Je me suis lancé dans le visionnage de ce film sans rien savoir de lui. Franchement, j’aurai peut-être du.
Il bénéficie d’une interprétation assez moyenne. Amalric n’est pas mauvais, certes, maintenant il compose un personnage assez inconsistant. Manquant fortement de relief, il ne se distingue finalement que par un look assez infâme (le pantalon rose est d’un goût !) et un style « gainsbourien » dont je me demande s’il était voulu par le réalisateur ou si c’est seulement une coïncidence. A ses cotés Stéphane Terpereau. Lui est franchement un acteur bien moyen, dont le physique particulier est fort mal exploité et doté d’un rôle sans intérêt, qui fait souvent office de figurant muet. Enfin pour le reste c’est un défilé de jeunes femmes qui pour la plupart se dénudent. Elles n’ont rien d’autres à faire en fait ou presque rien, mais il y en a pour tous les goûts, avec des physiques forts variés.
Le scénario est à l’image des personnages : creux. En fait Odoul par d’un point A et reste constamment sur ce point A. Le film dure 1 heure 10, et pourtant passé les dix premières minutes assez entrainantes, l’histoire s’enlise dans le répétitif, la redondance, et cherche désespérément à trouver un nouveau souffle en nous balançant quinze minutes avec Terpereau qui ne présente guère d’autres intérêts que de se rapprocher du long métrage. En fait Odoul est avant tout réalisateur de courts métrages, et comme souvent, il n’a pas cherché à faire réellement un long métrage mais à étendre sur plus d’une heure, ce qui aurait très bien pu tenir en 30 minutes. Heureusement qu’il y a un peu d’érotisme pour passer le temps, car niveau sentiment et profondeur l’Histoire de Richard O frôle le 0.
Sur la forme Odoul fait un travaille assez agréable. La mise en scène est propre, très sobre et épurée mais cela donne un réel charme au métrage. Pour ma part j’ai trouvé une esthétique appréciable. La photographie est honorable, même si son aspect grisâtre ne se justifie pas toujours. Elle donne un coté froid au film qui est sans doute voulu, mais cela vire à la laideur par moment. Les décors sont sous-exploités. Paris n’est pas mit en valeur pour un sou, les intérieurs sont limités à vraiment peu de choses, c’est un mauvais point. Alors bien sur, difficile de ne pas parler de l’érotisme. L’histoire de Richard O est assez fournie de ce point de vue malgré un début un peu timide. C’est assez brut, direct, et sec à l’image du travail formel. Il faut s’attendre à une certaine crudité et ne pas chercher surtout de sentiments ou de sensualité. Enfin la musique est assez plaisante mais alors discrète et un peu déconnectée en fait des images.
Pour conclure sur ce film, ce n’est pas une franche réussite. Odoul se livre davantage à un exercice de style qui me rappelle 9 songs, mais avec les mêmes pénibilités scénaristiques. En fait il y a un énorme manque de substance, d’approfondissement, de finesse dans l’approche. S’emparant de personnages décalés sans grand intérêt, il construit une histoire qui peine vraiment à avancer simplement car elle n’a aucune consistance et aucune trame. Il n’y a même pas d’univers derrière pour étoffer la chose. Si formellement ce n’est pas trop mal, on ne peut pas dire non plus que ce soit génial, la note sera donc en conséquence.