Il y a ces films, intemporels. Et il y a les autres, bien trop ancrés dans leur époque, ce qui les fait tomber dans l’oubli. Des irréductibles cinéphages les en sortent une fois de temps à autre. Alors, Flash Gordon, toujours regardable ?
Réalisé en 1980 par l’inattendu Mike Hodges, metteur en scène de polars froids comme La Loi du Milieu, Flash Gordon est un pur produit de 80’s, de cette période entre 1978 avec The Warriors et le milieu des années 90, là où les films d’action étaient over-the-top, ultra kitschissimes et surtout sans réelles limites dans le grand-guignolesque. Flash Gordon en est un pur étendard, de par sa direction artistique très originale, son scénario qui fait la part belle à des personnages jouissivement débiles, unidimensionnels, dont le héros, joué par un lamentablement nul mais sympathique Sam J. Jones provoque l’adhésion dès les premières secondes du métrage, et par sa musique, composée par Queen, qui aura rarement fait aussi daté, même si le morceau pendant la bataille finale, des gros riffs de guitares enragées, est excellent. Cependant, si le film souffre un peu d’une petite baisse de rythme au milieu, il reste quand même bien rythmé, transportant un spectateur indulgent dans l’univers 2 heures durant sans jamais vraiment l’ennuyer. Le casting de seconds rôles est excellent, par contre, avec Melody Anderson, la parfaite jeune femme en détresse, l’affable Topol et les géniaux frères ennemis Timothy Dalton & Brian Blessed.
Flash Gordon est un film plutôt réussi, dans sa tentative de faire du fun kitsch, mémorable et divertissant. Il n’est rien de plus que ça, mais c’est déjà pas mal du tout. Un bon film.