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    L'avocat de la terreur
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'avocat de la terreur" et de son tournage !

    Sélection cannoise

    Le film est présenté en Sélection Officielle dans la section "Un Certain Regard" du 60e Festival International du film de Cannes en 2007.

    Faites entrer l'avocat

    Barbet Schroeder parle de sa fascination pour Jacques Vergès : "Quand j'avais 14, 15 ans, j'ai fait exactement le même parcours politique que Vergès. J'avais près de 20 ans de moins que lui, j'étais dans la mouvance communiste bien que les communistes ne voulaient pas vraiment de moi, puis je les ai quittés pour me rapprocher de la mouvance de l'aide à l'Algérie en critiquant les communistes qui n'en faisaient pas assez. C'est exactement ce qui s'est passé pour Vergès. Je suivais d'ailleurs assidûment tout ce qu'il faisait ou disait : j'étais un vrai fan ! (...) Le parcours de Vergès a été ensuite de plus en plus incompréhensible pour moi, mais j'ai toujours rêvé d'en savoir plus sur ce personnage que je voyais aussi comme un esthète pervers et décadent. Pendant le tournage du Mystère von Bulow, l'avocat Alan Dershovitz (qui se disait lui aussi prêt à "défendre Hitler") avait réveillé ma curiosité en me disant toute l'admiration qu'il avait pour l'inventeur de la "stratégie de rupture" (...) Alors qu'au départ pour moi c'était un personnage héroïque, il était devenu un mystère pas toujours ragoûtant... enfin comme j'aime les " monstres " je ne vais pas commencer à faire la fine bouche !"

    Documentaires

    Cinéaste atypique (né en Iran, proche de la Nouvelle Vague dans les années 60, exilé aux Etats-Unis dans les années 80...), Barbet Schroeder a déjà signé plusieurs documentaires. En 1971, il tourne une série de courts métrages consacrés à des tribus de Nouvelle-Guinée (là où il tourna également un film de fiction, le psychédélique La Vallée) : Sing-sing, Maquillage et Le Cochon aux patates douces. Puis il signe, plus de trente ans avant Le Dernier roi d'Ecosse, un portrait du charismatique et inquiétant Général Idi Amin Dada, en 1974. Quatre and plus tard, il s'intéresse à un singe dans Koko, le gorille qui parle. Et avant de se lancer dans Barfly, il a réalisé un film composé d'entretiens avec Charles Bukowski, intitulé The Charles Bukowski Tapes.

    Le vrai et le faux

    Barbet Schroeder revient sur les rapports entre documentaire et fiction : "Tous les films de fiction que je fais, je les approche comme des documentaires car je crois en cette phrase qui a été souvent dite : "Tout grand film est un documentaire" (...) Pour Le Mystère von Bulow, par exemple, nous avions une obligation de suivre les interviews du dossier, c'est-à-dire ce que Von Bülow ou d'autres gens avaient déclaré à la police (...) Les scènes du film ne sont donc pas inventées, elles sont la réalité, un peu interprétée. Mais même quand on fait un documentaire, on interprète, on fabrique de la réalité et j'approche toujours les documentaires comme des fictions (...) Vergès est définitivement un personnage de roman. Quand on a affaire dans la vie à un tel personnage, c'est toujours formidable. Il y a des tas de questions qui se posent, en dehors de la disparition, bien sûr... Est-ce que c'est un personnage historique ou est-ce que c'est un escroc ? Un grand coupable innocent ou un grand innocent absolument coupable ?"

    Les enjeux

    L'Avocat de la terreur n'est pas un portrait chronologique qui égrène les différents aspects de la vie de Jacques Vergès, le cinéaste s'intéressant plus particulièrement aux liens de l'avocat avec le terrorisme, à travers des événements marquants : la guerre d'Algérie, le combat palestinien, le terrorisme est-allemand. "En vérité, ce qui m'a le plus passionné", avoue Barbet Schroeder, "c'est de pouvoir à travers lui faire un film sur l'Histoire contemporaine, sur les cinquante dernière années que nous avons vécues, que j'ai vécues aussi depuis l'âge de 13 ans, et c'est donc aussi un film sur ma vie politique, et un regard sur ce que j'ai vécu."

    Un avocat non jugé

    Barbet Schroeder refuse de juger la personnalité sulfureuse qu'est Jacques Vergès : "Je ne me situe pas par rapport au personnage ! Toute mon idée, c'est de laisser parler les personnages. Je veux laisser les choses se dérouler, suivre le fil rouge qui m'est donné et qui me permet de suivre l'histoire du terrorisme contemporain à travers les destins d'une dizaine de personnages qui se croisent et s'entrecroisent. C'est tout !"

    Barbet enquête

    Barbet Schroeder s'est efforcé de passer d'une échelle à l'autre (individuelle/collective), d'un registre à l'autre (la vie personnelle de Jacques Vergès/sa vie professionnelle). "Je ne voulais pas qu'il y ait un rapport direct entre ce que je dis et qui est montré", explique-t-il. "Je voulais qu'il y ait des ricochets, des traverses et que les choses se fassent écho. Et donc, quand je parle d'une histoire d'amour, je parle en fait du terrorisme... quand je parle du terrorisme, j'en parle par le biais de l'histoire d'amour (...) il y a une approche fictionnelle et poétique. Mais ce film est aussi un film de détective, j'étais le détective en chef, aidé de ma complice Eugénie Grandval qui (...) allait faire des interviews munie d'une petite caméra HD. D'ailleurs, ce film, je rêvais qu'il se vive d'une manière aussi passionnante qu'un film de détective ou d'espionnage." C'est ainsi que, parmi les nombreux intervenants, figure le terroriste Carlos (contacté par téléphone) ou le repenti Hans-Joachim Klein.

    Vergès pour se faire battre...

    Le cinéaste parle de ses relations avec Jacques Vergès : "Nos rapports ont toujours été très cordiaux. Il a accepté dès le début quelque chose que j'ai obtenu sur tous mes films hollywoodiens : le final cut (...) C'était essentiel pour moi : je lui ai d'ailleurs dit que je le trouvais très courageux. Il m'a demandé pourquoi et je lui ai répondu que personnellement je n'aurais jamais accepté que l'on fasse un film sur moi car j'ai bien trop de choses horribles à cacher ! Il a ri... A présent il a vu le film, je lui rends visite de temps en temps et il s'arrange toujours pour ne pas me dire vraiment tout le mal qu'il pense du film et de moi... Enfin, il dit que je suis perfide et qu'il est ma victime..."

    La musique

    Pour renforcer la dimension fictionnelle du récit, le réalisateur a confié l'écriture de la musique du film à Jorge Arriagada, fameux compositeur à qui on doit nombre de partitions pour Raoul Ruiz, mais aussi Jean-Pierre Mocky ou Olivier Assayas. Barbet Schroeder avait déjà fait appel à lui pour La Vierge des tueurs.

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