Comment ne pas voir en... Hadewijch, je répète, Hadewijch, rien que ça, un condensé ou une illustration comme une autre de cet élan spontané et myotatique des intellectuels bourgeois constitutifs des critiques, à qualifier le film en plans fixes et dialogues de nappe en papier de restaurants de midi, de film philosophique, fulgurant, profond, film des sens..? Il est bon de poser des limites à la décence. Sous prétexte que le réalisateur est philosophe, le vide sidérant prendrait aussitôt un fond de vérité et de pertinence nouveau
, de la nouvelle nouvelle vague hein... puisqu'on vous le dit. Parce qu'Hadewijch aka Céline est nue, vierge, joue du scooter avec un jeune de banlieue, s'essaie à l'Islam, etc, et pouf deviendrait terroriste, par l'intervention du Saint-Esprit pour le coup... Non, réellement, il ne se passe rien dans ce film de Dumont, c'est une juxtaposition d'éléments communs sur une pellicule silencieuse et lente, surtout bourrée du simplisme qui caractérise le cinéma péremptoire dont il fait systématiquement preuve dans ses films. Le cinéaste saupoudre de fulgurances - attention, ici, ce mot n'est pas à prendre dans son acception Cahiers du Cinéma ou Inrockuptibles - que sont les excès et accès de violence ou de sexe, et hop hop emballé c'est pesé, tant le critique rompu aux dossiers de presse que le pauvre spectateur victime réellement innocente ressortent nigauds d'un film qui aura brasser trois phrases à l'intérieur d'un silence contemplatif dénué de toute signification esthétique. Vivement le prochain Dumont. Quoi, vous voulez la recette? Elle vient de s'écrire.