"Ah mais quand tu te recules, l'affiche ressemble à un crâne super classe, non parce que de près c'est tout pourri...", merci chère collègue du cinéma pour cette remarque qui a résonné à mon oreille lorsque j'ai vu ledit Nightmare Island, car : le film, c'est pareil. Si l'on prend Nightmare Island pour ce qu'il est (c'est-à-dire un film d'horreur aberrant qui ne fait pas peur du tout), on peut profiter de sa séance cinéma entre potes, mais si vous n'avez pas la patience d'obtenir ce recul nécessaire (environ un bon kilomètre), vous ne verrez qu'un long enchaînement de (gros) défauts. A commencer par l'effroi : on s'en doutait un peu (euphémisme) en voyant que le film n'avait été classé qu'en "avertissement" (ce qui correspond au "déconseillé aux moins de 10 ans" à la télévision), et que, par conséquent, des gamins de huit ou neuf ans affluaient dans les salles sans s'en émouvoir plus que cela. Et effectivement, on constate vite qu'on ne voit strictement rien des scènes pseudo-effrayantes. Même les coups de couteaux ou tirs au pistolet sont coupés par le cadre de la caméra, on ne voit concrètement qu'un pauvre gars mal peinturluré en noir et rouge ("parce qu'il a pris feu", ah, fallait deviner... On peut nous appeler le ou la maquilleuse ? Apparemment c'est une comique) qui sort d'à peu près n'importe quel mur, ou des gens qui ont un gros problème de conjonctivite (le cauchemar des ophtalmos). En parlant de problème, on peut citer les infiltrations d'eau, générales sur l'île (ça goutte de partout, en gros plans), qu'on n'a pas comprises (cela voulait-il signifier quelque chose par rapport au récit ? Ou bien le décorateur tentait-il de caser un cousin qui est plombier ?). Pour ce qui est de l'interprétation, on retrouve la bande de jeunes superficiels et pure chair à canon, qui jouent comme des pieds, soit le cliché du genre. Le twist final sur l'identité du commanditaire des événements fâcheux tombe un peu à plat, dans le sens où le récit n'en avait pas vraiment besoin (un peu gratuit) et qu'il est assez tiré par les cheveux. Enfin, on ne sait pas pourquoi le film est si long, quand d'ordinaire ce genre de production stagne autour de l'heure et demi, celui-ci s'approche dangereusement des deux heures, sans que rien ne le justifie. Les effets spéciaux sont mauvais (l'avion qui explose), ce qui forme un trio gagnant avec le (ou la) maquilleur et le (la) décorateur. Vraiment on ne s'étonne pas de retrouver ce navet aux récompenses des plus mauvais films de l'année, dans quasiment toutes les catégories (allez les acteurs et réalisateur, on croit en vous).