Pour son troisième long-métrage l’ancien critique Thierry Klifa s’inscrit davantage dans le sillage de Pedro Almodovar que des auteurs français qui lui sont chers. Il signe ici une intrigue tortueuse qui a tout du mélo, avec ses personnages incapables de communiquer, ses trahisons, ses couples qui se font et se défont sur fond de mensonges. Grâce à une réalisation correcte, mais un brin classique, et surtout à une écriture plutôt juste et bienveillante envers ses personnages, le film se hisse à un bon niveau et échappe au parisianisme bourgeois qui le menaçait sérieusement. Il peut compter pour cela sur un casting impeccable avec une Catherine Deneuve toujours impériale, une Géraldine Pailhas très juste et un Nicolas Duvauchelle tout en intériorité blessée. Le résultat est une œuvre souvent forte, bien tournée et finalement réussie. La première vraie consécration d’un cinéaste assez anecdotique.
C'est un film choral entre du Almodovar et du Lelouch mais bien différent aussi ! Beaucoup de pudeur et de retenue dans ses sentiments violents qui explosent en mille morceaux au fur et à mesure du film et des révélations. Toutefois, il subsiste une part d'ombre et de mystère en chacun des personnages.. L'interprétation des acteurs est remarquable et G. Paihas est magnifique dans son rôle de danseuse. Duvauchelle toujours très crédible en garçon torturé et borderline..
C'est un film psychologique qui s'intéresse aux rapports troubles entre un écrivain sensible et une star du journal TV. Mandaté, il veut écrire son histoire à elle, et en faire un livre à succès voire à scandales.Il va réussir à s'immiscer dans sa vie tout du moins professionnelle en devenant son assistant à tout faire récoltant ici et là les information clés pour son livre. Il retrouve aussi la fille de la présentatrice, une danseuse étoile, qu'il avait déjà rencontré et dont il était tombé amoureux lors d'un stage à l'opéra il y a 10 ans. Cette dernière à cette période de sa vie veut renouer contact avec son fils qu'elle avait eu à 16 ans et qu'elle avait "abandonné". Les personnages comme Deneuve et Pailhas ont tous des caractères forts, ils ont réussi dans la vie parfois avec quelques blessures. Duvauchelle lui veut réussir et il est prêt à tout. On suit son parcours, ses doutes et hésitations mais on est jamais sur de ce qu'il pense vraiment. Est-il insensible ou joue-t-il la comédie ou au contraire devient-il plus sensible? C'est la fin qui nous le dira. Duvauchelle est un personnage fragile dans ce film, presque frêle. Sauf ses tatouages veulent nous donner une image contraire. Il est très sobre dans ce film. Pailhas en danseuse d'opéra franco-espagnole est aussi un personnage très fort du film.
Une atmosphère sombre, envahissante, troublante ; une obscurité toujours latente ; une petite plongée dans le monde cruel dans la télévision ; un parallèle entre deux milieux opposés qui finissent pas se croiser ; une exploration de la relation mère/fils ; un écrivain raté qui ramasse les sujets que le destin lui jette .. C'est un film qui ne manque pas de sujets, plutôt réussi, sans ennui, servi par de bons acteurs mais le hic est de taille ; la fin est ratée, étant donné qu'il n'y a pas de fin. Ce long métrage intelligent tout du long se termine négligemment, brusquement, peut-être incapable qu'il a été de trouver une chute digne des 1h30 qui l'ont précédée.
tres bon film , de tres beaux plans, l'histoire se construit au fur et à mesure.c.deneuve égale à elle même, la relation amoureuse entre les 2 garcs est tres touchante.g.palias est superbe
Beaucoup d'émotion dans ce film, ce qui nous fait oublier quelques petites invraisemblances. Les acteurs sont tous très bien, le scénario est bien construit et la mise en scène sobre et alerte. On est touché souvent, surpris parfois, sous le choc dans une scène en particulier. La fin est peut-être un peu trop rapide. Mais dans l'ensemble, un joli film.
J'ai été bouleversé par ces histoires de secrets de famille, par le rythme si soutenu du film... Pas une seconde pour respirer et j'ai même pleuré à la fin... Je cours m'acheter la musique du film. Un grand bravo aussi à tous les acteurs du film, de l'immense Deneuve à la révélation du jeune acteur...
A côté des romanciers français qui font du cinéma, il y a une autre catégorie de transfuges : les journalistes du magazine "Studio" font aussi des films ! A côté de Marc Esposito ("Le cœur des hommes") et Laurent Tirard (" Le petit Nicolas"), il y a Thierry Klifa. Ce dernier n’a pas de talent, mais grâce au fait d’avoir ciré les pompes des stars hexagonales dans son journal de publi-reportages, il a un bon carnet d’adresses. Pour son nouveau mélodrame, "Les yeux de sa mère", il a ainsi convié Catherine Deneuve, Géraldine Pailhas, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle… Mais cette belle affiche ne peut pas masquer la triste réalité : "Les yeux de sa mère" est un calamiteux roman Harlequin filmé à la truelle.
Deneuve y incarne une espèce de Claire Chazal débarquée de son trône du 20 Heures, en conflit avec sa fille danseuse (Pailhas) – fille qui recherche l’enfant qu’elle a abandonné après son accouchement. Entre la mère et la fille, un journaliste "people" (Duvauchelle) s’immisce et joue un double jeu… Tout cela est inutilement compliqué, et Klifa n’a ni l’humour d’un Almodovar ni la justesse psychologique d’un Sautet pour sauver son film. Prétentieux et pitoyable. (source: http://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_jose-garcia-dans-une-savoureuse-comedie-bruxelloise?id=5862803 )
Je dois reconnaitre que j'ai été touché par ce film,de part son histoire,mais surtout pour le ton très juste des acteurs,et en particulier Catherine Deneuve,qui je dois l'avouer ne m'a jamais fait rentrer dans une salle de cinéma...mais depuis quelques films,je la découvre,et comme le bon vin,son jeu s'est amélioré considérablement...L'histoire est un peu "embrouillée",mais on se laisse prendre par le sujet.Et,encore une fois,je ne regrette pas le déplacement.
"…" Voilà l'impression que nous avons lorsqu'on sort de la salle. Évidemment, je ne serais pas là à tenter désespérément de faire une critique sur ce film si mon avis se limitait à cela, quoique. Bref reprenons les choses sérieuses. Le troisième long de Klifa suit l'histoire de Maria, danseuse professionnelle, qui tente de retrouver son fils Bruno âgé maintenant de 20 ans. Cette même danseuse a une mère avec qui elle rencontre des difficultés à communiquer. En effet Lena n'a jamais eu beaucoup de temps à lui accorder. Elle est journaliste aguerrie et préfère de loin son travail à la vie de famille. C'est autour de ces deux personnages centraux que l'intrigue et quelques autres protagonistes vont pouvoir avancer. A force de vouloir multiplier les pistes scénaristiques (pourtant parfois inutiles), le réalisateur finit par manquer de profondeur sur son sujet principal : le lien qu'une mère peut lier avec son enfant. En effet, ce thème reste malheureusement trop en surface et ne parvient pas à nous convaincre. Les acteurs restent eux très persuasifs, avec un Nicolas Duvauchelle mêlant l'intime et le doute de façon admirable. Face à lui, J.B. Lafargue est criant de vérité, et Deneuve interprète son rôle avec une justesse qui lui est propre. On part avec une sensation de gâchis, car si le film de Klifa est loin d'être mauvais, il laisse un sentiment d'inachevé, comme si ce scénario choral avait submergé le réalisateur. Dommage...
Film captivant. L'intrigue m'a plu et chacun est pris dans une énigme. Nicolas Duvauchelle incarne Mathieu et a des liens avec tous les autres personnages. L'histoire est autant sur la filiation que sur les sentiments que nouent les personnages entre eux. Géraldine Pailhas est une danseuse, élégance et grâce y sont. Elle se situe entre sa maman et son positionnement de mère: j'ai bien aimé son lien avec le journaliste, ambiguïté aussi je n'ai pas tout compris et je devrais demander à Thierry Klifa ce qui a motivé qu'ils soient si proches, s'ils vont tenir ou si c'est juste passagèrement. Marina Foïs est la maman d'un ado...à la fois avec inquiétude mais aussi en maman aimante et cool. Belle œuvre.
Apres un debut assez prenant et des acteurs tres interressant, le film tombe un peu au bout d'une heure paradoxalement apres une scene qui nous fait penser que le film va devenir tres bien. Dommage, la fin est un peu ratee.
"Les Yeux de sa mère" se voudrait être un mélo sous influence Almodovar dernière période (âpreté des rapports familiaux, sens de la révélation tragique, personnages à fleur de peaux, jaillissement irrépressible et souvent scandaleux du désir amoureux), malheureusement Thierry Klifa n'a ni le souffle romanesque ni l'humanité du cinéaste ibérique. La faute, tout d'abord, à un scénario alambiqué, bourré de ficelles énormes et plombé d'invraisemblances (à l'image de ce personnage de romancier investigateur absolument improbable et dont les motivations sont on ne peut plus fuligineuses). Le casting n'arrange pas les choses : entre ceux qui font le service minimum (Deneuve) et ceux qui sont vraiment mauvais (Duvauchelle), seule Géraldine Palihas donne du souffle à son personnage et c'est seulement grâce à elle qu'on s'intéresse vaguement au film dans sa première partie. Mais tout devient vite superficiel et vain.