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Julien D
1 201 abonnés
3 461 critiques
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3,5
Publiée le 17 octobre 2012
Bouli Lanners nous prouve avec ce film, qu’’en plus d’être un acteur plein de talent, il est tout aussi bon derrière la caméra. Son road-movie particulièrement décalé ne fait pas que nous donner une vision magnifique de la Belgique grâce à ses paysages splendides filmés tel le far-West par John Ford. Les dialogues entre les deux antihéros et avec les personnages secondaires aberrants sont finement écrits, transformant ainsi, à travers un pitch toutefois classique, l’amitié qui se lie entre ces deux personnages en une belle équipée aussi drôle qu’émouvante jusqu’à sa conclusion que l’on ne peut qualifier que de fataliste.
Une très bonne surprise qui mérite à être reconnue. Bouli Lanners est aussi bon acteur que réalisateur, les dialogues et les situations sont fouillés parfois drôles parfois mélancoliques (le nudiste qui s'appelle Alain Delon). Et comme tout road-movie qui se respecte la bande-son est géniale et les paysages superbes.
Le barbu belge Bouli Lanners nous offre un road-movie décalé qui nous emmène à travers une Belgique filmée amoureusement avec des panoramiques réservés jusque-là aux grands espaces américains. Ce ton décalé fait bien sûr tout le charme du film car comme souvent dans les bons road-movies il ne se passe pas grand-chose si ce n’est les rencontres et les choses de la vie. Bouli Lanners gros nounours un peu paumé vit très médiocrement de la revente de voitures américaines. Il saute donc sur l’occasion qui lui est offerte par l’arrivée d’un autre looser, venu le cambrioler pour se trouver un compagnon de fortune. Ces deux destins solitaires vont s’unir le temps d’une virée en Wallonie chez les parents du plus jeune. C’est souvent dans les rencontres éphémères que les êtres sont le plus proche de leur vérité et petit à petit Lanners succombe à la magie de ces instants volés jusqu’à l’arrêt à Bruxelles où son visiteur disparaît comme il est revenu. Ce Lanners, un belge de plus à suivre de très prêt.
Un road-movie original, naviguant entre drôlerie surréaliste, mélancolie et profonde tristesse. Il y a là un peu (beaucoup) de l’âme belge. Les personnages ont quelque chose de fêlé, voire de brisé, qui les rend très attachants. L’émotion est juste. Et l’humanisme, jamais surfait. Sur le plan formel, l’image gros grains et instable, les plans sur des paysages nus et des ciels expressionnistes en disent plus que de longs discours sur la solitude, les tourments, les galères de la vie. Le tout est accompagné d’une très bonne BO.
Un film d’une originalité certaine qui est l’occasion de retrouver Bouli Lanners derrière et devant la caméra après s’être fait remarqué dans des films aussi divers qu’attirants tels qu’Un Long Dimanche De Fiançailles, Enfermés Dehors, Cowboy ou encore dernièrement le très bon J’ai Toujours Rêvé D’être Un Gangster. Ici, derrière une histoire somme toute banale et des dialogues légers se cache une réflexion intéressante sur la condition humaine à travers des émotions fortes comme la solitude, la vie, la mort. Avec un récit solidement charpenté, une BO qui saisit le cœur du spectateur et une photographie digne des plus grands, Bouli Lanners réalise un véritable tour de force : le voyage de ces deux hommes atteint du même mal, de la même blessure, en quête d’un monde meilleur, leur Eldorado, qui mettrait un terme à cette souffrance, cette solitude qui les ronge peu à peu est passionnant. Un tel assemblage de maîtrise des règles et de capacité de les transgresser, de puissance d’incarnation et d’abstraction désarmante, de tristesse profonde et de liberté comique ne pouvait et n’avait pas le droit de passé inaperçu. Eldorado est un trip sensoriel impressionnant qui séduit autant qu’il inquiète, une œuvre nécessaire qui donne à réfléchir, qui prend aux tripes si l’on se laisse embarquer dans ce voyage psychologique et psychédélique. Une belle leçon de vie qui se regarde avec respect et admiration.
Prêts pour la "belge attitude" ? Mieux vaut être prévenu, dans Eldorado, sous des cieux plombés par des nuages menaçants, rien ne se passe ou presque. Même les habitués des films d'outre-Quiévrain risquent d'être surpris, à moins d'apprécier Magritte et les écrivains surréalistes. Ce road-movie somnambule lorgne finalement davantage vers Delvaux (le cinéaste) que vers "C'est arrivé près de chez vous". Comprendre par là que si pittoresque il y a (deux ou trois scènes d'anthologie), Bouli Lanners a plutôt réalisé un film abstrait et métaphysique. D'où une certain goût d'inachevé et de malaise comme si le rêve, aux confins du royaume de l'absurdie, s'achevait brutalement dans un no man's land d'émotions contrariées. Etrange et pénétrant.
Je ne vois pas trop ce qu'il y a d'intéressant dans ce film, la traversée de la Belgique, une nuit dans une caravane. Le pauvre barbu n'aurait jamais dû prendre cet auto stoppeur!!! J'ai pas saisi la portée du film, ce qu'il fallait en comprendre....sans doute rien du tout.
Je suis sidéré des critiques presse et spectateurs ! Ce film est le vide absolu. Les scènes plates et insipides s'enchainent sans lien, le scénario tiendrait sur un timbre. Une des rares fois, avec les films de Rohmer, Téchiné ou Duras ou il me tarde que ce soit terminé...
4 587 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 8 octobre 2020
Je pourrais appeler Eldorado une déception car après environ 20 minutes je n'avais pas de grands espoirs. Je pouvais voir qu'il suivait l'arc de base de Midnight Cowboy un personnage solitaire et marginalisé qui essaie de profiter d'un autre puis ils finissent par être contraints de dépendre l'un de l'autre dans une quête à travers un paysage désolé vers un objectif illusoire de chaleur et de sécurité. Mais Midnight Cowboy était un excellent film et en valait la peine. Il n'y a presque rien d'intéressant dans ce film ni à l'intérieur ni à l'extérieur des deux personnages. Il n'y a pas qu'une mais deux conversations qui sont littéralement de la forme de Oui. Non. Oui. Non qui ne sont pas particulièrement amusantes. La folie aléatoire qu'il tente parfois de pomper dans l'action est un mauvais substitut car il n'y a pas de suivi. Yvan obtient ses cheveux collés au plafond de sa voiture pour rester éveillé mais plus tard il s'écrase sans même un coup de feu superficiel pour nous montrer si le ruban a cédé ou si ses cheveux ont été arrachés ou il s'est endormi encore attaché. Un manque de cohérence et de conséquence compromet le développement du personnage. Yvan qui est censé démontrer un sentiment croissant de responsabilité pour apaiser sa culpabilité de ne pas avoir été présent pour sa famille dans le passé abandonne son projet d'emmener le chien souffrant chez un vétérinaire. En attendant le chien gémit mal à l'aise et invisible à l'arrière de la voiture jusqu'à ce qu'il meure et heureusement c'est aussi le moment où ce triste film expire...
Contrairement à « Géants » son dernier long-métrage où il n’était que réalisateur, dans « Eldorado » Bouli Laners est à la fois devant et derrière la caméra et ce pour notre plus grand plaisir. Pour ceux qui cherchent une histoire avec un début, un milieu et une fin bien identifiables, ou de l’action omniprésente, passez votre chemin le cinéma du Belge est aux antipodes de ce cinéma un peu formaté. Bouli Laners préfère filmer la Belgique comme un paysage de western et suivre ces personnages sans nous éduquer sur leur parcourt ou leur histoire. Ici on est dans un road-movie avec deux hommes solitaires réunis dans des circonstances rocambolesques et qui voyage vers un but un peu flou, même pour eux. Le film, plutôt dramatique, ne se laisse pas aller dans un registre trop morose ou lacrymal, au contraire il ménage des séquences où l’absurde surgit pour apporter un aspect comique. La séquence avec le nudiste dénommé Alain Delon est à se tordre de rire ! Mais, le film laisse aussi de longs moments de contemplation qui font une pause entre des séquences très chargées en émotions et celles où pointe l’humour belge parfois un peu obscur (comme la scène avec Philippe Nahon, excellent comme toujours). Un film assez atypique donc, mais qui ménage de bons moments dans les registres dramatique et comique et qui malgré une histoire un peu floue nous happe pendant ces 1 h 25 et nous embarque avec ce duo de paumés magnifiques. À voir pour profiter d’un cinéma un peu différent de la majorité des productions.