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Flavien Poncet
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2,5
Publiée le 31 mai 2008
Rédacteur en chef de Variety, Todd McCarthy rend hommage à Pierre Rissient en lui consacrant un film «Pierre Rissient : Man of Cinema» (USA, 2006). La création d’un documentaire consacré à un artiste, un cinéaste ou seulement une personnalité est une tâche difficile. Bogdanovitch, Luc Béraud et bien d’autres se sont essayés à l’exercice et n’ont récolté que quelques anecdotes sans jamais produire un véritable discours sur la personne en question. Rares sont ceux qui ont réussis à dresser le portrait d’un cinéaste. Parmi eux se trouve Nicolas Ripoche et son «Kijû Yoshida : qu’est-ce qu’un cinéaste ?». McCarthy atteint presque la réussite de Ripoche en présentant Rissient non pas selon la morne accumulation des entretiens mais en organisant ceux-ci comme une mosaïque multicolore, en mélangeant les discours, en rythmant les entretiens sur un tempo tantôt confidentiel tantôt enfiévré. Aux témoignages de James Toback, de Clint Eastwood, de Claude Chabrol, de Bertrand Tavernier, de Quentin Tarantino, d’Abbas Kiraostami et d’Hou Hsiao-Hsien s’ajoutent l’apparition de quelques étrangers, cinéastes amis de Rissient ou bien hommes de cinéma, comme lui, témoignant de son génie cinéphilique. Découvreur de talent après avoir été responsable de la programmation du MacMahon, Rissient se voit avec humilité faire son hommage. McCarthy dessine le parcours parallèle de Rissient cinéphile et Rissient homme. Emprunt de l’«esprit Positif», le film n’envisage pas en contrepartie de remettre en question le génie de Rissient. Posé comme une vérité incontestable, le flair de Rissient pour découvrir de nouveaux talents (c’est lui qui a imposé à Cannes Eastwood cinéaste, Kiraostami, Tarantino...) n’est jamais remis en doute. En fin de compte, le film dispose de la même assurance que Rissient et, comme Rissient, ne fait montre d’aucun orgueil au profit du seul cinéma. Cette allure de mosaïque modeste, parfois trop certaine, peint un Pierre Rissient gorgé de l’amour du cinéma.