Imaginez un film de vampire fraichement produit (2009), aux totales antipodes d'un "Twilight", à milles lieux d'un "Dracula", effleurant à peine "Underworld"... Alléchant n'est ce pas? Et si je surenchéris, affirmant qu'il s'agit là d'un film aux charmantes allures de "série B", et ce malgré et un casting solide et un budget conséquent, il est fort à parier que vous allez vous jeter sur la dite "bête", si peu que vous soyez amateurs de récits Fantastiques à la sauce hémoglobine et que vous haïssiez les gousses d’ail, les pieux et les crucifix. Trêve de stupidité et de divagation, "Daybreakers" émane le bon petit film. Et c'est le cas! Malgré sa carapace très classique (mis en scène, action et dialogues formatés), c'est essentiellement son histoire très originale qui sculpte sa réussite. Assez novatrice pour le genre, sortant des sentiers battus et des visions manichéismes du bien et du mal, l'intrigue nous embaume de ses propos travaillés, de ses sentiments torturés, de son ambiguïté. La terre est aux mains des vampires qui, à quelques conditions près , vivent comme nous, humains (pas de lumière bien entendu).... humains qu'ils traquent, cultivent et vident de leur sang (afin de survivre) tant bien que mal. Car oui, les humains se font quasi inexistants, dans un futur proche (2019) où la race du vampire domine, ayant pratiquement épuisé son stock humain de nourriture. C'est cette chasse, cette guerre à l'hémoglobine humaine et à la survie qui est ici décrite, sous peine d'une horrible transformation en créature brutale et primaire. Relativement cohérent mais totalement captivant, le monde de "Daybreakers" évolue avec la recherche d'un substitut sanguin... voir d'une cure. Je resterai bouche cousue face aux déroulements et détails complets de l'histoire, réservant bien entendu son agréable lot de retournements de situations et autres moments forts, poignants, voir même touchants. Rien de très philosophique, profond ou travaillé, mais assez singulier pour crédibiliser l’œuvre des frères Spierig. Les péripéties du héros et de ses compagnons font leur petit effet, et le film, déjà très court en soi (1h38), passe en un rien de temps. Par ailleurs, les interprétations sont crédibles et bien encrées dans le monde torturé du film. S'entrecroisent alors Ethan Hawke, très convaincant, Willem Dafoe, Claudia Karvan ou encore Sam Neil. La réalisation ne s'encombre pas d'approches stylistiques et personnelles, créant un univers ni trop sombre ni trop artificiel aux effets spéciaux réussis et bien jaugés. Action frénétique et gore à souhait et instants plus posés et tendus s’enlacent assez bien. Le film s'affuble de l’accoutumée et très formelle histoire d'amour que l'on préfèrera oublier. Un film revigorant et qui sort un peu du lot sans pour autant bouleverser la donne. C'est appréciable par les temps qui courent! 13/20