Marek (Roschdy Zem), il ne faut vraiment pas l’énerver. Mais ça, tout le monde ne le sait pas, à commencer par les deux dealers qui abattent son supérieur et ami, le commissaire Jean-Do Paoli (Olivier Gourment), à l’issue d’une opération de surveillance qui tourne mal, comme c’est souvent le cas lors de celles chargées de lancer un film policier. Remonté comme le cran de sûreté de son arme, l’officier décide alors de suivre un entraînement intensif, afin d’infiltrer le gang qu’il cherche plus que jamais à coincer. Gang qui importe du cannabis en masse depuis l’Espagne à l’aide de go fast, bolides surpuissants et chargée de drogue, qui filent à toute allure vers les cités. La France tiendrait-elle son “Fast & Furious” avec ce polar sec comme un réservoir vide ? Oui et non, car si l’intrigue, inspirée de faits réels, présente en effet des similitudes avec celle du film de Rob Cohen, le long métrage du Belge Olivier Van Hoofstadt laisse frime et esbroufe visuelle dans la boîte à gants, au profit d’un traitement plus réaliste. Et même si son film s’appelle “Go Fast”, le metteur en scène de “Dikkenek” préfère prendre son temps pour mettre en place l’histoire co-écrite par un commissaire divisionnaire. Un peu trop peut-être, comme en témoigne la sérieuse baisse de régime qui précède l’impressionnante course-poursuite finale sur l’autoroute, climax d’un long métrage plaisant mais qui n’invente rien, et pâtit assez souvent de dialogues un peu trop écrits, et qui nuisent, dans ces moments-là, au réalisme qu’il affiche pourtant pendant la majorité des 90 minutes sur lesquelles s’étend le récit. Ceux qui redoutaient un énième avatar de “Taxi”, ou une version hexagonale de “Fast & Furious” peuvent donc être rassurés, puisque, après la comédie barrée, Olivier Van Hoofstadt négocie bien son virage vers le polar avec un film crédible, tendu et efficace, que mène un Roschdy Zem qui fait mieux que bien tenir la route.