Plus ignoble encore que le paparazzi : le faiseur de biographies non autorisées, collectionneur de révélations bien croustillantes sur l'intimité des célébrités de tout poil. C'est ainsi que Mathieu (Nicolas Duvauchelle, exhibant hélas une énième fois ses tatouages, mais dans l'ensemble plutôt pas mal) qui n'a su écrire qu'un livre "normal", gagne sa vie ; et comme c'est un consciencieux il se charge lui-même de recueillir sa manne "littéraire" - ici, c'est Lena Weber la cible, une sorte de PPDA au féminin qui va connaitre la même triste fin de carrière (Catherine Deneuve, aussi amidonnée que dans "Potiche", mais beaucoup moins rigolotte) dans l'entourage de laquelle il va pénétrer avec succès - il est engagé par la star du 20 Heures comme assistant pendant le congé de maternité de la titulaire du poste, et dans le même temps il se rapproche de Maria, la fille de Lena, une danseuse-étoile un peu has been, qu'il a rencontrée brièvement et professionnellement il y a de cela 10 ans (Géraldine Pailhas, aussi pétillante qu'une veuve corse de la grande époque). Ajoutez le désir impérieux de Maria de rencontrer le fils qu'elle a eu en cachette de tous (sauf de Judit, la marâtre confidente : Marisa Paredes, transfuge étonné de chez Almodovar) à l'âge de 16 ans, 20 ans plus tôt, lequel est insouciant et épanoui au sein de sa famille adoptante et bretonnante (Marina Foïs et Jean-Marc Barr figurant les parents de substitution), ce qui va donner à Mathieu une occasion de jouer les bons offices, agitez bien, et vous avez.... un mauvais mélo, plat et languissant, pourtant, bel effort scénaristique, supplémenté avec une amourette "gay" contrariée en conclusion et adorné de l'estampille "devoir de mémoire" en prologue, très tendance et l'une et l'autre (enfin, "mémoire" très sélective : il est ici question de la Guerre d'Espagne et des Républicains, fusillés et enterrés dans des fosses communes par les Franquistes, dans le même temps où ces "héros" massacraient, torturaient, violaient des milliers de religieuses et autres gens d'Eglise - oui, les guerres, surtout civiles, c'est rarement joli-joli). Une petite étoile pour Duvauchelle et le prometteur Jean-Baptiste Lafarge (beauté peu classique, mais beaucoup de charme et de présence) qui assure le rôle de Bruno, le fils perdu de Maria.