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Niko0982
67 abonnés
1 331 critiques
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4,0
Publiée le 10 janvier 2008
Un film super bien fait sur un personnage complexe et surtout très intéressant. Un réel travail en profondeur a été fait et c'est ce qui fait tout l'intérêt de ce film.
Comment ne pas être fasciné par cette homme qui semble être toujours à la limite de l'acceptable. Bien au delà d'un simple portrait, c'est une véritable leçon d'histoire contemporaine. Je regrette cependant qu'il n'y ait pas eu plus de détails sur le procès de Klaus Barbie.
D'un sang froid diabolique, d'un cynisme assez peu communs, Verges est tout de même un personnage et un provocateur aussi fascinant qu'horripilant. Le film ne juge jamais l'homme mais donne tout de même une image assez romanesque et sans scrupules d'un type ambigue dont la sincérité des ideaux est parfois très douteux. A ce titre si la partie algérienne est complexe et mérite sans doute plus d'objectivité de la part de l'opinion publique, les autres cas plaidés par l'avocat (Carlos, Barbie) ne mérite en revanche aucune indulgence. En tout cas un film presque trop court en dépit de ses deux heures. Hypnothique.
Certainement trop jeune pour connaître toutes les facettes de Vergès, j'ai découvert dans ce film un être terrifiant et fascinant. Le film s'accompagne en plus d'un petit cours d'histoire qui se révèle fort intéressant pour comprendre certaines situations actuelles liées au terrorisme. Une réussite. Seule la première partie sur la guerre d'Algérie ne m'a pas captivé (les évènements ne m'étant pas trop familier non plus) mais elle campe bien le personnage et éclaire d'une certaine façon ses combats futurs.
On s’attend à un documentaire un peu rébarbatif sur un personnage sulfureux, mais c’est une vraie fiction romantique. Schroeder avait un projet de fresque politique, tout en cherchant le rationnel dans le parcours irrationnel de son héros de naguère (tel qu’il le dit). Il y a effectivement une logique chez Verges, mais ce n’est peut-être pas celle qu’il attendait. Cet homme n’est mu que par trois forces: son anti-colonialisme, son histrionisme (désir d’être sur scène) et surtout, son amour des femmes (particulièrement celles qui sont coincées entre 4 murs … doute sur ses capacités de séduction ?). Sa renommée d’avocat est secondaire pour lui. Il se décrédibilise en avouant avoir envisager de tuer le juge si la femme algérienne qu’il défendait (sa future première épouse) avait été exécutée. Il sabote la défense de Carlos, ex-amant de Magdalena Kopp, qui les avaient empêchés de vivre leur histoire d’amour. Dans une scène extraordinaire ou Verges montre le pull-over horrible que lui avait tricoté Magdalena en prison quand il la défendait, il est absolument grotesque et il le sait. Mais il s’en fout, son amour de cette femme est plus fort que de ridiculiser l’avocat international mondialement reconnu qu’il est. C’est beau… Verges, c’est son but, montrer cette image-là. Schroeder dit « A présent il (Verges) a vu le film, (…) il s'arrange toujours pour ne pas me dire vraiment tout le mal qu'il pense du film et de moi... Enfin, il dit que je suis perfide et qu'il est ma victime»: Schroeder sait bien qu’il s’est fait en quelque sorte, manipulé. Verges a dealé sa renommée d’avocat contre une image de grand romantique. Peut-être que Schroeder ne l’a saisit qu’après le montage. Le générique de fin, énumération implacable de tous les dictateurs défendus par Verges, semble en décalage avec le ton général du film, comme pour casser la belle image romantique que Verges a réussi a faire passer. Un trés grand film. Un personnage haïssable mais trés romanesque.
Moi qui n'aime pas le documentaire en général, me voilà bien ennuyé... Je suis obligé d'admettre que j'ai tort, ce qui est toujours difficile.
voilà un très bon doc! bon j'avoue, vergès m'intéresse beaucoup, mais la recherche est vraiment pertinente, documentée, et présentée de façon très neutre.
Ce n'est pas que vergès, c'est toute la décolonnialisation qui est ici scrutée à la loupe.
C'est beaucoup trop long. Bien qu'il y ait de beaux passages (avec des personnages hauts en couleur), on ne voit pas où le réalisateur veut en venir et on se demande pourquoi tant de fouin-fouin autour de cet avocat !
À de nombreuses reprises, Vergès pourrait passer pour un grand adolescent qui jouerait encore aux cow-boys et aux indiens ... mais qui n'aurait pas encore compris que ses compagnons de jeu ont changé et ne sont plus les militants enthousiastes de sa jeunesse. Barbet Shroeder a voulu un générique de fin édifiant. Jacques Vergès y explique sentencieusement la différence entre un avocat et un médecin, qui veut que l'avocat puisse dire non et refuser de prendre un client, pendant que défile sur l'écran son palmarès et les noms de tous les clients impossibles qu'il aura défendu : des khmers rouges à Slobodan Milosevic en passant par Omar Raddad, Action Directe et bon nombre de tyrans africains. Manifestement, Jacques Vergès n'a jamais su dire "non". Avec cet excellent documentaire (qui sait éviter la voix off et rester palpitant comme un film d'espionnage) , le passage par la case cinéma devrait être obligatoire !
Un documentaire de 2h20... Vu que j'y suis aller entre Pirates 3 et Boulevard de la mort, ça aurait pu être très dur à tenir. Mais ça a été, Vergès est génial ! On lui offre une tribune, il l'utilise super bien. Je pense pas qu'il se livre vraiment, il est trop intelligent pour ça. Il plaide pour lui même dans tout le film sur le ton de la conversation amicale, si bien qu'à la fin des gens finisse par trouver le film dérangeant et remettre le terrorisme en question ! BRAVO ! Un discours vraiment subtil où tous les mots sont pesés (et les morts aussi ://) Au final on croit avoir appris des trucs mais il n'en ai rien vu qu'il garde ses mystères pour lui et vu la part qu'ils ont, on peut être sûr qu'ils définissent pour 80% son identité. Donc on croit avoir compris l'homme mais au mieux, on a juste compris pourquoi tous les dictateurs (dirigeants en fait) n'ont rien fait de grave (même si des choses graves se sont produites) !
Je me ferai l'avocat de ce film, qui n'en est pas vraiment un.
Soyons clairs: c'est un documentaire. Il rappelle dans le montage certains documentaires télé (documents historiques, interviews croisés...). Sur la forme, donc, rien de franchement palpitant.
Si on considère que le cinéma est là pour instruire et faire réfléchir, alors là, c'est du très grand cinéma. Les périodes un peu oubliés de l'histoire récente sont parfaitement décrites, les personnages s'expriment en toute impunité et Vergès, l'enigmatique, laisse entrevoir sa manière de penser.
Tout ceci fait froid dans le dos, révolte ou bien au contraire donne un point de vue plus nuancé sur des impressions qui nous paraissent acquises.
En 2 h 15 passionnantes de bout en bout, on découvre un individu complexe, manipulateur brilliant et justicier dévoyé, et on apprend un nombre incroyable de choses sur 50 années d'histoire contemporaine. Chaque partie en soi pourrait faire l'objet d'un film (l'Algérie, le terrorisme palestinien, le mystérieux François Genoud, la naissance du terrorisme islamique...). Reste donc à attendre le DVD pour approfondir.
Que ceux qui recherchent des documentaires qui donnent un point de vue unique (gauchiste ou de droite) passent leur chemin. Barbet Schroeder a en face de lui une figure énigmatique qu'il essaye de cerner, mais qui garde une grande partie de son mystère après la projection. Grand provocateur, homme blessé par la colonisation, Vergès n'a de cesse de défendre les pires pourritures afin de montrer à la société que les pires sont en réalité à la tête d'un pouvoir qui se dit démocratique mais qui n'en porte souvent que le nom. Homme souvent détestable et franchement énervant par sa capacité à mentir de manière honteuse, Vergès reste un homme peu accessible dont on ne comprend pas tout. Par contre, le tableau qui est dressé du terrorisme international sur plus de quarante ans est particulièrement intéressant : montrant les collusions entre extrême-droite et extrême-gauche, le cinéaste montre que l'on tue d'abord pour des idées globalement valables - se libérer de l'emprise européenne pour les pays colonisés - mais que progressivement, le terrorisme a pris une allure de gangstérisme avec la bande à Carlos. Désormais affaire de gros sous, le terrorisme tue pour de l'argent et non des idéaux. Même si ôter la vie est toujours scandaleux, la première proposition est bien plus douteuse que la seconde d'un point de vue moral. Un tableau saisissant qui donne vraiment envie de vomir sur tous les assassins de la terre, dont les premiers sont nos gouvernants.
Filmé comme un procès dont Vergès serait à la fois l'avocat et le condamné, avec pour témoins tous les intervenants hors tribunal, ce nouveau film de Schroeder, cinéaste rodé dans le non conventionnel et le jeu entre mensonge et vérité, retrace plusieurs décénies de terrorisme avec une linéarité dont le fil rouge est précisément le célèbre ténor du barreau. Un nouvel élément en chasse un autre sans pour autant donner une impression de le jeter aux oubliettes et on assiste ainsi à un documentaire qui prend des allures de polar bien ficelé même si parfois un peu touffu, dont le héros fascine, dérange, scandalise. Une personnalité hors du commun en tout cas dont Schroeder a su tirer le meilleur parti.
Imaginons que vous ne savez pas quoi aller voir, que vous êtes un tant soit peu branché sur le politique, que vous avez l'esprit ouvert ET critique, alors ce film est excellent ! Plus subtil et moins holywoodien que Michael Moore, Barbet Schroeder nous emmène dans une écoute non partisane de Jacques Verges qui a l'intelligence de nous faire découvrir le processus mental de cet avocat. Et là, on comprend tout ... et l'intelligence est que l'auteur nous laisse libre de conclure, mais nous fait comprendre qu'il ne pardonne pas. Merci pour cet excellent film dont on sort comme plus intelligent .... Ce film se regarde comme un polar