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Bernard M
26 abonnés
461 critiques
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3,5
Publiée le 13 juin 2024
" La ballade de Narayama" nous fait voyager dans l'espace et le temps: japon 1860 et c'est un voyage assez réussi.Nous sommes en présence d'un peuple qui , pour respecter le rituel, doit gravir le Narayama à l'âge de 70ans, y rester et y mourir.Ce film peut se diviser en deux parties: la première retrace la vie villageoise avec plus ses problèmes ( surpopulation) que ses joies et la deuxième est un road movies pour se rapprocher des dieux, une ascension, un voyage initiatique....le personnage central est une femme qui va entreprendre ce parcours sans retour.C'est avec beaucoup de minutie et d'authenticité que le réalisateur aborde le sujet avec un côté documentaire parfois.Cependant cette première partie traîne un peu en longueur, peut-être pour que le spectateur ait le temps de se familiariser avec de nombreux personnages( même si le film gravite autour de quelques uns seulement) peut-être aussi pour que le spectateur saturé par les événements qui jalonnent la vie de ce village n'ait plus qu'une hâte: partir pour la montagne, façon de faire osmose avec celle qui n'a plus le goût de la vie ici bas. Le voyage paraît ainsi comme l'apothéose tant attendue si on n'a pas décroché avant!.Le film ,proche de la nature, est aussi dur,bestiaire et bestial, à la limite parfois du soutenable en mettant des animaux en parallèle avec les humains dans des scènes assez scabreuses parfois; C'est pourquoi j'ai trouvé le film intéressant mais avec quelques réserves plus sur la forme que sur le fond
Imamura fait un remake du film d'Inoshita sorti en 1958. Je n'ai malheureusement pas vu l'original et ne peux donc pas comparer les deux. Cependant, ce film majeur du cinéma japonais montre avec force et sans voile une satyre de la culture et des traditions japonaises qui, encore aujourd'hui, poussent les personnes âgées à devoir se rendre utiles dans la société sous peine de devoir se supprimer dans "l'honneur et la discrétion". Combien de fois j'ai vu des personnes de plus de 80ans effectuer des tâches toutes plus ingrates et inutiles les unes que les autres au Japon... Un aspect de cette société qu'on connait peu et qui est souvent présenté comme une volonté farouche des personnes âgées voulant travailler jusqu'au bout. En définitive, ce n'est que le produit d'une société oppressante et sans échappatoire ne laissant pas le choix à nos aïeux que celui de vivre en travaillant ou mourir.
C’est l’adaptation d’un texte de Shichirô Fukazawa, déjà mis en images par Kinoshita Keisuke en 1958. Tableau cru et cruel d’un mode de vie rural où l’homme, par ses instincts et ses actions, paraît être un animal comme les autres. Le réalisateur se plaît à établir de nombreuses comparaisons visuelles entre la vie des personnages humains et celle des serpents, souris, insectes… Regard malicieusement critique qui invite à l’humilité. On suit ce déroulé des jours avec curiosité, malgré quelques longueurs, une certaine sécheresse et une image très sombre où l’on ne distingue pas toujours grand-chose. Une scène sidérante : la vindicte populaire, fulgurante et radicale, contre une famille de voleurs… Et puis on en vient à ce qui fait la force tragique du film : le périple de la vieille femme, portée par son fils, vers son lieu de mort, le sommet de la montagne de Narayama. Découverte d’un incroyable cimetière d’ossements, peuplés de corbeaux, dont la poésie horrifique sera décuplée par l’arrivée de la neige. C’est là que naîtra l’émotion, enfin, au cours d’un adieu enlacé aussi simple que bouleversant. Émotion qui trouvera encore quelques échos, par la suite, via les menus détails d’un quotidien orphelin.
Voilà un film bien particulier, aussi intriguant qu'envoûtant. "La ballade de Narayama" est une sorte de conte cruel qui dépeint la vie dans un village japonais au fin fond de la montagne, parlant aussi bien de la difficulté du travail, des histoires de sexe et des règles qui existent en ce lieu comme celle que les vieillards doivent laisser leur place aux jeunes à la fin de leur vie et sont obligés d'aller habiter sur la montagne de Narayama pour y mourir. Imamura filme ces habitants sans oublier la nature qui les entoure et qui fait partie de leur vie avec un réalisme assez saisissant et même si le film est lent il n'est jamais ennuyeux, perdant tout de même parfois le spectateur en cours de route à cause de sa mise en scène qui laisse la part belle aux scènes nocturnes et donc difficiles à bien distinguer. Il y a aussi toute la culture japonaise qui parfois nous échappe mais ne nous empêche pas de profiter du film, en particulier des superbes paysages comme ceux enneigés de la fin, le tout avec une très belle musique et une certaine poésie.
Une palme d'or qui m'échappe... C'est certes jolie niveau paysage mais le scénario n'est pas très intéressant et d'un point de vue mise en scène rien de bien transcendant... Il y a un rapport à la nature et son rapport avec l'humain OK et puis quoi ?? Bah pas grand chose en fait... Les personnages tous hystériques sont caricaturaux et ne subissent à vrai dire aucune évolution... Seul la dernière partie du film trouve intérêt à mes yeux car le film prend sens dans une certaine poésie propre au cinéma japonais mais bon... C'est 20 minutes sur 2h30...
Déçu par ce film que je pensais digne des grands classiques du cinéma japonais. L'histoire est intéressante, Imamura montre sans détour l'hygiène de vie, les croyances et la bêtise des gens de l'époque. Le problème est qu'au niveau réalisation sa manque de souffle et il y a énormément de scènes ou on y distingue par grand choses.
Après avoir lu divers avis qui disent que le film était très lent pour ne pas dire franchement trop, j'avoue que la vision de cette oeuvre est largement au-dessus du supportable à ce niveau-là. Même si l'ensemble ne manque pas de longueurs, j'ai vu beaucoup plus pire ailleurs. Par contre, ce qui passe moins c'est que le cinéaste Imamura aurait mieux fait de virer son directeur de la photo car l'image n'est franchement pas terrible surtout les scènes de nuit où l'on n'arrive à pratiquement distinguer que dalle. Autrement bien étonnamment on parvient à s'intéresser sans mal à la vie de ses habitants nichés au milieu de nulle part et à leur moeurs très proches de celles de la Nature, dans le sens le plus cru et cruel du terme, aspect bien souligné par un entrecoupement fréquent d'images documentaires. Le paroxysme de tout cela se trouvant bien évidemment sur la fin avec "son rituel des 70 ans". Rituel qui apparaît inhumain mais qui paradoxalement donne une raison d'être aux personnages et ainsi les séquences les plus fortes du film. Bon bref sans être une grande Palme d'or, cette oeuvre n'a pas volé sa récompense.
Beau film signé Shohei Imamura, La ballade de Narayama se fait à la fois chronique du Japon du XIX° siècle et fable sur la vie et la mort. On y voit en effet que la mort est souvent plus dure à accepter pour le proche que pour le mourant – magnifique image de cette vieille femme se laissant mourir sous la neige. Cette partie plus métaphysique et poétique du film se trouve dans la dernière demi-heure, dans laquelle notre héros transporte sa mère dans les montagnes fascinantes de son pays. Imamura retranscrit parfaitement le doute de la foi, avec d’une part des éléments concordants la superstition (neige, vent dans la cime des arbres) et d’autres donnant une vision contradictoire (là où aurait dû se trouver le dieu de la montagne règnent des corbeaux et des squelettes). Pour la chronique d’un village japonais du siècle passé, qui occupe bien les deux premiers tiers de l’œuvre, il faut s’accrocher car le rythme se fait très lent. Néanmoins, encore de beaux passages dans la mise en valeur de la nature ; en effet, le film nous montre un peuple qui faisait encore partie intégrante de la nature au même titre que les animaux qui la peuplait, il y a à peine un siècle de cela ; dans une séquence au début, le héros lors de la chasse à pour concurrent un rapace plus habile que lui. En bref, La ballade de Narayama est à la fois long mais fascinant, mélodramatique mais pourtant objectif et froid, une œuvre unique à découvrir.
Un film un peu difficile à suivre en raison de sa lenteur et de sa photographie minable. La première heure est vraiment très longue mais on nous présente correctement les personnages, ainsi que la vie difficile dans le milieu rural du Japon au XIXème siècle avec les règles et les lois dans lesquelles vivaient les paysans. La dernière demi-heure relève quand même le film.
Ce film permet au cinéaste japonais Shohei Imamura de remporter sa première Palme d’or au festival de Cannes en 1983 (il en obtiendra une seconde quatorze ans plus tard avec « L’anguille »). Pour un spectateur occidental, il peut manquer quelques clés de connaissance culturelle pour décoder les coutumes ancestrales de cette société rurale nippone du XIXème siècle. Néanmoins, le réalisateur délivre un message universel, parfaitement éclairé par les métaphores du monde animal, à savoir la survie, la faim et le respect des traditions. En outre, la dernière partie du long-métrage qui retrace la lente ascension vers le sommet de la montagne Narayama, lieu de repos éternel pour les personnes âgées, possède une intensité remarquable. Bref, une œuvre difficile d’accès mais qui mérite d’être vue.
Si la représentation théatrale et la musiques de fond ridicule peuvent être énervants, ce film étrange doit être vu au moins une fois dans sa vie pour l'expérience unique qu'il représente. Les graphismes et les éclairages sont magnifiques. Mais surtout l'histoire est saisissante, nous offrant des moments où on a rarement été aussi ému, ceux des rapports entre le fils fragile (formidable acteur) et sa grand mère qu'il refuse de mettre à mort, réalistes et déchirants.
Autant le dire tout de suite, le pélerinage de la vieille dame n'intervient que plus d'une heure après le début du film. Lui précède une succession formidablement réaliste de scènes drôles, cyniques, provocantes et cruelles ayant pour cadre la société médiévale nippone... On notera la rigueur presque documentaire du réalisateur dans sa manière de filmer les animaux ainsi que la nature environnante. L'interprétation des comédiens et la réalisation particulièrement soignée font de ce long-métrage un véritable chef d'oeuvre dont chaque image nous touche au plus profond...
magique! malgré les nombreuses critiques lues: images floues, musique ss intérêt, lenteur, personnages "grossiers", ...et j'en passe non, je ne me suis pas ennuyé une sec, la musique est belle, le "tempo" rebondit ss cesse, avec les parallèles d'une nature sans concession, on en fait partie et on l'oublie...même les croyances d'un autre âge sont sublimées, et les images! les couleurs!... prix mérité d'un jury clairvoyant que du bonheur!
Les hommes s’accouplent et les animaux copulent, les hommes se battent et les animaux s’entredévorent, les hommes errent et les animaux aussi. Ce jeu constant entre l’être humain et la bête par le biais de la mise en scène inscrit le savoir-vivre et le savoir-faire d’un village dans un ordre naturel des choses, place une tradition ancestrale à l’apparence barbare – du moins l’est-elle pour nous occidentaux – dans une logique sacrée capable de renverser notre point de vue, de bouleverser notre sensibilité. Imamura chante la cohésion et le respect loin de la foule urbaine déchaînée, fait de l’homme un ensemble organique proche de l’animalité toutefois guidé par une spiritualité, ce dieu de la montagne qui exige le don de soi. L’air que nous respirons est ainsi gorgé d’honneur et d’estime ; il est question du renom de la famille, d’un père parti à jamais maudit suite à l’affront qu’il fit subir aux siens, d’un fils à marier pour la bonne tenue de la maison. Nous venons du ciel, arpentons les paysages enneigés pour se plonger dans un quotidien qui nous est étranger mais présenté sans mépris aucun, puis quittons le village depuis les mêmes hauteurs. La Ballade de Narayama se fait en chansons, souvent grivoises, parfois mélancoliques, elle est ballade et balade, dépeint le chemin pénitentiel d’une femme, et plus largement d’une culture, que le monde moderne ne tardera pas d’effacer. Les jeunes sont turbulents, les adultes peinent à nourrir tout le monde, les plus vieux apparaissent tels des sages bientôt rattachés à leur nature originelle. Tout est dans l’ordre des choses. À l’image de cet oiseau blessé que le fils recueille et lance en direction du ciel, lui offrant ainsi l’occasion de son envol, Imamura redonne vie, le temps de son film, à une simplicité première et perdue, à un art de vivre et d’approcher la mort sans artifices, en seule communion avec soi-même.