Mais pourquoi donc faire tout ce foin chauviniste pour un film qui a tout d’une production américaine, allant même jusqu’à être tourné simultanément en français et en anglais histoire d’être sûr que nos amis américains ne pensent pas qu’il s’agisse d’un film français trop exigeant? C’est honteux, je vous assure, ce reniement de soi!.. Tout d’abord, ne croyez pas ce que vous pourrez lire ici ou là sur ce film et notamment sur sa prétendue originalité: il n’y a là rien que du réchauffé, ou plutôt du refroidit (faut dire qu’on déchante dès la 1ère scène). Un homme (?), sorte de Tarzan recouvert de boue qui ne s’exprime que par des "Hu!", ou des "Heu!", ou parfois même des "Ah!", se réveille dans une espèce de grotte, totalement amnésique. On connaît le principe par cœur: il découvre qui il est et pourquoi il est là en même temps que le spectateur (cf "Cube" par exemple), ce qui est censé créé un phénomène d’empathie, ici inexistant tant le jeu des acteurs (et le film dans son entier) est ridicule. Et déjà, on soupire d’exaspération devant ces effets stroboscopiques (c’est vraiment une saloperie ce truc-là, vous avez beau fermer les yeux, ça vous gêne quand même!), devant les grognements du personnage (Clovis Cornillac plus nul que jamais – enfin, j’en sais rien, c’est la 1ère fois que je le vois en action, mais j’imagine pas pire), devant le travail de la mise en scène, non pas inexistant, mais totalement raté. Plus le film avance, plus l’absence de scénario devient gênante et on redoute le pire: ce sera une chute à message pseudo-politique, largement pompée sur le "Soleil Vert" de Fleischer, qui vient essayer pitoyablement de donner une légitimité à l’ensemble, du genre: vous venez de vous taper 1h30 de nullité totale mais c’est pour un riche propos politique qui va vous faire cogiter sévère… Aïe aïe aïe, que c’est creux! Une sorte de film jeu-vidéo mais qui, contrairement aux jeux vidéo, n’est pas interactif… Difficile d'y trouver alors le moindre petit intérêt.