Un titre pareil associé au nom de Jason Statham annonce clairement de l’action. Et en effet, de l’action… on en a ! Surfant sur quelques faits établis aujourd’hui comme la télé-réalité et la surpopulation des prisons, Paul W.S. Anderson en a fait un survival, un genre de cinéma devenu très à la mode en ce début du XXIème siècle. A la différence près que ce n’est pas un simple survival au sens strict du terme, puisqu’il se termine sur une pirouette certes prévisible mais quelque peu inattendue. Prévisible en regard du genre de personnages auxquels nous avons affaire, et inattendue pour les dirigeants de la prison et pour le spectateur par rapport au fait qu'il est en présence d’un survival. Le scénario est simple, et si ça choque certains qu’on puisse envisager la possibilité de regarder un jour un jeu de télé-réalité mortel, eh bien il va falloir qu’ils se fassent à cette idée. Après tout, on peut assister aux exécutions depuis la nuit des temps… et puis la télé nous offre des jeux toujours plus extrêmes. Il n’empêche que ce genre de sujet (le jeu de télé-réalité mortel) est de plus en plus couramment abordé par le cinéma. Des exemples ? D’accord : "Paintball" (2010), ou encore "The tournament" (2011), ou encore plus connu "Hunger games" (2012). Sauf que cette fois, la télé-réalité mortelle est placée sous le signe de l'utilité publique : eh bien oui, les prisons sont surchargées, et il faut faire de la place pour accueillir de nouveaux pensionnaires. Sans doute pour ne pas choquer outre mesure, Paul W.S. Anderson a placé son intrigue dans un décor futuriste. Mais pas si futuriste que ça. C’est même dans un futur relativement proche, bien qu’à l’échelle du temps, on pourrait se demander ce que veut dire proche. En témoignent certains véhicules que le spectateur reconnaîtra en dépit des nombreux bricolages, et les projectiles utilisés qui sont bien de notre temps. Ben tiens, tant qu’on y est, on pourrait même dire que c’est du Mario Kart anabolisé aux amphétamines ! Sauf que là, ce ne sont pas des bananes, ni des carapaces, ni des cubes ou encore des bombes qui sont utilisés. L’effet est le même, mais en plus musclé. Nettement plus musclé. Cependant le spectateur ne trouvera pas très moral de livrer les prisonniers à de tels jeux, et ce malgré ce qu’ils ont pu faire auparavant. Surtout dans le cas de Jensen Ames. Car c’est le plus malin qui s’en sortira. En principe... Enfin normalement, quoi... La directrice de la prison (Joan Allen) a plus d’un tour dans son sac, tous plus scandaleux les uns que les autres. Aussi le spectateur se prend d’envie de voir (sans mauvais jeu de mots bien entendu) la roue tourner contre elle, en accordant faits et cause principalement pour ce fameux Jensen Ames (Jason Statham). Ben oui, il se retrouve là sans rien avoir demandé, le pauvre... suite à un honteux coup monté. En attendant, il en résulte un film d’action assez décérébré, dans une prison à la taille démesurée. On pardonnera facilement cette lacune quant à la surface démentielle de l’établissement, car "Course à la mort" est tourné ostensiblement vers le divertissement sans qu’il donne à réfléchir. Grâce aux scènes d’action tournées à l’ancienne et sans avoir recours plus que ça aux effets visuels post-production (ce qui n’empêche en rien le côté spectaculaire), ce film remplit plutôt bien son contrat. Sans être particulièrement jouissif, il remplira facilement 1h45 de votre temps, à condition toutefois d’apprécier le film d’action décérébré. Cela dit, je vais être honnête, on termine sur une sacrée note de satisfaction !