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ygor parizel
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4,0
Publiée le 10 décembre 2012
Film qui s'avère être anti-religieux (même si c'est pas le propos). Le personnage central Hadewijch est tellement mystique qu'elle peut être considéré comme "folle" voir dangereuse. Tout ce qui pourraient être caricatural est finalement crédibles. La mise en scène est très lente mais est également éclatant.
Le cinquième long métrage de Bruno Dumont est à ce jour le plus délicat de sa filmographie. J'ai beau avoir été effrayé par ces premières minutes des plus austères, la suite m'a réellement enthousiasmé. J'étais suspendue au moindre geste, à la moindre parole de Céline. Julie Sokolowski délivre une prestation à la fois mystique mais aussi inspirante tout en maintenant cette violence si chère à Bruno Dumont, le tout dans des murmures d'une douceur enivrante. J'ai beau mettre " réconcilié " avec ce metteur en scène depuis son dernier film ( Flandres ), l'appréhension et la tension s'empare toujours de moi à chaque fois que je me décide de voir un de ces long métrages. Il a pour habitude de laisser sa marque, ces créations me hantent encore longtemps après visionnage, je reste donc sur mes gardes ... Hadewijch est à la fois original et profond, une oeuvre à part entière, je suis vraiment bouleversé sans non plus être totalement épris. Un jolie film !
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4,0
Publiée le 30 novembre 2011
Un film tout simplement beau! Le mysticisme est-il une forme de folie ? La mise en scène quasiment magique de Bruno Dumont rend ainsi le mysticisme manifeste et nullement ridicule de "Hadewijch". Pour un premier film, Julie Sokolowski s'en sort avec les honneurs! Belle et innocente, lumineuse et exaltèe, elle est une mystique du XXIème siècle dont la conversion n'est certainement pas superficielle parce qu'il y a un authentique travail de metteur en scène de la part de Dumont! C'est peut-être austère mais le film retient l'attention parce qu’il possède par ailleurs les qualitès essentielles d'un Bresson (à qui cette "Hadewijch" fait souvent penser) avec cette grâce qui se dègage dans le personnage de Cèline! D’un naturel saisissant, Julie Sokolowski ne fera peut-être pas une carrière de comèdienne (c'est souvent le cas avec les acteurs non-professionnels) mais on n’oubliera pas sa prèsence et son regard intense de cette ètudiante en thèologie portèe par une foi extatique! On pourra dire que Dumont a le chic pour dècouvrir des talents qui illuminent la pellicule par une impassibilitè douloureuse et par une manière d’être...
Bruno Dumont ne dirige pas ses acteurs. Au mieux, il se joint à eux, les accompagne, à l’affût d’une étincelle de grâce saillie de leur geste. Le cinéma de Bruno Dumont, jusqu’alors, est le fruit d’un dispositif qui met en tension les conditions du réel pour en faire émerger sa plus précieuse vibration. Spectateur admirateur de Jean-Marie Straub, Dumont avec «Hadewijch» (France, 2009) s’en écarte à petit pas. Tandis que «Flandres» était plus libre aux aléas de tournage, croyant à l'épiphanie du réel, «Hadewijch» repose sur des structures et des fondements narratifs plus marqués. Qu’on y discerne alors l’apaisement d’une mise en scène, ce serait faire les louanges d’un cinéma de qualité, les pieds calés sur des bases immuables. Et «Hadewijch» se trouve dans un entre-deux, entre un cinéma qui croit à sa narration, qui croit à l’événement de la scène et à l’évolution d’un récit (dérivant du classicisme) et un cinéma de l’instant, concerné par la prégnance des phénomènes. A assimiler ces deux cinémas en un film -et quel film ! «Hadewijch» n’est pas sans traverser de véritable instant de beauté-, Dumont se révèle un piètre élève de Straub. Qu’il s’en émancipe pour être lui-même, soit. En construisant son film sur la base des poèmes lyriques de la mystique du XIIIème siècle Hadewijch d’Anvers, Dumont soulève la question de l’adoration religieuse. Le sujet est éculé. Or la singularité d’«Hadewijch» consiste à le déplacer à notre époque. La jeune Céline voue un amour sans borne pour le corps du Christ. De sa foi chrétienne, elle va rejoindre celle de l’islam, versant extrémisme terroriste. Tout le trajet du film, construit en grande partie sur les troubles du tournage (notamment le non-professionnalisme des acteurs), vise un projet apocryphe : celui de l’affranchissement d’un corps du culte spirituel. Dumont va à l’encontre des habitudes de son cinéma, qu’on dit mystique, pour affirmer qu’il s’agit plutôt d’une œuvre établie sur la poétique du corps.
Le film et surtout la teneur (assez dure à décrypter tout de même !) mérite 3/5. La lenteur de la mise en place laisse la lenteur d'un drame qui se joue, doucement, sans vague. Beaucoup de scènes inutiles utilisées juste pour "faire" découvrir le "monde" (tel qu'il est ? raccourci facile) et cela néglige le déroulé, c'est dommage. Le début et le "drame" ne sont pas intéressant. Le final est "déroutant" et trop symbolique, par contre beaucoup de scènes très intéressantes, captivantes voir envoutantes. Le jeu d'acteurs (des amateurs) sont d'une fraicheur sublime, magnifique et Julie Sokolowski est prodigieuse sur presque tous les plans (chapeau bas) ! 1/5 de plus pour cette interprétation. Un film théologique et spirituel qui vaut bien un 4/5 ! A voir !!!
Peut-être le plus beau film de l’année (disons avec Tokyo Sonata). Aérien et profondément terrien, ancré dans le réel et à la fois d’une poésie délicatement transcendante, le film parvient par sa construction, sa mise en scène et sa photographie à faire ressentir les paradoxe de la foi, de l’amour de Dieu. A la fois présent et absent, le film joue aussi sur les manques, sur ce qu’il ne montre pas pour faire avancer son personnage. D’élipses en mystères, le film impose son ambigüe beauté, et fait naître sur l’écran une actrice bouleversante. Céline en manque d’amour comme dit Yassine, cherche Dieu, cherche son corps à aimer, ne trouve pas, est-ce qu’il est dans les autres, en soi-même, ou bien dans la lutte comme pense Nassir ? Céline ne trouve pas, Céline erre. Splendide et éternel.
P.S: Quelques mots sur le travail de la photographie absolument incroyable, d’une subtilité et d’une richesse incroyable, elle est à la fois brumeuse et granuleuse avec des flous absolument sublimes (la mise au point est d’ailleurs globalement exceptionnelle). Elle participe beaucoup à la réussite du film et à sa sublimation.
La jeune Hadewijch est amoureuse de Dieu. Touchée par la grâce, ce qui n'est pas toujours le cas du film de Bruno Dumont, hélas. Son plus accessible pourtant (on n'ose dire grand public, n'exagérons pas), le moins fruste, le plus limpide dans sa linéarité. Plusieurs scènes sont remarquables, d'autres frôlent l'insipide, gâchées par une interprétation neutre (Bresson faisait la même chose, en mieux). Quant à l'ensemble du cheminement de l'héroïne, folle du Christ avant de tomber dans des griffes intégristes, il ne convaincra que ceux qui ont foi en Dumont. Un film à voir sans ennui ni enthousiasme et qui ferait presque regretter les oeuvres plus radicales du cinéaste.
Le parcours mystique d’une jeune fille à la recherche de Dieu, son grand amour. Un film au récit elliptique, aussi déroutant que consternant, bien que traversé par quelques moments de grâce. 1,75
Trop mystique, trop exclusive dans son amour de Dieu, soeur Hadewijch est refoulée du couvent et ne prononcera pas ses voeux. Redevenue Céline, la jeune fille des beaux quatiers de Paris -en un ou deux plans, Bruno Dumont suggère la vacuité d'un foyer grand bourgeois- se lie d'amitié avec une jeune musulman de banlieue. Le cinéma épuré et elliptique de Dumont a toujours quelque chose de fascinant parce que ses silences notamment sont une invitation à la méditation et à la réflexion. En philisophe, Dumont place l'être humain le plus humble au centre du film et de ses préoccupations, et semble faire peser sur lui un indicible désarroi. Le cinéaste nous perd parfois lorsque le minimalisme attaché à la réalisation comme au personnage de Céline confine à la monotonie ou que sa mise en scène est par trop absconse. Dans son cheminement erratique, l'héroine évoque sa foi explicitement en quelques occasions; d'autre fois, son engagement et sa dévotion laissent perplexe parce qu'on en cherche, à tort sans doute, la cause ou la raison. Quoiqu'il en soit, la dernière séquence, symbolique et subtile -le terme de l'errance de Céline- sera, une fois n'est pas coutume chez Dumont,spoiler: comme un happy end!
Film qui m’a beaucoup déroutée. On ne peut pas sortir de la salle sans mener sa propre réflexion sur le sujet. L’actrice est époustouflante par sa justesse. Au delà de certains clichés, il y a un véritable travail de recherche autour de la religion mais également des sentiments adolescents. Qui n’est pas passé par ces moments de doutes, vers qui ou vers quoi se tourner. Personne ne vous comprend même pas vous même. Nous n’étions pas nombreux dans la salle, quand nous sommes sortis nous nous sommes regardés et j’ai senti que chacun avait été touché, par quoi je ne sais pas, mais encore une fois c’est ce que j’aime au cinéma quand un film ne laisse pas indifférent. Quand, une deux ou trois semaines plus tard on y pense encore. Je ne peux m’empêcher de remercier ces cinéastes et ces acteurs qui nous enrichissent tellement. Je leur souhaite beaucoup de courage et plein de futures réussites
Un exercice de style étonnant mais m'aura au final plus laissé au bord de la route que vraiment pensif. J'admet qu'il y a du tallent à la réalisation mais ce n'est pas cette fois que je crierais au génie. C'est peut être ce qui fait la beauté de ce film, mais à mon sens, le résultat final est trop brouillon.
J'ai eu la chance de voir le film a la premiere estonienne (eh oui, j'habite loin de la France). Franchement, je ne le regrette pas. Bruno Dumont a visiblement évolué depuis "La Vie de Jésus". Pour la premiére fois il fait usage de musique dans ce trés beau film. Étant habitué a son style, je savais donc a quoi m'attendre et je n'ai pas été décu. Julie Sokolowski impressionne et sait convaincre. Ce film nous fait beaucoup penser au sujet des religions. En bref, un film a voir, surtout si on est fan de Bruno Dumont. Quant a ceux qui n'ont vu aucun de ses précédents films, je préviens qu'il faut s'y habituer, a son style.
Rien n'a été fait ! Les acteurs n'ont pas répété les dialogues parce qu'aucun dialogue n'a été écrit. Personne n'a pris la peine de corriger le scénario. Les cadres n'ont pas été vérifiés par le réalisateur, qui était apparement absent du tournage. On ignore encore où il se trouvait, mais on a pu apprendre une chose : il était en compagnie du directeur de la photographie.
Hadewijch, c'est l'histoire d'une caricature de grenouille de bénitier nommée Céline qui se fait virer d'une caricature de couvent parce qu'elle prend un peu trop au premier degré sa caricature de foi. spoiler: Désœuvrée, elle fait la connaissance d'une caricature de jeune de cité ("zyva mamzelle t'es tro charmante, sai kois ton 06 ?") puis de la caricature de djihadiste qui sert de frère au premier. Après qu'elle lui ait régurgité une caricature de discours mystique exalté (tellement vide de sens qu'on dirait un discours de campagne LREM), ce même djihadiste comprend qu'il y a un coup à jouer en embrigadant Céline dans une caricature d'attentat. Résultat : une heure et quarante-cinq minutes de caricature de cinéma français dépressif et pseudo-intello-branlette. La frange snob du public y verra peut-être un messie filmique inaccessible du grand public, mais les plus objectifs s'empresseront d'enterrer le DVD au fond du jardin pour que personne d'autre n'en subisse le cocktail mortel d'ennui et de vacuité.
pffff - savoir faire de belles images (et encore, pas toujours) est une chose, mais savoir raconter une histoire en est une autre! la preuve avec ce film, complètement tiré par les cheveux et plein de clichés... insipide et désolant!