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Moorhuhn
146 abonnés
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3,5
Publiée le 4 février 2015
Un Godard assez différent de ce que j'ai pu voir de lui jusqu'à présent. C'est très léger, Une femme est une femme lorgne davantage vers la comédie que ses autres oeuvres avec, en prime, beaucoup de belles idées de cinéma à la pelle. Bon après on échappe pas trop à ce qui ne me plaît pas trop habituellement chez JLG, cette manie de jouer avec le son et de nous assourdir plus qu'autre chose. Mais ce jeu avec le son a quand même son intérêt dans le détournement des codes de la comédie musicale classique avec ces petits musiques brèves qui ponctuent les phrases des personnages quand on ne s'y attend pas. Enfin si il n'y avait que ça... C'est visuellement que Godard fourmille d'idées, j'ai beaucoup aimé ce passage où le couple communique via des mots écrits sur des livres. C'est drôle, ingénieux, beau tout simplement. Et le film entier est à cette image d'ailleurs. C'est moderne, c'est dynamique, j'y ai vraiment pris un grand plaisir. Alors après forcément c'est très artificiel, mais c'est suffisamment envoûtant pour être embarqués dans cet imbroglio amoureux. Les jeux sur les lumières et sur les mots sont à chaque fois plutôt bien faits.. J'ai adoré cette séquence où la caméra balaie l'appartement en écrivant une phrase sur la vie du couple à l'envers.
J'ai plusieurs fois prononcé le mot "jeu" car le film donne l'impression d'être un jeu permanent fait avec le spectateur. Le quatrième mur est souvent brisé et on peut se surprendre à s'amuser des quelques détails visuels et références que Godard sait insérer au bon moment. Voir Belmondo dire qu'il ne veut pas rater A bout de souffle à la télévision est notamment assez drôle (et pourtant je n'aime pas A bout se souffle). Après les mises en abîme sont assez répétitives et le film contient certaines lourdeurs (dues justement à l'aspect répétitif de certaines séquences). Mais dans l'ensemble ça reste quand même très rafraîchissant. Anna Karina est sublime, comme à son habitude. Son regard est toujours aussi envoûtant. Et à ses côtés, Brialy et Belmondo sont excellents, énergiques. En fin de compte nous obtenons là un bon film qui regorge d'idées et qui présente un portrait de femme avec un poil d'excentricité mais aussi beaucoup de justesse. Sur sa place dans la société, sur son pouvoir sur les hommes, sur ses doutes... C'est vraiment à voir.
Troisième film de Jean-Luc Godard, Une femme est une femme n’est pas un film noir (A bout de souffle) ni un film politique (Le petit soldat), mais une comédie sentimentale. La couleur, que Godard utilise pour la première fois, ajoute la bonne humeur. Seul point commun à ces trois films : une liberté de ton incroyable, une mine d’idées nouvelles. Le spectateur habitué aux beautés esthétiques de Pierrot le fou et Le Mépris pourrait être néanmoins déçu par la mise en scène, moins faste, d’Une femme est une femme. Et bien que tous les autres éléments godardiens soient là (jeu avec le langage, symboles, usage unique de la musique et du montage), ils se font malheureusement trop rares pour faire du tout un chef d’œuvre. Il reste néanmoins un très bon film, un petit plaisir qui ne se refuse pas, surtout pour le trio Karina – Brialy – Belmondo.
Avec un trio d'acteurs enthousiastes, Jean-Luc Godard renouvelle son art du dialogue et son sens de l'écriture cinématographique pour faire d'une situation banale l'un des films les plus rafraichissants du monde !
Un Godard plutôt accessible qui se paye même le luxe d'être parfois drôle. Intéressant sur la forme, parfois réjouissant, souvent agaçant, c'est du pur Godard. A la différence qu'il raconte une histoire globalement compréhensible sans que le spectateur n'ait trop à se creuser les méninges. Anna Karina interprète une jeune fille naïve qui veut un enfant. Son mari, joué par Brialy, ne veut pas. L'ami de ce dernier, joué par Belmondo, voudrait bien. Jeux de l'amour et du hasard et Nouvelle Vague. La mise en scène et l'utilisation de la musique dans ce film pourraient chacune donner lieu à une étude détaillée de 300 pages. Ne pas en conclure pour autant qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre, car certaines scènes tapent tout de même franchement sur les nerfs.
Film assez énorme il faut le dire, d’une liberté totale. Godard montre vraiment son génie dans ses mots d’esprits et ses répliques juste énormes. Je ne m’attendais pas à ça mais le film m’a beaucoup fait rire. Bien évidemment le film vaut aussi pour Anna Karina, qui est plus que mignonne, je défie quiconque de ne pas être charmé par cette femme lors de la première scène de danse au début du film. Le film est d’une inventivité folle, que ce soit dans les raccords, la mise en scène ou les dialogues vraiment excellents. Ça donne lieu à des gags complètement cons, comme celui de l’œuf au plat, difficile de ne pas succomber au charme des acteurs et à la bonne humeur générale. Mais ce qu’il y a de mieux, c’est que Godard arrive à créer de beaux moments de vrai, comme par exemple la scène de la chanson d’Aznavour, où la bonne idée réside dans son utilisation intégrale, et ces gros plans sur le visage de karina, qu’on sent presque prête à fondre en larmes à tout moment. Ça m’a fait quelque peu penser au court-métrage de Bonello Cindy et à sa fin. Le film est juste sur les rapports amoureux, sur les femmes, n’en fait jamais trop et arrive à l’être tout en restant très drôle et ludique. Non décidemment Godard en a dans le pantalon, de la minuscule poignée de films que j’ai vus de lui aucun ne m’a déçu. Ah et la dernière réplique est géniale, digne des meilleures répliques finales de Wilder dans ses grands moments.
Un Godard particulier qui semble n'avoir ni queue ni tête, qui multiplie au cours de dialogues de sourd des réflexions anodines, presque bavardes, mais aussi assez drôles, légères, amusantes. C'est plutôt inhabituel dans la forme et donc parfois un peu déroutant, mais ça se suit globalement avec plaisir, d'autant que tout le film est bercé par une musique swingante très agréable. "Une femme est une femme" se plait à ne pas être comme les autres, avec sa structure décousue, son impertinence fine, ses acteurs emblématiques d'une époque utilisés presque à contre-emploi, sa radicale liberté, ses mises en abime (quelques références à Truffaut notamment)... et c'est aussi un film dans l'air de son temps, n'en témoigne que ce Paris de tous les films des années 60. Une petite bouffée d'air frais, parfois un peu trop hasardeuse, mais profondément vivante et poétique.
C’est une expérience, un style bien particulier, une façon de raconter une histoire à la Godard… avec une mise en scène et un montage bien à lui. Ce film est plus abordable que Pierrot le fou, c’est simple, léger, emmené par une douce et magnifique Anna Karina. Une œuvre d’art particulière…
Troisième œuvres de « l’expérimental » Jean-Luc Godard, Une Femme est une Femme est à première vue un long-métrage au scénario classique, inspiré des comédies américaines des années 40/50. Seulement, Godard oblige, cette construction habituelle est tout au long du film déstructurée par le montage et le regard du réalisateur. Le genre se voit donc traité d’une manière originale si chère à la Nouvelle-Vague avec des acteurs en roue libre incarnant parfaitement cette légèreté de ton et d’action visible à l’écran. Bien évidemment, Anna Karina confirme tout son talent et nous inonde de son charme naturel pendant près d’une heure trente. Jean-Paul Belmondo et Jean-Claude Brialy n’en demeurent pas moins aussi exceptionnels et pétillants. Premier film du réalisateur en couleur, Une Femme est une Femme est donc bel et bien une réussite qui va bien au-delà d’une simple comédie sauce Nouvelle-Vague. Moins connu qu’À bout de Souffle ou Pierrot le Fou par exemple, ce film est un chef d’œuvre, une expérience cinématographique dont seul Godard a le secret. Il ne pourra que ravir les cinéphiles et les spectateurs curieux de découvrir un cinéma proposant un regard différent.
Une femme est une femme est un chef d'oeuvre de comédie dramatique et un film totalement révolutionnaire pour son époque. En effet, Jean-Luc Godard au début des années 60, a osé aborder le sujet de la pluri-parentalité sur un ton léger mais empreint d'audace. Anna Karina est renversante de beauté, de grâce, de douceur, et de malice, son accent danois la rendant au passage sublimement unique. La caméra de JLG est tout autant une caresse qu'une déclaration d'amour faite à son égérie du moment. Brialy et Belmondo sont chacun à leur manière, déboussolés par la personnalité d'Angela, mais ils ont en commun une amitié inébranlable. Le rythme énergique du film et la musique envoûtante d'Aznavour contribuent également à faire de ce film une oeuvre poêtique qui touche à la perfection.
Varda se serait-elle inspirée de ce film dans « Cleo ». Cette espèce de déambulation dans Paris? Pourtant dans le modèle la poésie laisse place à une froideur et un style télégraphique détestable. Des dialogues à une phrase qui veulent évoquer mais qui ennuient et agacent. Bref. Pénible.
A la fin du film il y a une réplique de Brialy :on ne sait pas si c'est une comédie ou une tragédie mais c'est un chef d’œuvre . Je pense aujourd'hui que c'est loin d'être un chef d’œuvre . Le scénario est minimaliste et Mr Godard ne dirige pas vraiment les acteurs et les laissent parfois improviser ce qui était d'ailleurs l'un des principes de la nouvelle vague (malgré tout le trio d'acteurs ne s'en sort pas trop mal) . Le véritable sujet du film est le statut et l'émancipation de la femme dans la société française de son époque ce qui était déjà un vaste débat. Godard tente de nombreuses choses souvent originales et parfois réussis au niveau de la réalisation. La musique a une place prépondérante mais quand elle est montée en puissance sur les dialogues la compréhension de ceux ci devient difficile et pénible .Le film a quand même bien vieilli ....
Comment peut on en arriver là ? C'est la question que je me suis posé quand j'ai vu ce film étonnant. ça part dans tous les sens vraiment c'est bien fait ! C'est une comédie musicale ou une tragédie musicale ? Je ne sais pas, en tout cas , c'est un chef-d'oeuvre.
Sachant davance ses prix obtenus au festival de Berlin en 1961, notamment pour la prestation de Anna Karina, une autre oubliée du cinéma français, on se dit quil y avait au moins un motif valable à voir ce film, même réalisé par le complexe Godard. Mais quatre décennies plus tard hélas, malgré le jeu des toujours très bons Jean-Paul Belmondo et Jean-Claude Brialy, ce film décousu de partout semble avoir encore plus vieilli que les « A bout de Souffle » et « Pierrot le Fou ». Aujourdhui, la simplicité du scénario une strip-teaseuse voulant un enfant, partagée entre deux hommes nous fait penser quil aurait pu servir à un honnête court-métrage, sans plus. Encore une fois, on saperçoit du mauvais voyage temporel de certains films de la Nouvelle Vague, dont « Une femme est une femme » fait partie. Il est toutefois encore possible de rester attentif le temps de la musique de Charles Aznavour