Je parlais de lui récemment, et bien voilà qu’il montre son nez. Il y a des cinéastes qui peuvent tout permettre, ils savent que leur public est restreint et que la critique est versatile. Sauf que moi, je lui donne toujours le bénéfice du doute, sinon je me serais arrêté à A bout de souffle, et j’attends une autre étincelle. J’attends. C’est quoi son but, présentement ? Si c’est briser la linéarité de la narration, c’est réussit il n’y a aucune narration, seulement un jeu de chaise musicale entre les acteurs. Si il veut expérimenter, c’est réussit, on n’y comprend rien, c’est le flou artistique complet. Si il veut briser l’espace diégétique, il sait qu’il n’y arrivera jamais. C’est quoi son but ? Ce genre de jeu d’équilibriste intellectuel ne résiste pas au temps. Et je trouve que le prix d’interprétation, qu’on voit écrit en plein milieu de la jaquette, on aurait aussi bien pu l’attribuer à Belmondo, ou Brialy, ils sont encore meilleurs dans le jeu minimaliste et les situations absurdes. Je filme la belle Anna en robe rouge, puis bleu. Les deux faire-valoir passent à tour de rôle faire une apparition, la belle fait la pose, et ce n’est pas les habituels gimmicks qui vont donne un semblant de «cachet artistique » au film. Pourtant il met le paquet, Jean-Luc : acteurs qui parlent au spectateur, faux raccords, accélérés, musique montée sur les dialogues, prises de son « naturelle », donc de qualité médiocre, etc. C’est la maîtrise du bordel. Il y a un ou deux plans qui vous arrachent un sourire amusé, c’est peu, très peu. Il me pose le même problème que Malick, Godard. Il a tendance à faire et refaire la même chose, tout le temps, sous prétexte que c’est intelligent. Là, c’est très ennuyeux.