Cristian Mungiu obtient à travers ce film la Palme d'or, consécration pour le cinéma roumain. Il a le mérite de lever le débat sur l'avortement dans ce pays (et bien d'autres). Les actrices et la mise en scène sont à la hauteur. Malheureusement, on peut regretter la longueur de certaines scènes (le repas chez la belle famille) et un manque cruel d'émotions. Un film froid, parfois trop froid.
"4 mois, 3 semaines, 2 jours" est un film d'une grande noirceur sur un sujet difficile: L'avortement illégal en Roumanie. Le réalisateur, Cristian Mungiu, a du talent. Il nous offre des plans superbes et sait parfaitement bien diriger ses acteurs. Perso, je n'ai pas trouvé qu'il y avait vraiment de scènes choquantes explicites. Un bon film, à voir au moins une fois. Après, qu'il ait remporté la palme d'or me laisse un peu sceptique...
Si vous ne savez rien de la Roumanie de Ceaucescu, rien des avortements clandestins d'avant L'IVG, ok, vous pouvez voir ce petit film très plat qui a les faveurs -voire l'engouement- de la critique et une extravagante Palme d'or à Cannes! C'est long, glauque avec complaisance, plutôt lourd, filmé sans talent, genre téléfilm documentaire. La seule chose qui intrigue, donc intéresse, c'est l'écriture des rôles des deux jeunes femmes, l'une, enceinte est manifestement une gourde, l'autre se démène pour deux et de ce fait relève un peu l'intérêt. De plus on peut trouver assez ambigu le propos du film, les anti Ivg y trouvant du grain à moudre grâce au plan sur le foetus. Comparer ce petit film à l'extraordinaire "Mort de Dante Lazarescu" , non!!!
Ce serait mentir que de dire que "4 mois,3 semaines,2 jours" est en tous points mauvais.Car oui,Anamaria Marinca est grandiose.Oui,le parti pris de mise en scène en plans-séquences donne sa part de réalisme.Et oui,ces plans-séquences sont eux-mêmes magnifiquement réalisés.Il y a un montage tendu aussi,qui confère au film une certaine tension.Mais au-delà de ses qualités techniques et de ses innombrables longueurs dès la deuxième partie (on pourrait délimiter le film en 7 chapitres : mise en place-rencontre-négociation-avortement-attente-invitation-foetus,qui sont les seules scènes-clés du film,pour ne pas dire que le film est constitué en 7 plans-séquences!),le film de Cristian Mungiu pose problème.Prétextant un devoir de mémoire face à ces femmes (mortes par millier),il en tire une oeuvre sèche et franchement aussi douteuse moralement qu'humainement.Etant donné que le sujet touchera un bon nombre de la population (Européenne,et sûrement encore plus roumaine),et que Mungiu s'en doute largement,son film a un aspect presque commercial,qui ne colle absolument pas,et c'est logique,avec son sujet.Pendant 1h50,sa caméra colle au mal-être de ces jeunes femmes,et non pas les femmes en elles-même.Nous ne sommes alors que les témoins d'un drame ordinaire (lors de cette époque du moins),et c'est là que le film bascule dans le voyeurisme.On contemple leur douleur,sans pouvoir s'attacher aux personnages,d'une raideur désincarnée.Liés aux décors grisâtres et aux visages austère d'une Roumanie en pleine destruction,"4 mois,3 semaines,2 jours" vire au glauque.Au malsain.Puis même au misérabilisme,lors de cette scène inconcevable avec monsieur Bébé,dont on sent la domination masculine;les deux jeunes femmes sont alors traitées,filmées comme des potiches irresponsables,alors que,pendant le reste du film,sans homme ou presque,on pourrait à la rigueur s'attacher à leur courage.Dès que l'homme est dans le cadre,les yeux des femmes sont tristes,plaintifs,à l'image d'un film qui,mine de r
L'oeuvre qui a reçu toutes les éloges au dernier festival de Cannes est comme l'an dernier un film aussi âpre que bouleversant. Un voyage d'une journée à travers les méandres tortueux d'une Roumanie pré-chute du Communisme, où lorsque l'on n'est pas fils de médecin la vie est sans pitié, et magouilles, corruption et angoisse règnent en tout lieu. Cette histoire c'est avant tout celle de Gabita et Ottila (stupéfiante Anamaria Marinca, qui porte le film sur ses minces épaules et offre le grain d'espoir au spectateur par son amitié dévouée), deux jeunes femmes sans le sou, qui sont sur le point de détourner la législation répressive en organisant l'avortement clandestin de la première. Sans verser dans le pathos mais plus dans l'angoisse constante, la révélation Cristian Mungiu filme, à l'aide de longs plans séquences et grands silences lourds de sens, ce long périple où nos jeunes femmes y laisseront des plumes et nous des sueurs froides. Tout cela en privilégiant la neutralité sur la question cruciale concernant l'IVG. Un bémol néanmoins, l'oeuvre peut s'avérer dangereuse pour certaines consciences qui se feraient une idée toute faite à la vue d'une scène atroce, scène qui selon moi n'est pas aussi forte et impressionnante que celle du repas dans la belle famille, une scène qui est un bijou cinématographique, où stress et nausée submergent autant Ottila que le spectateur. Car on partage la vie des interprètes féminines dans ce film, c'est sa force principale. Alors, si 'Persepolis' de Marjane Satrapi méritait aussi la récompense suprême, il faut reconnaître qu'on est heureux qu'elle ait atterrit dans les bras du réalisateur Roumain.
Le film en lui même si on ne regarde pas de très près n'est pas transcendant, il est même un peut suffisant car il consiste en un scénario assez simple en fait. Par contre le travail réalisé dessus est en effet au niveau de mériter la grande récompense du festival. Palme bien méritée donc pour son réalisateur qui innove et ca fait tellement plaisir (les angles changent et tout est minuté dans la prise d'image) et pour ses acteurs qui jouent si bien que l'on croît parfois voir un terrible docu-réalité. Je le conseil en VO car sa met incontestablement dans l'ambiance. Sinon c'est l'histoire d'une étudiante roumaine enceinte qui a pris la décision d'avorter mais sa ne se fait pas comme chez nous, il faut prendre des risques et payer cher, très cher... . Bon sinon niveau émotions on reste sur sa faim mais c'est quand même un gros morceau de cinéma! (Je ne résiste pas à l'envie de redire que "12h08, a l'est de Bucarest" était sublime aussi (caméra d'or de l'année précédente)).
Un film fort qui relève, par moment du documentaire. Les quelques longueurs ne gâchent pas l'émotion du spectateur, témoin voyeur et incrédule de la vie ou survie de ces deux jeunes femmes dans la Roumanie de la fin du vingtième siècle. Une curiosité cinématographique...
Tout se joue sur une longue journée où une étudiante aide sa coloc à avorter. C'est filmé en plans séquences uniquement ce qui donne beaucoup de tension. On voit le caractère principal aider son amie, se perdre en banalité avec sa belle-famille, braver les interdits. Rien n'est superflu dans le scénario. Ce film nous interroge, aussi, sur la condition des femmes, un peu comme "une séparation" de Farjadi.
Caméra fixe ou portée à l’épaule, les plans-séquences se succèdent. Pas de musique additionnelle, aucune fioriture. L’objectif ne lâche que rarement Otilia (Anamaria Marinca), lui emboîte le pas, capture son visage, ses gestes, ses expressions avec une froideur clinique. C’est comme si la caméra faisait intrusion dans le petit monde de ces jeunes femmes, comme si elle en enregistrait (volait ?) des instants bruts livrés tels quels au regard du spectateur. Le parti pris est radical, le mécanisme imparable et le résultat, confondant de réalisme. Le spectateur se retrouve happé, pris aux tripes crescendo au fur et à mesure que les heures passent. L’effroi, la détresse, la peur et toutes les autres émotions d’Otilia sont presque palpables (magistrale scène du dîner d’anniversaire). "4 mois, 3 semaines, 2 jours" est davantage que l’histoire d’un avortement clandestin. Mungiu ne porte aucun jugement sur ce sujet. L’enjeu est ailleurs. Le film s’inscrit dans un contexte particulier : la Roumanie des dernières années de l’ère Ceaucescu. Atmosphère dépressive, lumière blafarde : la chape de plomb qui pesait alors sur le pays. Au détour de chaque scène, sont évoqués le marché noir, la débrouille faite mode de vie, l’absurdité qui contamine le quotidien (voir comment il est compliqué de réserver une chambre d’hôtel), la fracture entre une classe aisée aveugle et ceux qui vivent plus chichement. Il semble n’y avoir, pour les Roumains, à cette époque, d’autre alternative que le désenchantement résigné ou le cynisme total. Otilia et son amie Gabita : deux destins parmi d’autres. Amenées à choisir entre le pire… ou le pire, elles sont avant tout prisonnières d’un système (qui ne va pas tarder à imploser) qui ne leur laisse que le choix du courage.
Un sujet puissant et rare, un traitement tendu mais peu novateur. « 4 Mois … » mérite-t-il pour autant la Palme d’Or ? Cette récompense valorise-t-elle le film ? Est-ce un poids ? Certes, la qualité est garantie mais venant d’une sélection aussi prestigieuse, le douloureux périple paraît presque anecdotique. Plans fixes écrasants, caméra à l’épaule tourmentée, totale compréhension de l’enfer des femmes et d’un pays… mais peu d’audace.
Un peu déçu à vrai dire, au regard d'une critique assez élogieuse et de la Palme. Si le sujet mérite intérêt, si les acteurs sont assez justes, la photo plutôt intéressante, il manque quelque chose, et il y a un peu trop de quelque chose, etc.
Un très beau film simple, tendre et émouvant, même si la fin, je trouve, aurait mérité d'être un peu plus approfondie. Mais c'est instructif dans la mesure où l'on apprend beaucoup de choses sur la Roumanie des années 80. Que dire de plus sinon que les acteurs sont tous impeccables ?
film qui montre bien la vie dans l'ancien bloc de l'est, la pauvreté de gens et des décors, les conditions de vie quasi inhumaine (pour nous), des longs plan fixe qui augmente l'émotion de l'histoire (on voit bien les différentes expressions des personnages), mais bon le rythme du film est assez lent