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Santu2b
250 abonnés
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4,0
Publiée le 23 janvier 2017
Il est vraiment délectable de voir les frères Coen en capacité de revenir à un cinéma plus intimiste comme il le firent avec "A Serious Man" en 2009. Ici pas de grosses têtes d'affiches (les acteurs sont pour la plupart inconnus) ni de gros moyens ; et paradoxalement, il s'agit avec "No Country for Old Men" de leur meilleur film de la décennie. Toutes leurs thématiques fétiches semblent en effets convoquées séance tenante, qu'il s'agisse du sens de l'absurde, de la judéité ou encore cette infaillible culture des loosers. "A Serious Man" constitue en outre un bilan de leur oeuvre, dans un exercice de style magistral. Michael Stuhlbarg semble quant à lui un resucée de John Turturro dans "Barton Fink". Cynique, drôle et grinçant ; un vrai bonheur.
Fidèle à leur style mais renouvelant quelque peu leur univers, les frères Coen proposent un savoureux conte yiddish, avec ses zones d’ombre et de mystère, à l’instar de ce prologue incongru dont il ne sera plus question par la suite. Captivant de bout en bout, ce puzzle narratif est encore un jalon dans leur pourtant riche filmographie.
Déçu et perdu par un film des frères Coën, je ne l'aurais jamais cru. Pourtant "A Serious Man" m'a laissé sur le carreau. Déçu car au final, l'impression de ne pas avoir ressenti le film. Perdu dans la frustration d'être passé à côté de ce que beaucoup de critiques définissaient comme l'une des œuvres les plus aboutis du duo. Pourtant il y a quelque chose. Des scènes brillantes de maîtrise (l'introduction, le réglage de l'antenne, l'accident de voiture, la rencontre du rabbin, la conclusion aussi brève soit-elle...), une direction d'acteurs impeccable mais le sentiment de regarder un film inaccessible. Et c'est au final ce qui me restera des malheurs de Larry Gopnik, un ennui quasi constant et cette envie de revoir des films tels que The Barber, Miller's Crossing, Fargo, The Big Lebowski ou No country for old men pour oublier que oui, il m'est possible de ne pas apprécier un film des frères Coën.
J'ai tenu 30 min. Le sérieux forcé des personnages, les situations banales faussement absurdes et le manque de consistance ont vraiment eu raison de ma patience.
Un film plus déconcertant que jamais des frères Coen. Mais il faut avouer qu'ils ont un réel sens de captiver malgré un scénario qui semble sans queue ni tête. Et la capacité à le réaliser avec un vrai talent de l'image et du rythme du récit. Les acteurs sont bons. A défaut d'être juif, j'ai pris presque autant de plaisir qu'à lire la BD sur le chat du Rabbin. A défaut de comprendre le film, je l'ai bien aimé.
Déconcertant ce dernier Coen... Introduction énigmatique sur laquelle le film ne revient jamais par la suite ; conclusion elle aussi séchée sur un écran noir nous laissant comme deux ronds de flanc ; et enfin un cœur d’intrigue qui laisse dubitatif tant finalement on ne sait pas trop dans quelle direction il compte aller... Heureusement que la magie des deux frères prodigues agit en conséquence et qu’elle sait délivrer son petit lot de sourires et d’intérêts car sinon on aurait clairement envie de quitter la salle avant son « dénouement » (mais où est-il passé celui-là au fait ?) final. Bref, ce "Serious Man" a suffisamment de quoi nous tenir deux heures sans nous ennuyer, mais ce serait bien vous tromper que de vous le présenter comme un spectacle incontournable qui mérite vraiment le déplacement...
Les frères Coen n’ont pas enchaîné les chefs d’œuvre depuis dix ans quand il se lancent dans le tournage de leur quinzième long métrage. Celui-ci qui est sans aucun doute leur plus personnel marque leur retour à un très bon niveau même si « A serious man » n’atteint pas la folie du sublime « The big Lebowski ». Aidés d’acteurs issus du théâtre tous très convaincants, les deux frères nous parlent de ce qu’ils ont bien connu dans leur enfance : la famille juive américaine engoncée dans ses rites ancestraux. Ils ont choisi de faire porter tout le poids des traditions sur les épaules d’un pauvre professeur de physique (Michael Stuhlbarg) en attente de sa titularisation. En plus d’une situation précaire qui ne lui donne pas l’assurance en soi dont il aurait besoin pour s’affirmer, il doit affronter un divorce dont sa femme (Sari Lepnick) entend qu’il se fasse avec sa bénédiction alors qu’elle lui préfère un autre. Pour couronner le tout, il doit prendre en charge son frère inadapté social. Les problèmes s’accumulant, notre pauvre hère n’a pas d’autre solution que de consulter les rabbins. Rabbins, dont les Coen nous montrent avec force et moult détails croustillants l’emprise sur la communauté juive. Pris dans la gangue des conventions, il n’arrivera jamais à être libre de ses actes et même souvent de ses pensées qu’il libère dans ses rêves, seul endroit où il peut enfin agir et se rebeller à sa guise. Quand tout commence enfin à s’arranger pour lui, c’est sa santé qui semble l’abandonner. Ethan et Joel très en verve nous laissent sur cette terrible interrogation et cette lancinante question : « À quoi bon tout ça ? ». On remarquera tout au long du film que la communauté juive vit essentiellement renfermée sur elle-même, ce qui est sans doute la cause de beaucoup de ses problèmes passés et présents. On peut malheureusement le vérifier chaque jour qui passe.
Belle déception après l'avalanche de critiques dithyrambiques de la presse spécialisée et généraliste. Quelques belles choses, un métier appliqué, sans doute beaucoup de monde sur le plateau. Il ne manque pas une voiture d'époque, la musique est bonne. Et pourtant, on a du mal au bout d'une heure à continuer à s'intéresser au sort de ce professeur qui, nulle part, de sa propre famille à ses collègues ou ses étudiants, n'arrive à faire valoir son point de vue. La répétition des gags -ici la succession des rabbins tous plus inconsistants les uns que les autres- est une recette éprouvée de l'humour et on a déjà vu mille fois ces adolescents qui ont du mal à communiquer avec leurs parents, situation souvent drôle. Mais là, on a un peu de mal à dérider nos zygomatiques. Combien cet humour lourdingue a du mal à se mesurer à celui léger et fin d'un Juif new-yorkais comme Woody Allen par exemple. Sur la forme, comment ne pas s'interroger sur un début sans grand rapport avec la suite et sur une fin brutale sans aucun effet calculé. N'y avait-il plus de pellicule ou plus de sous?
Les Coen reviennent en force avec cette tragi-comédie désopilante et absurde , les dialogues sont excellents , certaines scènes totalement déjantées et les acteurs dépressifs et attachants. Un moment de cinéma comme on les aime mais qui surprend par la note finale d'une mélancolie poiignante et d'une noirceur extrême. A noter l'apparition de l'excellent John Goodman dans une scène désormais anthologique. Dans un autre genre que No country for old men et The big lebowski; les Coen surprennent et livre une oeuvre personnelle d'une grande richesse.
Un film sur la communauté juive, à l’humour juif, caustique et vivant. Un film qui reste toutefois pour moi nettement en retrait dans la filmographie des frères Coen. Le scénario est en effet un peu mince, construit sur la répétition (les malheurs qui s’abattent sur le héros), à consonance biographique évidente mais certains détours de l’histoire paraissent réservés à un cercle d’initiés dont nous ne faisons évidemment pas partie. Au total, certains gags perdent évidemment de leur force comique puisque nous n’en avons pas la clé. La réalisation est par contre techniquement parfaite et la direction d’acteurs impeccable (avec notamment Michael Stuhlbarg impayable dans son rôle de perpétuel ahuri). Ce n’est donc pas un film majeur des frères Coen mais il se laisse regarder sans déplaisir et il ne dépareille pas dans la liste de leurs tableaux de cette société humaine qu’ils aiment tant mais dont ils dressent une satire si féroce.
Une excellente comédie, mais de là à en faire un grand chef d’œuvre… Le milieu et l’époque montrés sont assez insolites, une communauté juive traditionnelle paumée dans une petite ville du Middle West, confrontée à la révolution des mœurs de la fin des années 60. La véritable drôlerie vient de l’amas invraisemblable de déboires tombant sur la héros (rien de plus comique que le malheur des autres…) et de la façon de considérer la supposée sagesse religieuse ancestrale, ici incarnée par des rabbins farcesques à force de gravité obtuse. Démystification réjouissante…
Etrange, décalé, absurde, fou, A serious Man, en plus d'être un film des frères Coen, se révèle aussi de très loin un de leurs meilleurs. Les acteurs sont formidables, Michael Stuhlbarg en tête dans le rôle de Larry Gopnik, professeur d'université qui va voir sa vie partir en vrille. Entre personnages décalés et cinglés et situations cocasses et cruelles, le spectateur suit les périples de Larry sur qui le sort s'acharne de manière sadique, le tout rythmé par les chansons de Jefferson Airplane. Avec ce petit moment de folie, les frères Coen signent un chef d'oeuvre et un des films les plus aboutis de leur carrière, si ce n'est leur meilleur (en attendant le prochain?).
Magnifique! Ambiance subtile, personnages loufoques, photographie soignée... On est là en présence d'un magnifique film, intelligent, plein de sous-entendus et où le spectateur ne reste pas inactif.