Cher Roschdy Zem, on ne vous le dira jamais assez, vous êtes l'un de nos plus précieux acteurs. Votre regard de fer, votre fière allure pourtant fragile, votre silhouette baraquée et votre implication physique. Ca, c'est pour "Go Fast" . Vous avez su aussi nous bluffer dans de plus beaux rôles, chez Anne Fontaine récemment, chez Bouchareb il y a un peu plus longtemps, grâce à qui vous avez triomphé à Cannes, ou encore chez Beauvois et son magnifique "N'oublie pas que tu vas mourir". Mais à chaque fois, que vous soyez flic, garde du corps, soldat héroïque ou camé, vous avez cette présence de roc, qui ne s'oublie pas. Vous imprimez le parfum d'un homme doux et dur à la fois, et dont le regard parle plus que tout autre chose. Et même quand vous parlez, vous savez très bien ce que vous faites ; la justesse n'a jamais si bien portée son nom. Et même si vous ne dites pas grand-chose ici, dans "Go Fast", une bonne production typée Besson sans en être une, vous faites votre job, vous incarnez un homme, et cela tombe bien, vous en êtes un. Un vrai, un dur. Vous infiltrez le monde de la drogue, la technique du Go Fast justement, dont on en apprend un peu plus dans le film. Qu'est-ce qui vous pousse à choisir tel ou tel rôle? Je ne sais pas. Mais ce n'est pas avec cette incursion dans l'action movie, et parallèlement votre première tête d'affiche, que vous allez sombrez ou perdre du charisme. "Go Fast" met en valeur votre talent de sportif. Vous suez, vous craquez, vous êtes comme il faut, dans la réalité. Comme le film ; le montage est efficace, vous aussi. La mise en scène est rapide, vous aussi. Elle ne cède pas aux tics clippesques habituels, vous ne cédez pas aux clichés de jeu du policier qui a perdu ses collègues et qui veut se venger. La documentarisation du film le rend riche et inhabituellement creusé, votre expérience de second rôle s'enrichit en un premier qui vous sied à merveille. "Go Fast" est précis, vous l'êtes aussi. Il y a des creux