptocock
46 abonnés
214 critiques
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4,0
Publiée le 11 mars 2009
Très belle réussite que cet Eldorado (pourtant si proche) qui nous vient d'outre-Quiévrain. Dernière réalisation du Belge Bouli Lanners (aperçu notamment dans Louise-Michel ou Cowboy), Eldorado est un film complètement barré, road-movie mâtiné d'un burlesque que ne renierait pas le Groland, lent et intense, et qui donne à voir une autre Belgique, celle des grands plaines de pâturages, des stations services paumées, des petits bleds paumés, peuplés de gens humbles et parfois complètement toqués. Le film fait preuve d'un certain humour typique de nos amis Belges mais se fait aussi grave, lorsqu'il montre une famille en déliquescence, un jeune homme paumé ou un petit vieux qui perd la tête. Expérience peu commune, Eldorado raconte l'histoire d'Yvan, passionné de belles Américaines, qui décide de s'embarquer sur les routes de Belgique avec l'homme qui vient de le cambrioler, un pauvre loser du nom d'Elie. Ils y croiseront des individus déjantés, hors normes et hauts en couleur. Bouli Lanners réussit ainsi à concilier le rire et la gravité et à nous proposer un film passionnant, décalé et hypnotique, à l'image de sa bande-son. Mais la principale réussite de ce film est avant tout esthétique : Lanners filme avec un tel talent les paysages du bocage belge qu'il nous donne parfois l'impression de ne plus être dans ce pays qui traîne l'étiquette d'une région triste et morne. Mais le film n'élude pas la dureté de la réalité, et le retour sur terre de la fin du film n'en est que plus brutal. Film original et poétique, Eldorado souffre certes de quelques défauts, notamment son extrême brièveté (1h17) qui l'empêche d'approfondir certaines scènes intéressantes. Malgré cela, il demeure une expérience intéressante pour tous ceux qui veulent découvrir une autre Belgique.
C’est un film sympa, étrange, loufoque, belge, mélancolique, absurde, poétique, chaleureux décalé, touchant, drôle, et triste à la fois qui nous fait voir la Belgique des frères Dardenne d’une manière un peu différente. On pense aux Dardenne on l’a dit amis aussi A Manuel Poirier, A Bruno Dumont, à Kaurismaki… bref, à tout ceux qui font un cinéma humaniste avec comme point commun une marque de fabrique, une façon de filmer les hommes qui n’appartient qu’à eux. Et désormais Bouli Lanners fait partie de ces cinéastes là.
le nouveau film du comédien réalisateur Bouli lanners se démarque par son coté burlesque mais on ne retiendra pas son manque de dialogues et de profondeurs dans les émotions.
Je suis pourtant quelqu'un de tolérant, et j'ai une certaine ouverture d'esprit, mais je pense que c'est la 3ème film sur les (environ) 1000 que j'ai du voir, où je quitte la salle avant la fin du film...
Vraiment pas mal. Plusieurs scènes sont d'une incongruité drôle et presque inquiétante qui fait à mon sens le principal intérêt du film (avec tout de même aussi le désabusement triste de l'histoire). Les connaisseurs disent que la Belgique est un pays un peu fou. C'est ce qui le rend si attachant.
On ne sait pas par quoi commencer tant ce film est bourré de qualités. C'est presque un modèle du genre. Partir de l'improbable rencontre entre un dealer de voitures américaines et un jeune ex-toxico handicapé de la vie, pour développer un road-movie burlesque et poignant dans une Belgique no-man's land, le tout avec une économie de moyens et de verbe, sans jamais tomber dans la caricature, constitue en soit un exploit que Bouli Lanners, réalisateur et acteur principal, relève avec une humilité et un appétit de cinéma dont certains "grands noms" devraient s'inspirer. Le scope nous renvoie dans l'ouest américain sans jamais nous faire oublier que nous sommes en Belgique. La musique se joue du même écho sans jamais verser dans la parodie. Le prétexte, habilement exploité, ne tombe dans aucun travers du genre (pas de "bons mots", pas de scènes se voulant cultes avant même d'être vues, pas d'esbroufe). On suit la virée des deux héros avec une délectation sans cesse réalimentée par un scénario malin et formidablement écrit. On rit à se pisser dessus devant des scènes aux gags simplissimes, jamais appuyés, jamais surexploités. Toutes ces trouvailles burlesques rendent les personnages profondément attachants. Aussi, lorsque les scènes virent à l'émotion est-on pris au ventre, les larmes aux yeux devant tant de sincérité et de justesse. Là non plus, pas de surenchère mais une simplicité confondante. Bouli Lanners, réalisateur précis et acteur épatant dans le rôle d'un bon gars profond et jamais niais, alterne plans contemplatifs, scènes burlesques, moments d'émotion avec une maîtrise du tempo qui confère à l'ensemble une légitimité et une évidence indiscutables. Voilà donc un film qui revisite les modèles du genre sans jamais tomber dans le vintage ou la parodie, qui sait donner du souffle à une histoire simple, faisant preuve à chaque instant d'une humanité non feinte et d'un sens du cinéma impressionnant, un film humble et culotté, simple et universel, un vrai bonheur !
Le détournement du road movie est un pari aussi courant qu'hasardeux. D'un point de départ, à un ligne d'arrivée suivant la mmême ligne de fuite, le même cheminement unidirectionnel, Eldorado -au savoureux titre ironique- en constitue un essai plutôt réussi.
Par ses personnages atypiques, ses silences ou par ses dialogues surréalistes, Bouli Lanners -ici réalisateur et interprète- installe une ambiance douce amère. Trouvant chez lui un voleur, ce vendeur de cadillac est pris de tendresse à l'égard de ce loser sympathique. Et décide le raccompagner jusqu'à chez ses parents.
Ce voyage initiatique sera alors l'occasion de se poser, mine de rien plusieurs questions avec une au centre du film: comment instaurer la confiance entre deux individus que tout éloigne? Eldorado évite tout angélisme et ne délivre aucun message pré mâché. Cette histoire d'humaine est touchante mais manque peut être un brin de tension ou d'enjeu.
On appréciera Eldorado pour ses plans sereins, sa bande originale bien choisie et son jeu d'acteur sympa. Un bon moment, mais pas non plus la pépite attendue.
Un road movie déjanté, drole, cocasse; Des dialogues incisifs; Une bande son "terrible"; Des personnages principaux et secondaires complètement "à la masse"; Des paysages par moment sortis de nulle part. On passe un très bon moment, seule la fin m'a un peu déçu, un peu trop classique ou les choses reprennent leurs places.
Un beau climat, une belle histoire, des personnages etonnants, des images très belles, et pourtant… qu'est-ce qui ne marche pas dans ce film? On s'ennuie vite. Quel dommage. Peut-etre l'histoire est-elle trop legere pour faire un film long. La meme chose en une heure, pourquoi pas… Une deception, mais c'est con. On aurait aimé aimer.
Il ne se passe pas grand chose dans ce road movie dans le plat pays, ce qui ne serait pas bien grave si le style n’était tant artificiel. En particulier, les répliques poético-drolatiques font « nouveau théâtre » (impression renforcée par la prise de son et la diction de l’un des protagonistes), et les rencontres sont à la loufoquerie bien calculée. Epars, quelques moments de grâce…
J'ai été tenté par ce film après avoir entendu un avis dithyrambique d'une critique de Télérama, à la radio (elle m'avait vraiment mis l'eau à la bouche). J'ai plutôt apprécié le film mais dire que l'on passe du rire aux larmes tout du long, que c'est un chef d'oeuvre, etc... c'est y aller un peu fort! Dans le genre "je te fais vivre toutes les émotions en 1h30 de temps" y'a bien mieux quoi :) Eldorado reste tout de même un bien joli film, malgré sa fin abrupte. On rigole pas mal, les gags sont énormes mais sont si subtilement joués qu'on y adhère parfaitement. Un bon moment.
Un excellent film, un "road movie belge" : bande son géniale, séquence-clip très belles, personnages hyper touchants et très bon jeu d'acteurs (au passage : Bouli Lanners lui-même est vraiment très bon !), scénario à la fois très bien construit et s'autorisant des digressions à la fois drôles et poétiques... Un film sur la générosité, la fraternité... Jamais "lourd", très souvent drôle... Mon coup de coeur de l'année !