Après l’énorme succès des deux premiers volets, il n’y avait aucune raison de ne pas retrouver l’inénarrable inspecteur McClane encore empêtré dans un sacré pétrin. John McTiernan revenait à la réalisation pour ce troisième opus.
Le film commence très fort, par une des très nombreuses explosions qui jalonneront cet opus. A partir de cet instant jusqu’à l’arrivée à la banque, c’est une heure absolument magistrale qui va se dérouler, suivant Bruce Willis, rejoint très vite Samuel L. Jackson se balader dans New York, devant résoudre des énigmes d’un terroriste taré qui menace de faire tout exploser, tout ceci avec un modèle d’exposition qui ne perd absolument pas son temps et qui envoie tout de suite McClane au casse-pipe, sans même de scène introductive. La mise en scène y est parfaite, le scénario très inventif et les acteurs prodigieux. Le duo principal est génial. En effet, on rencontrera rarement duo mieux assortis que ces deux vieux briscards prêts à tout pour avoir le bon mot, Samuel L. Jackson dominant Bruce Willis sur la première heure avant de laisser au héros le soin de délivrer des one-liners à tomber. Les seconds rôles comme Larry Bryggman, Kevin Chamberlin ou Graham Greene sont au diapason et le rythme y est réglé comme du papier à musique, avec en point d’orgue, une séquence de 12, 13 minutes où nos deux compères doivent arriver en plein Wall Street (pendant laquelle McClane n’hésitera pas à passer dans Central Park en taxi, avec une apparition fugace d’Aasif Mandvi, et utilisera une ambulance comme offensive tackle) pendant l’heure de pointe.
Et puis l’intrigue se pose, dévoilant sa complexité, un peu décevant évidemment, on aurait adoré passer deux heures à se balader dans New York avec les deux héros, qui ont l’air de s’amuser comme des fous, tout en saignant abondamment comme il en était coutume dans les films de l’époque et en partageant LA scène du film, dans Central Park, une engueulade mémorable sur fond d’énigme logique. Il en reste que la machination écrite par Jonathan Hensleigh est plutôt inattendue et quand même passionnante, tant le rôle du bad guy colle à la peau de Jeremy Irons qui cabotine joyeusement. La notion d’équipe prend ici toute sa pleine mesure, avec notre duo d’excités d’un côté, les policiers de l’autre, qui auront chacun leur moment de gloire (une jolie acrobatie de l’excellent Graham Greene, accompagnée de la non-moins excellente Colleen Camp dans une école, avant que le très drôle Kevin Chamberlin se retrouve face à une bombe à désamorcer). Tout ceci finit par une dernière demi-heure digne des meilleurs films d’actions où la Tag Team Jackson – Willis, éclopée comme jamais, détruit un bateau, un hélicoptère et les plans du bad guy.
Bien sur, jamais la deuxième heure n’atteint le niveau stratosphérique de la première, qui rentre dans le Panthéon des meilleures introductions du Cinéma, mais ce troisième épisode de Die Hard répond parfaitement aux attentes des spectateurs : de l’action frénétique et efficace, une réalisation aux petits oignons, un script qui fait la part belle aux dialogues fleuris et une interprétation sans faille. Supérieur au deuxième opus, déjà pas mal du tout, Die Hard With A Vengeance surpasse même l’ainé de la saga. Un très grand film qui aurait du signer la fin de la saga.