Batman Forever marque radicalement le changement de cap voulu par la Warner entre l’univers de Burton, jugé trop sombre et ne s’adressant pas au public et la volonté du studio de s’adresser à un large public. Batman Forever est donc une explosion de couleur où on découvre aussi un personnage qui va faire changer la donne : Robin. Le film devient vite aberrant bien que les deux méchants sont tenus par de grands acteurs et s’en sortent relativement bien mais le reste est assez difficile à apprécier tant l’univers de Schumacher est différent et donc à l’opposé de celui de Burton. Schumacher ne fait justement que prendre des ingrédients propres à Burton, en empruntant aussi à d’autres artistes dont l’univers de Batman a influencé en partie leur carrière : Moore, Miller… mais le résultat se révèle au final en deçà des attentes, bien qu’avoir copié l’esprit de certains artistes, cela n’apporte rien de bon, Double-face se rapproche donc d’un sous-poker, l’homme mystère donne l’impression de revoir The Mask. On se rend vite compte que dès les premières minutes le film se veut en total opposition à tout ce que nous avons pu voir avant, Batman est ici presque inexistant, ce qui ne remet pas en cause la prestation de Val Kilmer mais on a tout de même du mal à croire à son traumatisme, bref presque tout n’est pas convaincant, on a l’impression d’être retourné dans les anciennes années si ce n’est que le réalisateur et les producteurs ont voulu remettre au gout du jour, ce qui donne donc un univers certes moins sombre mais beaucoup moins crédible et horrible à voir, les méchants étant donc moins charismatique que le Joker ou encore le pingouin. Tommy Lee Jones en faisant un peu trop parfois et Jim Carrey n’use pas de ces meilleurs grimaces mais cela reste tout de même intéressant et plus travaillé que Batman qui se voit reléguer sa place de personnage principal aux méchants, dommage aussi que la présence de Nicole Kidman soit rendu inutile, elle était pourtant une bonne remplaçante de Kil Basinger ou Michelle Pfeiffer. Le contenu du film quant à lui est assez compliqué à définir, en effet on a l’impression que le réalisateur ne sait pas sur quel pied dansé. D’un côté, un univers assez clownesque qui prend une bonne partie du film et qui donc plombe le film, de l’autre des scènes assez bien filmées comme les cauchemars de Batman et les scènes de combats sont assez sympas à suivre.
Il est vrai que le film est donc assez décevant mais n’a pas à ce cachet face à son successeur qui reste LE pire Batman de la saga, Batman Forever montre donc un tournant dans l’univers de Batman bien que cela ne restera pas un grand souvenir, on appréciera encore aujourd’hui à le regarder bien que certaines scènes nous poussent à rire comme le fait de voir les tétons sur les armures de Batman et Robin, on s’apercevra plus tard que le réalisateur a voulu faire allusion à son homosexualité.
Le film est donc moins adulte et orienté tout public, alors que l’univers de Batman est tout de même très noir à la base, Nolan réussissant donc aujourd’hui à retrouver un univers assez Burtonnien mais réaliste s’adressant à tout le monde, on ne peut donc reprocher à Schumacher qui en terme de réalisation ne part pas dans l’improvisation dont on aurait sans doute souhaité, étant sans doute contrôler par le studio, de nous avoir sorti un film manquant cruellement de réalisme mais ceci n’est qu’une ouverture à Batman & Robin qui demeure à ce jour le pire Batman. Au fond, Batman Forever est l’entrée en bouche d’un désastre artistique, il nous avait fait rire au moment de sa sortie, il nous fera rire encore maintenant….
critique sur:cthiboy.blogs.allocine.fr