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inspecteur morvandieu
40 abonnés
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1,0
Publiée le 2 décembre 2024
Tout accuse un avocat de province renommé du meurtre d'un possible rival amoureux. Long flasback sur une passion amoureuse adultère entre Robert Hossein et Michèle Mercier. Etait-il indispensable de reformer aussi vite le couple des "Angélique". Sans doute pas, sauf pour des raisons commerciales. Et le film est si mauvais que ça semble être le cas. Christian-Jaque met en scène un psychodrame sentimental suivi d'une intrigue policière qui ont en commun d'être aussi précipité que survolé. Dans un registre comme dans l'autre, le résultat est ridicule. Tout sonne faux ici, y compris l'insignifiante satire des notables de province dont le réalisateur croit enrichir son film. Michèle Mercier, en gravure de mode, avec ses cheveux courts et blonds, est la première à sombrer dans une composition d'une médiocrité absolue qu'on peut attribuer à un personnage très mal écrit et à des dialogues bas de gamme et insincères. Au demeurant, tous les personnages sont ratés et mal joués. C'est un festival de poncifs et de maladresses, de complaisances narratives. Robert Hossein, personnage central, rame dans son emploi simpliste et dépourvu authenticité, à la fois en tant qu'homme infidèle et avocat.
Quand il réalise « La seconde vérité », Christian-Jaque âgé de soixante ans est un cinéaste chevronné avec près de 60 films au compteur. Eclectique au possible sa filmographie contient quelques très grands films comme « Les disparus de Saint-Agil » (1938) ou « L’assassinat du père Noël » (1941) qui font désormais partie du patrimoine du cinéma français. A regarder le casting qui réunit Michèle Mercier et Robert Hossein, on ne peut s’empêcher d’entrevoir une pointe d’opportunisme dans ce choix. En effet, depuis deux ans Michèle Mercier est Angélique Marquise des Anges dans la saga inspirée des romans d’Anne et Serge Golon et mise en scène par Bernard Borderie. Robert Hossein est de son côté le ténébreux et balafré Joffrey de Peyrac. Les voilà quittant le XVIIème siècle pour se retrouver en plein Paris contemporain pour une histoire d’amour tout aussi tragique mais nettement moins glamour. Michèle Mercier qui entend sans doute ne pas porter sur ses épaules le poids de la marquise pour le reste de sa carrière, a ici les cheveux courts teintés en blond. Quant à Robert Hossein, il quitte la chemise à jabot et le boitillement du comte de Peyrac pour les lunettes d’un avocat épris d’une jeune étudiante en médecine qui pour financer ses études joue la disc-jockey dans une discothèque à la mode. L’avocat marié n’arrivant pas à braver les convenances, les choses vont fatalement tourner en rond avant de s’envenimer. L’intrigue est on ne peut plus classique et attendue. C’est donc le traitement qu’en propose le réalisateur/scénariste qui en fera le prix. Bien sûr, Christian-Jaque n’est pas Claude Chabrol, qui, à la même époque, dans des films comme « La femme infidèle » (1968) ou « Les noces rouges » (1973), s’y entendait à merveille pour distiller le venin dans des drames sentimentaux sulfureux, égratignant au passage le conformisme de la bourgeoisie (de province le plus souvent). Toutefois, le réalisateur très professionnel parvient à tirer le meilleur parti des deux acteurs qui semblent avoir malgré tout un peu de mal à se dépêtrer de ce changement radical de partition qui les mènera tout droit vers deux autres épisodes des aventures de la merveilleuse Angélique. En clair on ne s’ennuie pas mais voir ou revoir les deux films de Chabrol précités apportera une plus grande satisfaction.
Un scénario qui aurait été plus intéressant dans les mains d'un Chabrol. Christian Jacques ne semble pas très inspiré. Il ne propose pas un vrai suspense, n' arrive pas à créer une véritable ambiance. Il s'essaye aux flashback sans grande efficacité. Il reste le couple Hossein, Mercier mais il n'a pas beaucoup de possibilité pour rendre le film plus attrayant. A noter que Michèle Mercier semble s'inspirer de Jean Seberg.