Si les plus sexuellement dégénérés d'entre vous aiment bien les orphelinats, Bouzi Bouzouf, lui, aime surtout « L'Orphelinat », un film espagnol de 2007, signé Juan Antonio Bayona, dans lequel une maman, qui a passé une partie de son enfance dans un établissement pour gamins sans parents (un orphelinat, quoi), et qui, une fois adulte, a acquis ce même établissement pour en faire un centre pour gosses handicapés, cette maman, donc, qui a adopté un enfant séropo qui s'invente des tas de copains imaginaires, va d'abord paumer ledit enfant (ah zut) et va ensuite se rendre compte que les copains imaginaires ne le sont peut-être pas... Ce résumé pas du tout alambiqué devrait normalement vous faire comprendre que « L'Orphelinat » est à la fois un drame familial et un film fantastique. En fait, il faut le lier à cette nouvelle école espagnole du fantastique qui, depuis le début des années 2000, sous l'impulsion de gars comme Jaume Balagueró, Alejandro Amenábar et Guillermo Del Toro (lequel produit « L'Orphelinat », au passage), a décidé, un peu sur le modèle des films fantastiques japonais à la « Ring », de mettre l'accent avant tout sur l'ambiance et de susciter la peur essentiellement par le biais de la caméra, tout en limitant le plus possible les effets grand-guignolesques. Ainsi, dans « L'Orphelinat », une scène remarquable dans laquelle l'héroïne joue à « 1, 2, 3 soleil » dans le noir avec des petits fantômes (Bouzi Bouzouf, lui, préfèrerait jouer à ce jeu en plein jour avec Laurence Parisot ; ce serait elle qui serait face au mur et ce serait Bouzi qui avancerait derrière ; s'il l'atteint, il a le droit de lui éclater la tête contre le béton), cette scène, donc, réussit à mettre une bonne petite frousse uniquement avec des mouvements de caméra de droite à gauche. « L'Orphelinat » possède une autre séquence forte : une séance de spiritisme géante avec une médium chelou, filmée en monochrome par des caméras de surveillance. Cette scène a inspiré « Paranormal Activity » ?