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Flavien Poncet
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4,0
Publiée le 11 mai 2007
Film de fin détude de Sergueï Paradjanov et de Jakov Bazelian, «Andriech» , en tant que premier long-métrage du cinéaste lyrique Paradjanov, possède déjà toute la véhémence de la mise en scène du cinéaste, son obsession des matières, sa puissance de la poésie et sa plastique enluminée. «Andriech» est inspiré dune légende traditionnelle, celle dun jeune berger qui, sous la tutelle dun berger légendaire, sauve son kolkhoze et devient un héros. Et si luvre est comparable à un film familial, cest son lyrisme profond et sa mise en scène époustouflante qui érige luvre à un rang bien plus important. La musique et le son, comme toujours chez Paradjanov, évoquent tout autant que les images, elles émettent une sensation en sinspirant des chants traditionnels. Enfin le film, pouvant être en droit perçu comme un film fantastique, possède une singularité incontestable. Les effets spéciaux sciemment naïf, les décors vivaces et les jeux dacteurs stéréotypés ancrent «Andriech» comme lexpression indéniable dune légende. Paradjanov et Bazelian réussissent à utiliser les codes du mysticisme plutôt que de les pervertir, ceci conférant à «Andriech» lidentité dune icône. Lutilisation des grandes étendues, lalchimie harmonieuse des couleurs du ciel forment la poésie du film. Les coutumes balkaniques qui mêlent animisme et mysticisme forment tout le lyrisme de luvre, qui par son évocation mythologique dépasse les grandeurs du «Lord of the Ring». En conclusion, si «Andriech» est une grande uvre de Paradjanov, plus que de Bazelian, cest parce que le baroque latent de la mise en scène semmêlent au classicisme de sa légende pour former une singularité improbable pour une adaptation de coutumes. En premier film, «Andriech» déclare déjà la ligne maîtresse de conduite des films du cinéaste, celle du mélange précieux des influences ethnologiques infinies.