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tuco-ramirez
133 abonnés
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3,5
Publiée le 14 juin 2023
Le titre de ce premier film d’un réalisateur roumain claque comme un compte à rebours. Et ce film est un vrai thriller social réaliste, la tension monte cresendo durant les 1h45 de film. Ca commence par un long plan fixe très horizontal d’une chambre étudiante d’une cité roumaine avec deux lits de chaque côté ; un plan très enfermant semblable à une cellule dans laquelle vivent deux copines. L’une d’entre elle est enceinte dans un pays où l’avortement est interdit et fortement pénalisé. On est en 1987 sous Ceausescu, trouver un hôtel et un avorteur clandestin est déjà un combat. Ne pas se faire attraper par la patrouille et en prendre pour 20 piges, un challenge. Palmé d’Or à Cannes pour un premier film très prometteur, Christian Mungiu enfile avec talent mais un léger manque d’innovation les chaussures des Dardennes palmés quelques années plus tôt pour « Rosetta ». Toujours sur le dos de son actrice, la pourchassant sans cesse en caméra épaule, la scrutant longuement en plan séquence fixe ; l’ambiance est étouffante. S’attachant pleinement à Otilia, la copine de la fille enceinte ; à travers trois longues scènes, il nous montre combien cette nuit passée dans l’illégalité va lui permettre d’assurer sa mue et de gagner son indépendance. Bon, le parallèle avec Gabita, la copine enceinte, qui elle est irresponsable, incapable de faire face à ce qui lui arrive est juste un peu trop caricatural. Parmi ces trois scènes phares du film ; le diné, la conversation avec le petit copain et surtout le dialogue avec « M. Bébé » ; la dernière est incroyable de cruauté humaine. Otilia est prise dans un étau, un marchandage humain glaçant ; une scène crucial du film. Peut être même celle qui lui permis de gagner la Palme cannoise. Tout çà sans pathos sans surlignage inutile ; mais aussi avec un regard très distancé par rapport à la situation propre au cinéma slave ; donc très loin des Dardenne plus impliqués. Et pour finir dommage que le film s’étire dans des scènes extérieures longuettes ; après le diné, le film aurait gagné à se condenser. Et puis, il est important de revenir sur une maladresse importante de ce jeune réalisateur maniant à merveille le hors champ pour faire de Otilia son personnage central ; qu’est ce qu’il va faire ce contre champ sur le fœtus ! Un vrai plaidoyer pour les anti avortement ; et pourtant le film a l’air de plutôt prendre un parti contraire… Très bon premier film…à voir
4 mois, 3 semaines, 2 jours est de ces films qui vous attrapent les tripes dès la première séquence pour ne vous lâcher seulement 24 heures après le générique final. A l'aide de plan séquence audacieux dans lequel évoluent les deux magnifiques comédiennes (ces femmes ne jouent pas, elles sont), Mungiu s'applique à transmettre le plus d'objectivité et de pudeur. La caméra est spectatrice, et le film est plus un témoignage qu'un manifeste. Et c'est sans doute pour cela que le film nous touche autant, à aucun moment il ne nous agresse, nous force, nous malmène... Il nous dit tout simplement "regarde", mais ce que l'on voit nous bouleverse, tant cela paraît réel et proche de nous. C'est le recul intelligent que prend Mungiu vis-à-vis de son film qui lui a permis d'être aussi juste.
Un sujet très difficile, dans un contexte très difficile, voilà le postulat de départ. Ensuite, le film est fait de non-dits et de peurs, mais les scènes sont d'une longueur. Dommage, car malgré le fait que le film soit tourné "à l'épaule", il n'est pas inintéressant.
C'est avec brio que Mungiu, avec un sujet finalement très proche de nous (l'IVG), arrive à reproduire chez nous les mêmes sentiments et sensations que l'on pourrait avoir dans un thriller, ou un drame intense et romancé. Pourtant 4 mois 3 semaines 2 jours, dans sa mise en scène, à une force quasi documentaire, d'autant que les 2 actrices principales n'ont pas l'air de jouer. Un petit soucis de rythme cependant qui m'empêche de lui mettre la note parfaite. Mais un très bon film.
Quelle mise en scène! Elle est parfaite. Le film est froid, lent et ennuyant mais cette fantastique mise en scène nous accroche et nous plonge dans cette histoire sans qu'on ait envie de décrocher. Je suis encore bluffé, sous le charme et l'emprise de la caméra de Mungiu d'où jaillit une force hypnotisante.
C'est un film qui se passe sur une journée, dès le début on se demande si l'avortement va bien se passer où non, l'ambiance est froide, très froide! Aucune musique! Une fin Brutale. Des personnages tantôt "méchants" tantôt un bébétes. Au début du film on se sait pas ce que les 2 filles "cherchent"! Puis peu a peu on apprend que c'est Gabita qui est enceinte. Dans cette histoire qui sort des sentiers battus nous ne suivons pas Gabita, alors que la logique l'aurait voulu, en tout cas la mienne, mais nous suivons Ottila. C'est justement parce que ce film sort des sentiers battus qu'il a été primé a Cannes. Rappelez vous l'intensité de la fin du Vent se lève. Là encore c'est un film très politique, qui touche par son sujet, l'avortement est interdit en Roumanie, mais aussi par ces actrices surtout Anamaria Marinca qui joue Ottila. C'est vraiment un film que je recommande vivement, même si ce pas le film que j'ai préféré.
Pour une fois qu'une Palme d'or n'est pas imméritée, cela doit être souligné. 4 mois est un très beau film, qui a pris le parti de la sobriété, ce que je trouve contestable à certains égards, mais qui a plusieurs atouts. Anamaria Marinca est admirable. Elle joue si bien en héroïne seule face à son amie benête qu'on a le sentiment de voir un documentaire. La réalisation dynamique et spontanée ajoute à ce réalisme. De petites perles techniques se cachent par-ci par-là, notamment ces plans rapprochés du visage d'Otilia, qui apparaissent et disparaissent au gré de l'éclairage public; et aussi la scène finale du restaurant, filmée de l'extérieur, ce qui permet de voir les phares dans la vitre. Quelques défauts à mes yeux : cette histoire du médecin violeur ne me paraît pas très crédible. Le film aurait pu trouver son intensité dans une description plus courageuse et plus longue de l'avortement. Au lieu de ça, c'est ce porc, les lenteurs et l'antipathie des roumains (réceptionnistes des hôtels)qui mettent la haine. Dommage.
Une brune qui devrait arrêter de penser parce qu’elle est trop bête, une blonde qui devrait commencer à penser, et arrêter d’être la bonne copine, bonne poire. Le plan-séquence du repas de famille est suffocant et claustrophobique à souhait, la dispute avec le petit ami, cache bien des choses, et c’est là l’un des atouts du film, ne jamais se limiter à ce que l’on a sous les yeux, la vérité étant ailleurs. Pour preuve, j’ai pris la défense de son petit ami, en me disant que ce n’est pas sa faute, (elle vient de subir un traumatisme que je ne peux dévoiler), ce n’est pas de sa faute, et c’est lui qui prend tout. Soudain, les deux filles à table, fondu au noir et fin aussi brusque que subliminale. Je me dis alors qu’un film d’auteur, réaliste, et sans concession, primé au plus grand festival du monde, ce n’est pas mal, sans plus. Et le lendemain, j’ai une intuition soudaine, qui me dit que je suis à côté de la plaque. Pendant tout le film, il n’est pas question d’une histoire, (deux femmes complices d’un avortement clandestin dans la Roumanie de Ceaucescu), mais bien de deux, voire trois histoires, totalement imbriquées. Le truc est tellement subtil que je n’y ai vu que du feu. Le minimalisme de la mise en scène, ce couple d’actrices à la fois libres et esclaves, dirigées comme tel, comme des poupées de chiffons qui servent un propos sous-jacent. En fait, la vérité est là sous nous yeux, mais c’est nous qui ne voulons pas voir. Wow !
Beaucoup de bruit pour rien , et une palme d'or incompréhensible pour un petit film très fade. Bien sûr le sujet est douleureux avec un objectif double : la dénonciation du système totalitaire Caucescu, mais cela on le savti et on commence à connaitre plutôt bien cette description .Et puis cet intinéraire de ces deux femmes pour exercr leur liberté d'avorter. L'une est gourde et doit s'en remetttre à sa copine. La copine très débrouillarde ( trop!!) permettra bien l'opération , mais en souffrira dans sa propre chair ( au sens propre et figuré) beaucoup de lenteurs , des plans fixes , inutiles , on avait compris la graivité, Le ros pla du foeuts ets un peu ridicule, démonstratif, peu respectueux.. Du cinéma très accadémique , mêm si le ton est juste.
Le cinéma roumain est très peu représenté dans le monde, alors quand on en a un qui sort en vente et qui a reçu la palme d'or en surcroît, on va en profiter au maximum. Et il le mérite. On trouve un drame passionnant, triste, dur, politique et surtout stressant. Avec un thème comme l'avortement dans un pays communiste (dans le film), on ne pouvait que sentir la pression de ces trois personnes, toutes liées, qui doivent faire preuve de beaucoup de vigilance, sinon la peine sera lourde. Grâce à l'actrice principale, on arrive à une fable féministe, traitant en plus de la position de la femme en Roumanie. En parlant du film en lui-même, les plans-séquences ne sont pas éprouvant (normalement utilisé dans le cinéma d'horreur, les found-footage), et permettent à la coupure de ne pas nous déranger et de plonger dans ce "magnifique" drame. Pas de musique, rien que le silence. J'ai hâte de voir le reste de sa filmographie.
On ne reste pas insensible devant tant de souffrances morales et physiques. "4 mois, 3 semaines, 2 jours" est un film intense et bouleversant, une palme d'or méritée.
sans doute un grand film: les scénes sont réellement poussées au bout et la crispation ne m' a pas quitté sur la dernière heure. L ambiance délètère d'une fin de régime est bien traduite, sans volonté de dramatiser et l'écriture du film est presque parfaite.
j ai un peu moins aimé la scène du repas avec les parents de l ami de l héorine est un peu longue et au cadrage trop systématique
Un film très fort et important sur les ravages de l'illégalisation de l'avortement et l'oppression de la femme qui en découle. La mise en scène installe une tension permanente et une descente aux enfers terrible. C'est très juste malgré un rythme relativement lent mais qui tient en tension.
Longs plans séquences incroyables, justes, maîtrisés grâce à des acteurs exceptionnels, la nouvelle Palme prouve qu’elle mérite amplement son titre. Sur un sujet fort, encore utile de nos jours devant une résurgence d’obscurantisme latent, le film déplie ces anecdotes du quotidien, moments de vérité, glauques, viscéraux. A quand un tel film sur la dernière de ces libertés fondamentales qui nous est encore refusée en France : l’euthanasie ?