Après quelques essais très lointain dans le passé, le metteur en scène Tim Burton relançait la franchise Batman en 1989 avec Michael Keaton en Batman, Jack Nicholson en Joker et Pat Hingle en James Gordon. Le film était pas mauvais et installait une réelle ambiance gothique dans Gotham City. Il réitérait trois ans après en 1992 avec Batman, le Défi avec toujours Keaton en Batman, et DeVito en Pingouin et Pfeiffer en Catwoman venaient s'ajouter au casting. Le problème des Batman burtoniens, c'est qu'ils ont été des flops complets au box-office. Pourtant, au lieu d'arrêter la saga, les producteurs se disent "Le Gotham de Burton est trop sombre. On le vire.". La faute à Burton, ce qui n'est pas totalement faux, et de son approche sombre et glauque. On change de real, et on prend le jeune Joel Schumacher, auteur des très bons Chute Libre et Le Client qui ne se rend pas encore compte que cette saga va le détruire complètement aux yeux des cinéphiles (chacun de ses films suivants, même les bons, ont été assassinés par la critique). Schumacher apporte une atmosphère plus colorée au film, ce qui ne plait à Keaton, le Bruce Wayne d'avant, qui se barre sans détour. Faut trouver un nouveau Batman. Le choix se porte enfin sur Val Kilmer, révélé grâce à Top Gun et The Doors quelques années avant. Et Schumacher ne s'arrête pas là : Tommy Lee Jones (Men In Black, JFK, Le Fugitif) en Double-Face, Jim Carrey (The Mask, The Truman Show, Dumb et Dumber), Nicole Kidman (Eyes Wides Shut, Les Autres, Moulin Rouge) et Chris O'Donnell (Vertical Limit, Les Trois Mousquetaires, NCIS) en Robin. Casting de fou, oui. Bon, malgré que le film est été détruit par la critique, je l'ai trouvé pas si mal. Ça ne vaut surement pas les Batman de Burton, encore moins ceux de Nolan, mais ça se défend et ça se révèle supérieur à un tas de films de superhéros qu'on voit maintenant. Le film gagne beaucoup à sa (superbe) photographie et à un Jim Carrey excellent et charismatique, sans oublier Tommy Lee Jones qui se révèle aussi déjanté que Carrey malgré les apparences. Par contre, là est le problème : Val Kilmer est un très mauvais Batman : pas de charisme, pas de gueule, et Schumacher l'a compris si bien qu'il se concentre beaucoup sur les deux pas beaux (Carrey et Jones). Kidman fait pale figure et ne sert pas à grand chose, O'Donnell revêtit un costume de Robin encore plus ridicule que dans les comics. Reste aussi la musique de Goldenthal, qui réussi à effacer celle de Elfman, si mythique soit-elle. Un thème entraînant et marquant. Batman Forever n'est pas un navet. Pas un gros en tout cas. Même si ça dépend des goûts, j'ai presque pris plus de plaisir devant lui et le charisme des méchants déjantés que devant le Batman Begins de Nolan. C'est fun, c'est con, c'est du n'importe quoi, mais j'aime.