On frôle l'exercice de style, mais pourtant non, "Eden Log" n'en est pas un. Et pour une seule raison : c'est la façon dont le cinéaste (premier film...) ponctue son oeuvre de clins-d'oeils. D'aspect, cet étrange labyrinthe de questionnements sans réponses concrêtes, reflète une part de "The fountain", autant que "Cube", "The descent", "Renaissance" et "Blade runner". Et pour qui a vu le très réçent "Chrysalis", on peut retrouver des similitudes esthétiques tenant dans l'utilisation du gris sombre et du gris métallique. Mais attention, le film de Franck Vestiel ne copie aucunement tout ces films. S'il revêt l'apparence mystique de l'un et qu'il déploie le principe mouvant de l'autre, qu'il se permet les frayeurs de celui-ci et l'étrangeté de celui-là tout en mettant en avant un certain côté visionnaire, "Eden Log" n'a rien d'un pot-pourri des meilleurs tubes SF-épouvante. Il est personnel au-delà des clins-d'oeils, et, de sa mise en scène d'où résonnent facilement l'effroi du personnage, ressort une aventure complètement viscérale, une sorte d'immense machine à broyer les émotions. Un truc novateur et ambitieux, d'où émerge 36 scènes cultes et une atmosphère poisseuse des plus réussies. Pour simplifier, jamais la SF française n'a connu aussi bon résultat. De plus, le réalisateur se permet tout, et ce avec un budget rikiki : une scène d'ouverture aveuglante mais qui procure un effet hors du commun, un Clovis Cornillac dont on ne saura trop juger le jeu (tout en cris profonds), ou encore une fin imprévisible (comme le reste du film) et sismique. Lorsque l'écran se plonge dans l'obscurité, d'une façon si subite d'ailleurs, on est encore scotché sur le fauteuil, comme si tout cela pouvait continuer à l'infini, cette sorte de poursuite effrénée de vérité, recherche de l'issue introuvable, avancée vers l'inconnu. Pour être honnête, "Eden Log" n'est pas exempt de défauts, si par exemple l'on part du principe que ne pas avoir de scénario en est un, mais ici le cinéaste se c