Avant de voir ce film, la seule chose que je connaissais d'Angelopoulos c'est sa réaction à Cannes en 1995 lorsqu'il reçut le Grand Prix pour ce film : il paraissait très deçu et surtout avait bien expliqué qu'il n'était pas venu pour un accessit. Bref, je trouvais qu'il avait pris pas mal le melon.
Depuis que j'ai vu ce film, j'ai compris ! C'est un film magnifique qui m'a tout de suite fait penser à Tarkovski. Ceci explique mon enthousiasme ! D'abord des longs plans séquences où l'on sent que le positionnement de la caméra a été choisi de manière optimal afin de faire durer le plan le plus longtemps possible (voir à ce sujet mes critiques sur le montage ainsi que mon livre).
C'est aussi la quête des souvenirs de cinéastes du début du 20ème siècle et le retour aux sources du héros-cinéaste à travers son enfance. La façon de réaliser les flash-back notamment celui où le héros retrouve sa mère lui étant toujours adulte est original et bien fait.
Cela m'a rappelé "Nostalghia" de Tarkovski. D'ailleurs comme Tarkovski, Angelopoulos a travaillé avec Tonino Guerra sur le scénario.
Le film couvre de nombreux sujets en les développant plus ou moins : la situation des balkans, la Shoah, la guerre en Yougoslavie...
La scène finale finale est superbe : tout se passe dans le brouillard, on ne voit pratiquement rien mais on sent qu'il va se passer quelque chose de dramatique.
Le fait de n'avoir pas montré le film tant recherché par le héros à la fin est aussi un très bon choix. Il permet de faire place à l'imagination.