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Redzing
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2,0
Publiée le 17 décembre 2023
S'il vous prend de découvrir l'Europe des 70's en regardant exclusivement du giallo, sachez que c'est tout à fait possible ! L'Italie du Nord (Turin, Milan, Rome) sert très souvent de cadre aux gialli. Parfois l'Italie du Sud. A l'occasion, ces productions se déplacent à Paris, Londres, l'Allemagne ou même Barcelone. Le cas présent est plus exotique, l'intrigue se déroulant à Dublin ! Une rareté, toutefois pas du tout exploitée. Si ce n'est un scène totalement gratuite qui offre une jolie vue sur les magnifiques Cliff of Moher (ce qui n'a d'ailleurs aucun sens, étant situées à l'autre bout de l'Irlande !). On s'intéresse à un meurtre sordide, avec un cadavre déposé dans le coffre de la voiture de l'ambassadeur de Suisse. Devant la difficulté politique de l'enquête, la polie choisit de faire appel à un ancien inspecteur aux méthodes peu orthodoxes. On sent que le film cherche à marcher dans les traces de "L"uccello dalle piume di cristallo", qui venait de faire un carton. Jusqu'à proposer un titre similaire, vaguement justifié par une réplique, et le fait que notre tueur défigure ses victimes à l'acide avant de les égorger. Sauf que c'est franchement ennuyeux. Le meurtre introductif est plutôt réussi (avec les archétypes visuels baroque du genre). Mais la suite ne raconte rien. Les cadavres s'accumulent mais les meurtres sont quasi-systématiquement hors-champs. L'enquête piétine. Et s'il est normal pour un giallo de laisser planer des indices plus ou moins subtils sur la culpabilité de tel ou tel personnage, "L'iguana dalla lingua di fuoco" le fait avec une telle frénésie et de manière tellement répétitive que ça en devient vite ridicule. Ou alors c'était leur manière de faire croire qu'il y a du suspense ? Sans compter que le coup de théâtre final, inhérent au genre, est expédié et très mal géré (jusqu'à des dernières répliques qui sortent de nulle part). Dommage car l'idée d'un meurtrier qui fonctionne à l'acide n'était pas mauvaise. Et que l'on a le droit à Luigi Pistilli en flic trouble, ou à Anton Diffring, toujours bien casté en personnage antipathique et sec. On raconte que Riccardo Freda était très déçu du résultat final et de la distribution. Il signa le film sous un pseudo, et d'après ses dires, il aurait voulu avoir Roger Moore (!!!) dans le rôle principal. Je doute que l'acteur anglais, peu à l'aise avec la violence graphique, aurait été d'accord !