Il y avait le film culte avec Bill Murray, Un jour sans fin, mais là dans la catégorie film de genre, film d'horreur, Triangle est juste un film d'horreur énorme, une référence, d'une originalité et d'une précision totalement bluffante. Pourtant tout commence classiquement avec ce groupe de jeunes gens qui embarquent sur un voilier pour un voyage d'une journée avec l'héroïne sexy en mini short et décolleté aventageux, mais bon dans la zone du triangle des bermudes quand même. Puis c'est l'orage, le voilier qui chavire et apparaît sortant de la brume, le paquebot, bien sûr vide, style bateau fantôme. Et là on se dit que l' on va assister à un film d'horreur plutôt sympa, bien filmé, bien joué mais un peu déjà vu. Quel choc, une entrée sur le bateau normale du groupe de jeunes naufragés, l'exploration du paquebot, quelques bruits et bizarreries et puis le début des problèmes, c'est peu dire. Car là on entre dans un tourbillon, des fulgurances scenaristiques, des prises de vue sous différents angles, différents points de vue, et à chaque nouveauté une scène qui eclaire les précédentes et donnent un nouveau sens, une nouvelle version mais en continuant de nous perdre car chaque pièce de puzzle complété ouvre une nouvelle fenêtre, de nouveaux possibles. Tout cela bien sûr avec une montée en puissance dans l'horreur pour un final en apothéose du moins le croit on car la fin est encore et encore le début d'une situation encore plus horrible. Quand on croit être sorti d'affaire, on replonge encore plus profond. Et pour nous emporter dans ce maelström, Melissa Georges, immense, géante, impressionnante, combattante, déterminée, une performance hors norme tout en étant au comble de l'horreur, gardant constamment notre attention, notre sympathie même, notre solidarité morale. Et en plus elle est sublime de beauté et de sensualité malgré les conditions extrêmes. Un très grand film d'horreur, un chef d'œuvre, à inscrire dans la liste des films cultes.