John-John est un film philippin sur la dernière journée d'un orphelin dans sa famille d'accueil avant d'être adopté par une famille américaine. Ce film est tourné comme un documentaire, ce qui laisse planer un doute. Cette histoire pourrait être vraie... elle est vraie d'ailleurs. Aux Philippines, les orphelinats proposent à des familles pauvres des bidonvilles d'accueillir contre rémunération des orphelins en attendant de leur trouver des familles d'accueil. Cela permet aux enfants d'être dans des milieux familiaux plus épanouissants et soulage les associations.
En effet, qui dit pauvres ne dit pas sales, malheureux ou malhonnêtes. Bien au contraire. Le film nous fait partager la vie d'une famille dans un bidonville, où la propreté est primordiale, la scène où la mère d'accueil baigne le petit John John avec un soin extrême est terriblement touchante. La maison est bricolée de bric et de broc, on vit en tong, en short et en T-shirt, mais on mange à sa faim, on travaille, on est propre, on respecte sa famille, on aide ses voisins, et on aime d'un amour véritable ce petit John-John.
Aussi, quand après trois ans, le petit trouve une famille adoptive américaine, il faut s'en séparer, le laisser partir vivre sa vie. Et c'est là qu'on se rend compte que ce "job" pour la maman, implique aussi toute la famille: le père bougon qui part en oubliant son déjeuner, sait que ce soir John-john ne sera plus là: "Mais il ne devait partir que Jeudi? Mais on est jeudi...". Les deux grands fils de la famille, ses frères en somme, qui l'ont bercé, changé, partagé ses jeux, et qui chacun à leur manière voudraient accompagner ce cher enfant, et glissent en douce une photo avec leur adresse au dos. Et la mère, qui sait déjà qu'elle recevra d'autres enfants après John-John, comme elle en a eu avant lui, se persuade qu'il faut le laisser partir... mais après un dernier repas ensemble, une dernière fête à l'école, une dernier câlin, une dernière tétée...