L'histoire de l'homme qui massacre sa planète jusqu'à la fin, qu'on espère proche finalement, vue son intelligence.
Il est difficile de critiquer ce type de film tant le travail sur le fond, la forme, la qualité d'image (à part l'image de l'aigle africain, tout est parfait), le choix des musiques, bref le travail est impressionnant.
Ensuite, quand les images sont passées, c'est le commentaire qui est analysé, et là, il s'agit d'opinions forcément convergentes ou divergentes malgré l'essai d'universalité du rédacteur.
Dans mon cas, j'ai eu la joie d'entendre les mots « surpopulation » et « irresponsabilité ». Depuis le temps que j'explique à toutes les pondeuses hexagonales que l'avenir de la planète n'est pas de la charger au maximum, et que faire des enfants aujourd'hui à la veille d'une catastrophe écologique définitive est l'acte le plus égoïste et le plus irresponsable qui soit. Car ce sont leurs gosses qui vont subir la pénurie d'eau potable et de poissons, pas leurs parents.
Manque de pot, pour ne choquer personne, YAB se contente de ces deux mots pour immédiatement nous sortir le couplet du « il est trop tard pour être pessimiste ». Le peu d'exemples qu'il donne ne suffisent pas au moindre débile mental à cacher que c'est mal parti.
Si ce film a pu influer sur le vote vert dans les Européennes 2009, c'est la preuve du niveau de connerie du peuple Français alors que toutes ces données sont écrites par les gauchistes hygiénistes depuis les années 60 sans que rien n'ait contredit leur vision de l'avenir.
Et si l'homme est con, malgré l'éducation gratuite et obligatoire, le confort physique de la civilisation et 5000 ans d'évolution, rien ne permet de craindre qu'il disparaisse par sa propre faute. Bon débarras et longue vie aux animaux qui survivront et n'ont jamais menacés la planète Terre.
Donc le film est très beau autant qu'un peu lent et très bavard avec des textes certes simples mais plutôt construits et longs, ça ne plaira pas forcément aux décérébrés ou aux incultes. Mais le problème, c'est qu'il n'ose toujours pas, comme d'autres auparavant, parler du vrai problème, le nivellement par le bas de l'éducation, de la morale du chacun pour soi et de l'appât du gain qui nous vient de cultures qui détruisent la réflexion par la facilité du Bling Bling. Et manque de pot, moins on réfléchit, plus on pond, et plus on encombre une planète qui n'en a pas besoin, même chose pour l'humanité. Bref, c'est notre civilisation, dans son état de décomposition actuelle menée par la réussite personnelle au lieu du bien de tous, qui est responsable de la catastrophe annoncée.
Et ça, le discours gauchiste naissant dans ce documentaire un peu plus couillu que les autres ne fait que l'effleurer. Car on ne fait pas un film de droite qui attaque les valeurs capitalistes prises en défaut par les valeurs républicaines ou démocratiques quand on travaille pour Besson, et ça, on n'y peut rien.
Surtout que derrière tout ça, ce ne sont pas les hommes qui ont choisi, ce sont les multinationales qui ont créé des besoins et des modes de vies et de frustrations qui ont mis l'enfant au centre de tout, surtout son besoin royal de consommer plus que son voisin de crèche. Mais cela, c'est encore plus dangereux pour un film grand public, donc YAB fait le grand écart pour nous mettre la pression, alors qu'il suffirait de détruire l'économie des multinationales pour revenir à une société humaine qui se satisfait de peu et ne détruit plus rien par la simple sélection naturelle. Elle a toujours limité les naissances dans tous les organismes vivants. Ce que le progrès des grands laboratoires a cassé, et c'est ce que la planète va payer. Et comme personne aujourd'hui ne veut perdre un enfant à cause de la nouvelle vision de la vie sacralisée par sa propre attente de bonheur, on est mal parti pour remettre en cause le processus capitaliste qui a depuis longtemps montré qu'il est prêt à tuer sa mère pour vendre le cadavre au plus offrant. Donc il ne faut pas s'attendre à ce qu'il fasse machine arrière de lui-même. Mais que personne ne s'imagine qu'un gouvernement ou qu'un spectateur de cinéma ait les moyens de s'en débarrasser, le cas Monsanto étant l'un des plus impressionnant.
Voilà tout, mais l'intention était bonne et bien réalisée, si 10% de téléspectateurs décident de remettre en cause les nouveaux dogmes de ces dernières décennies, ce sera déjà une belle victoire, d'autant plus belle qu'elle sera inutile. Et pourtant, on avait réussi à se débarrasser des religions, sauf d'un truc qui manifestement est ancré génétiquement : « croissez et multipliez », les chiards comme les profits à priori.